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«J'espère juste que M. Legault et la CAQ ne se comporteront pas comme des dictateurs et qu'ils vont décider tout par eux-mêmes», prévient le président de la FTQ, Daniel Boyer.
Suite au dévoilement des résultats aux élections provinciales, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) réitère son souhait de faire partie du dialogue social avec la Coalition avenir Québec (CAQ) et lui demande de «faire preuve d'humilité».
Le président de la FTQ, Daniel Boyer dénonce notamment le problème du mode de scrutin qui ne serait pas représentatif de la population québécoise.
«La CAQ devra faire preuve d’humilité, ce n’est pas vrai que la CAQ peut se vanter d’être le gouvernement de tous les Québécois et Québécoises. Il y a là un grave problème de représentation démocratique», a-t-il affirmé.
«J'espère juste que M. Legault et la CAQ ne se comporteront pas comme des dictateurs et qu'ils vont décider tout par eux-mêmes. Il doit y avoir une opposition, on doit tenir compte des partis d'opposition au Québec ainsi que de la société civile, soit des organisations syndicales qui en font partie», défend M. Boyer.
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Pour les quatre prochaines années, la FTQ espère que le gouvernement caquiste ne dirige pas seul et qu'il collabore avec les différentes organisations.
«On n'est pas juste des gens et des organisations qui chialent tout le temps. On propose des solutions et on est capable de faire avancer le Québec. Je souhaite que le gouvernement Legault s’enligne pour les quatre prochaines années c'est-à-dire à ne pas gouverner seul et ne pas être arrogant avec ses 90 députés. Mais vraiment qu’il y a une consultation et qu’on tient compte d'autres visions du Québec», a ajouté le président de l'organisation.
«Au lendemain de l'élection, on n’a comme pas de projet de société pour le Québec. Je souhaite qu'on s'en donne un, puis qu'on se développe un Québec qui va être plus juste, plus équitable, plus vert, plus français».
La FTQ voudrait davantage collaborer avec le gouvernement caquiste pour trouver et mettre en place des solutions «concrètes» afin d'améliorer les conditions des travailleurs du Québec. M. Boyer propose notamment d'augmenter les salaires minimums pour aider les bas salariés et les personnes les plus démunies pour faire face à l'inflation.
«Il faut s'attaquer à ces problématiques et en bout de piste, qu’on soit une société plus juste et plus équitable», a ajouté le président de la FTQ qui s'inquiète sur la baisse du pouvoir d'achat des travailleurs, ce qui pourrait amener plus de conflits entre les parties. «Je souhaite qu’on s'assoie et qu'on trouve de véritables solutions structurantes et non pas juste envoyer des chèques.»
Du côté de l'enjeu de la pénurie de main d'oeuvre, M. Boyer souhaite que le gouvernement se penche sur des «solutions multidimensionnelles».
«L'immigration peut faire partie de la job, mais il faut aussi regarder les personnes plus âgées, celles qui ont quitté à la retraite et qui ont l'intention de quitter dans les prochaines années. Il faut préparer le terrain dans le but que ce soit agréable pour elles, qui ont l'intention volontairement de continuer à travailler. Il y a aussi toutes les clientèles qui sont plus éloignées du marché du travail où on pourrait adapter le travail [...] pour que ces gens-là puis s'intégrer à la société pleinement et donner un apport économique à la société», a-t-il souligné.
La CAQ devra faire preuve d’humilité, ce n’est pas vrai qu'elle peut se vanter d’être le gvt de tous les QuébécoisEs. Il faut réformer rapidement le mode de scrutin, un enjeu important pour notre démocratie! https://t.co/5xzQpDvUOx #assnat #polqc #electionsquebec #syndicats
— FTQ (@FTQnouvelles) October 4, 2022
Dans les prochains mois, la FTQ se concentrera sur deux enjeux en particulier avec le gouvernement réélu, soit les négociations dans le secteur public et l'amélioration des conditions de travail.
«On va déposer à la fin du mois d'octobre, les demandes pour les négociations dans le secteur public, qui regroupe 550 000 travailleurs de la santé, éducation et la fonction publique. […] On sait que nos services publics ont été mis à mal pendant et avant la pandémie. Donc, il faut réinvestir, car les conventions collectives viennent à échéance le 31 mars prochain», a précisé M. Boyer. «On a bon espoir qu’il y aura véritablement un dialogue positif qui s'installe avec le gouvernement dans le but justement d'améliorer les conditions de travail de ces gens-là.»
La CSN, quant à elle, invite le gouvernement caquiste à résister
à l'attrait du privé en santé et à investir plutôt dans la remise sur pied des services publics.
«La santé, les services sociaux, mais aussi les services de garde éducatifs doivent redevenir 100 % publics, un gage de services de qualité, où les personnes passent avant les profits», a commenté sa présidente, Caroline Senneville.
À la Centrale des syndicats du Québec aussi, on appelle le gouvernement réélu de la CAQ au «dialogue social».
Le président de la CSQ, Éric Gingras, rappelle que la pénurie de personnel touche plusieurs secteurs et que les conditions de travail doivent y être améliorées.
«En éducation, en santé, en enseignement supérieur et en petite enfance notamment, beaucoup de travail nous attend au cours des prochains mois. Le choix des différents ministres sera donc déterminant et enverra un signal clair quant à l'ouverture au dialogue social de ce nouveau gouvernement», a-t-il affirmé.
Avec des informations de Lia Lévesque, La Presse canadienne.