Une députée libérale est bombardée de messages haineux à la suite de son allocution, mardi, pour souligner la Journée internationale contre l'homophobie et la transphobie à l'Assemblée nationale.
Ébranlée, la députée de Westmount-Saint-Louis, Jennifer Maccarone, a brisé le silence pour la première fois vendredi sur le torrent de malveillance que ses publications suscitent depuis plusieurs années.
Lors d'une entrevue avec La Presse Canadienne, elle a exprimé le souhait que les chefs de parti fassent une déclaration commune, autant le premier ministre que les chefs des oppositions, pour lancer un appel à l'inclusion et au respect.
«Je reçois tellement de haine chaque fois que je fais une publication que je fais ça à reculons, je me demande si je vais le faire parce que je ne sais pas si je suis capable», a-t-elle confié dans une entrevue avec La Presse Canadienne.
«Ce n'est pas que moi que ça affecte, ça affecte ma famille, mes enfants, mes collègues, il y a un ricochet, ce n'est pas seulement une personne qui est attaquée, ce sont tous les gens de ton entourage qui sont également affectés.»
La vidéo de l'allocution de Mme Maccarone de mardi [à voir dans la vidéo ci-haut] a suscité un nombre inquiétant de commentaires agressifs et déplacés.
Sa prise de parole au Salon rouge a été publiée sur les réseaux sociaux et depuis, des internautes la traitent entre autres de «déchet», de «folle», de «vieille cruche», selon les captures d'écran consultées par La Presse Canadienne.
Une porte-parole de l'aile parlementaire libérale affirme qu'au moins une centaine de commentaires haineux ont été retirés autant sur Facebook que sur Instagram.
Incidemment, le discours de Mme Maccarone dénonçait les propos haineux tenus par des élèves du secondaire à l'encontre de personnes de la communauté LGBTQ+.
«Engageons-nous collectivement, comme membres de l'Assemblée nationale, à bâtir un Québec où la justice ne dépend pas de qui vous aimez, de votre genre ou de votre courage à être vous-même», concluait-elle.
