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La crise du logement s'accentue encore, constate le FRAPRU

Les causes de l'exacerbation de la situation demeurent les mêmes: la rareté des logements ainsi que l’inabordabilité de ceux-ci.

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La crise du logement s'accentue encore, constate le FRAPRU La crise du logement s'accentue encore, constate le FRAPRU

L'heure est au bilan pour le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), qui constate à nouveau cette année les difficultés rencontrées par de nombreux locataires à travers la province pour trouver un nouveau logement.

S'appuyant sur les données de la Société d’habitation du Québec (SHQ), le FRAPRU a indiqué jeudi que pas moins de 1899 ménages locataires ont été accompagnés activement par un service d’aide à la recherche de logement dans les jours précédant le 1er juillet.

Ce nombre s'élevait à 1688 à pareille date l'an dernier, «ce qui confirme que la situation de nombreux·ses locataires continue de se détériorer», indique le FRAPRU.

On souligne également que parmi les ménages locataires activement accompagnés, au moins 425 étaient «officiellement déclarés en hébergement temporaire».

Dans les autres constats, celui de la hausse des ménages qui ont un accompagnement actif dans la recherche d'aide de logement là où l'aide existe et que celui-ci s'étire dans le temps.

«L’an dernier, le nombre de personnes et de familles hébergées a augmenté durant la première moitié du mois de juillet. L’organisme s’attend à ce que ces chiffres continuent de gonfler dans les prochains jours», écrit-on.

FRAPRU (FRAPRU)

Les causes de l'exacerbation de la situation demeurent les mêmes: la rareté des logements ainsi que l’inabordabilité de ceux-ci. 

«Ce qui nous a menés à l’inabordabilité actuelle, ce n’est pas que le résultat de choix politiques, mais c’est le résultat de non-choix politiques», a affirmé la porte-parole du FRAPRU, Véronique Laflamme. «On ne fait que mettre en chantier des logements trop chers. À construire des logements trop chers, on va contribuer à alimenter cette spirale de l’inabordabilité'. Des logements sociaux, il en faudrait «10 000 par année à chaque année durant au moins 15 ans», a-t-elle ajouté lors d’un point de presse jeudi. 

Elle accuse les politiciens de ne faire du logement une priorité que lorsqu'ils sont en campagne électorale «parce qu'ils ont bien compris que c'était un enjeu pour la population», mais de se cacher derrière des slogans creux qui n'hébergeront personne. 

Le FRAPRU a également constaté que des centaines de logements sont inhabités dans le grand Montréal. L'organisme plaide en faveur de l'imposition d'une taxe par la Ville pour les logements qui restent vides. 

«Les municipalités ont maintenant le pouvoir, alors taxez les logements vacants et mettez les fonds pour le développement de logements sociaux, ça mettrait des sommes supplémentaires et peut être que ça découragerait les propriétaires qui laissent des logements vacants hors de prix», indique Mme Laflamme.

L’administration Plante mentionne d’ailleurs être favorable à mettre en place une taxation du genre. Elle souligne toutefois que le gouvernement Legault n’a pas outillé les villes pour appliquer ce nouveau pouvoir.

Loyers en hausse à Montréal 

Selon Statistique Canada, les loyers à Montréal ont augmenté de près de 71 % depuis 2019.

«Le revenu médian de tous les locataires au Québec était de 48 400 $ au moment du recensement de 2021. Près de 373 000 ménages locataires au Québec payaient déjà plus que les 30 % standard de leur revenu pour se loger», a déclaré le FRAPRU. «C'est la capacité de payer de ces ménages, qui sont de plus en plus exclus du marché privé, qui devrait guider les politiques du logement.»

De nombreux locataires qui ont renouvelé leur bail ont accepté des augmentations de loyer qu'ils peuvent à peine se permettre, car l'augmentation moyenne cette année atteint un niveau record de 5,9 %.

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Avec de l'information de la Presse Canadienne