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Le syndicat est d'avis que la décision d'Amazon de fermer ses entrepôts au Québec n'a qu'un seul objectif: freiner la syndicalisation des travailleurs.
Convaincue que le choix d'Amazon de fermer ses entrepôts du Québec est un geste antisyndical, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) a lancé mardi une campagne de boycottage d'Amazon et invite les Québécoises et les Québécois à se regrouper le 15 février prochain
La CSN n'en démord pas et affirme toujours qu'Amazon a posé un geste antisyndical en annonçant la fermeture de ses sept entrepôts au Québec ainsi que son intention de céder l'ensemble de ses opérations en sous-traitance.
«Personne n’est dupe! La seule spécificité qui justifierait un modèle d’affaires unique au Québec réside dans la présence d’un syndicat et l’imminence d’une première convention collective, dont le contenu pourrait être tranché par un arbitre dès l’été 2025», a affirmé mardi la présidente de la CSN, Caroline Senneville.
Voyez des détails dans le reportage de Marie-Michelle Lauzon dans la vidéo ci-haut.
En point de presse, Mme Senneville a souligné que la CSN ne croyait en rien les explications d'Amazon. «C'est sûr qu'Amazon ne dira jamais qu'il s'agit d'un geste antisyndical. Le dire, ça serait se porter en porte-à-faux vis-à-vis de la loi. Amazon ne dira jamais qu'ils ont posé un geste illégal.»
La CSN demande non seulement à la population générale de mettre fin à leurs achats auprès d'Amazon, mais demande aussi au gouvernement du Canada, à celui du Québec ainsi qu'aux municipalités et aux organismes publics et parapublics de cesser de s'approvisionner auprès du géant américain.
«Ces contrats doivent être réorientés vers des entreprises d’ici», argue la CSN.
«Une entreprise qui ne respecte pas nos lois ne devrait pas être autorisée à faire des affaires ici. Encore moins à recevoir des contrats publics.»
La CSN affirme qu'elle mettra à contribution les 1600 syndicats qu'elle représente afin de mener à bien sa campagne de boycottage contre Amazon. «Ils seront appelés à débusquer les contrats signés par leurs employeurs avec la multinationale et à faire pression sur eux afin de sortir Amazon de leur milieu de travail», explique la CSN.
«Quelques millions de moins de chiffre d'affaires pour Amazon, ce n'est peut-être pas des tonnes. Mais quelques millions de plus dans le chiffre d'affaires des entreprises québécoises, ça peut faire la différence entre une entreprise québécoise qui survit, puis une entreprise québécoise qui progresse», a souligné Mme Senneville.
La CSN invite par ailleurs la population et la classe politique à prendre part à une manifestation, le 15 février à Montréal, «en soutien aux 4 500 personnes mises à pied».
La CSN souligne que des recours juridiques seront entrepris «au cours des prochains jours» alors que le syndicat demandera au tribunal l'annulation des licenciements collectifs, la réouverture des sept entrepôts et la réintégration des 1700 employé-es d’Amazon, en plus des compensations et des indemnités qui s’imposent.
«Les fermetures annoncées par Amazon ne sont pas de réelles fermetures au sens de la loi, explique Caroline Senneville, puisque jamais Amazon n’a annoncé son intention de cesser de vendre ses produits en ligne auprès de la population québécoise. Ce qu’Amazon pense pouvoir faire, c’est transférer le travail à d’autres acteurs commerciaux et céder à des entités différentes certaines opérations d’entreposage et de livraison. Ce soi-disant « nouveau modèle d’affaires » ne vise qu’à se soustraire à ses obligations, telles qu’elles sont prévues au Code du travail. Le tribunal devra reconnaître qu’un tel stratagème contrevient à la loi et pourra alors ordonner la réintégration des travailleuses et des travailleurs d’Amazon.»
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La CSN ajoute qu’une demande d’arbitrage de première convention a été déposée auprès du ministre du Travail la semaine dernière dans le cadre de la négociation qui a lieu à l’entrepôt DXT4, seul entrepôt d’Amazon syndiqué au Canada.
«Nonobstant la fermeture présumée du centre de livraison de Laval, des questions relatives à la rémunération rétroactive et au droit de rappel au travail en cas de réouverture doivent être réglées», fait valoir la CSN.