International

La Corée du Nord a effectué le dernier test au sol d'un moteur de missile

L'essai observé lundi par le dirigeant Kim Jong-un était le neuvième test de ce moteur, construit en fibre de carbone.

Publié

607450af2019d0983301de6597991f331554fed87cc3c84981db82d801dc4835.jpg Des imagines du leader nord-coréen Kim Jong-un supervisant des essaies de missiles sont diffusées sur un écran de télévision dans une station de train à Séoul, en Corée du Sud, le 9 septembre 2025. (Photo AP/Ahn Young-joon)

La Corée du Nord a annoncé mardi avoir effectué le dernier essai au sol d'un moteur à propergol solide destiné à un missile balistique longue portée, s'inscrivant dans l'objectif de constitution d'un arsenal susceptible de menacer efficacement le territoire continental des États-Unis.

L'essai observé lundi par le dirigeant Kim Jong-un était le neuvième test de ce moteur, construit en fibre de carbone et capable de produire une poussée de 1971 kilonewtons; une puissance supérieure aux modèles précédents, selon l'Agence centrale de presse nord-coréenne (KCNA). 

Cela survient une semaine après la visite de M. Kim à l'institut de recherche qui a développé le moteur. La Corée du Nord a ensuite annoncé qu'il serait utilisé pour de futurs missiles balistiques intercontinentaux, notamment un système appelé Hwasong-20.

Certains analystes estiment que la Corée du Nord pourrait effectuer un autre essai vers la fin de l'année. Cela lui permettrait de démontrer sa puissance militaire avant un important congrès du parti au pouvoir prévu début 2026, où le leader du pays devrait probablement annoncer ses nouvelles orientations en matière de politique intérieure et étrangère.

À VOIR AUSSI | Rencontre Chine-Russie lors d'un défilé militaire: des images qui rappellent la guerre froide?

Ces dernières années, la Corée du Nord a testé en divers missiles balistiques dont la portée potentielle lui permettrait d'atteindre le territoire continental des États-Unis. Parmi eux, des missiles à propergol solide intégrés, plus faciles à déplacer et à dissimuler. Leur lancement peut également être plus rapide que celui des précédents missiles à propergol liquide.

Kim Jong-un a appelé à de nouvelles avancées dans les armes à longue portée de la Corée du Nord, notamment le développement de systèmes à ogives multiples qui amélioreraient ses chances de neutraliser les défenses antimissiles.

Certains experts estiment que les efforts de la Corée du Nord pour développer des missiles plus performants pourraient également viser à développer des engins plus petits, capables d'être lancés depuis une gamme plus large de véhicules ou de sous-marins.

Jusqu'à présent, tous les essais de missiles de la Corée du Nord ont été menés sur des trajectoires plus raides que la normale afin d'éviter les territoires voisins. Des experts estiment que le pays n'a peut-être pas encore perfectionné la technologie nécessaire pour garantir la résistance de ses ogives aux conditions difficiles de la rentrée atmosphérique.

Lee Sung Joon, porte-parole du Comité des chefs d'état-major interarmées sud-coréen, a indiqué que la Corée du Sud et les États-Unis surveillaient de près le développement des armes de la Corée du Nord. Il n'a pas fourni d'évaluation précise du nouveau moteur de missile.

«S'ils achèvent (un nouveau missile), ils le testeront, et nous devrons ensuite procéder à des évaluations supplémentaires», a déclaré M. Lee.

Depuis l'échec des négociations nucléaires avec les États-Unis en 2019, sous le premier mandat de Donald Trump, Kim Jong-un a intensifié ses tests d'armement, utilisant des missiles de différentes portées conçues pour frapper les alliés des États-Unis en Asie et sur le continent américain. 

Selon des analystes, l'arsenal de Kim Jong-un vise à faire pression sur Washington pour qu'il accepte l'idée que le Nord soit une puissance nucléaire, lui permettant de négocier des concessions économiques et sécuritaires en position de force.

Kim Jong-un cherche également à renforcer son influence en renforçant sa coopération avec ses alliés traditionnels; la Russie et la Chine, dans le cadre d'un partenariat émergent visant à affaiblir l'influence américaine.