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Khelif a battu la Hongroise Anna Luca Hamori 5:0 en quart de finale du combat féminin de 66 kg.
La boxeuse algérienne Imane Khelif s'assure de décrocher une médaille aux Jeux olympiques de Paris, après des jours d'examen minutieux et de haine en ligne.
Khelif a battu la Hongroise Anna Luca Hamori 5:0 en quart de finale du combat féminin de 66 kg. Khelif remportera au moins une médaille de bronze après avoir battu Hamori pour la deuxième victoire de son deuxième voyage tumultueux aux Jeux de Paris. L'association hongroise de boxe a déclaré qu'elle prévoyait de contester l'affrontement auprès du Comité international olympique, mais a tout de même laissé le combat se dérouler.
Khelif était au coeur d'une controverse après que l'Association internationale de boxe, qui l'a interdite, a dit qu'elle avait échoué à un test d'éligibilité à la compétition en 2023 en raison d'un taux élevé de testostérone. Elle a remporté son premier combat aux Jeux de Paris jeudi lorsque son adversaire, l'Italienne Angela Carini, a abandonné le combat en larmes après seulement 46 secondes.
Cette fin inhabituelle a creusé un fossé déjà important sur la question de l'identité sexuelle et de la réglementation dans le sport, suscitant des commentaires de la part de l'ancien président américain Donald Trump, de l'auteur de Harry Potter J.K. Rowling et d'autres personnes affirmant à tort que Mme Khelif était un homme ou une transsexuelle.
Aux Jeux de Paris, les groupes LGBTQ+ affirment que les commentaires haineux pourraient constituer un danger pour leur communauté et les athlètes féminines.
La victoire de Khelif a été marquée par l'émotion: elle s'est rendue au centre du ring, a salué ses fans, s'est agenouillée et a frappé la toile de la paume de la main, son sourire se transformant en larmes. Elle a quitté le ring pour embrasser ses entraîneurs sous les acclamations de ses fans, pleurant pendant leur étreinte et lorsqu'elle est sortie.
Le président du CIO, Thomas Bach, a défendu samedi Khelif et sa compatriote Lin Yu-ting de Taïwan. Khelif et Lin ont été disqualifiées au milieu des championnats du monde de l'année dernière par l'IBA, l'ancienne instance dirigeante de la boxe olympique, après avoir échoué à des tests d'éligibilité.
Les deux athlètes ont participé à des épreuves de l'IBA pendant plusieurs années sans problème, et l'organisme dominé par la Russie - qui a été confronté pendant des années à des conflits avec le CIO au sujet de scandales liés aux jugements, de décisions de direction et de questions financières - a refusé de fournir des informations sur les tests, soulignant son manque de transparence dans presque tous les aspects de ses activités, en particulier au cours des dernières années.
«Nous avons deux boxeuses qui sont nées femmes, qui ont été élevées comme des femmes, qui ont un passeport de femme et qui ont compétitionné pendant de nombreuses années en tant que femmes», a souligné M. Bach lors d'une conférence de presse. «Certains veulent s'approprier une définition de ce qu'est une femme.»
L'IBA, qui est dirigée par une connaissance du président russe Vladimir Poutine, a disqualifié Khelif l'année dernière, mais n'a pas donné plus de détails sur les tests, qualifiant le processus de confidentiel. Elle s'est exposée à une sanction sans précédent, à savoir l'interdiction de participer aux Jeux olympiques en 2019, après des années de conflit avec le CIO.
«Ce que nous voyons maintenant, c'est que certains veulent s'approprier la définition de ce qu'est une femme», a ajouté M. Bach. «Je ne peux que les inviter à proposer une nouvelle définition scientifique de ce qu'est une femme. Comment quelqu'un qui est né, a grandi, a participé à des compétitions et possède un passeport en tant que femme ne peut-il pas être considéré comme une femme?»
«S'ils proposent quelque chose, nous sommes prêts à les écouter», a-t-il précisé. «Nous sommes prêts à examiner la question, mais nous ne prendrons pas part à une guerre culturelle parfois motivée par des considérations politiques.»
Samedi, Khelif s'est battue agressivement dès la première cloche, envoyant un direct du gauche pendant que les combattants tournaient en rond. Ses fans ont scandé son prénom à plusieurs reprises au milieu du premier round, et elle a bondi vers l'avant pour lancer une combinaison.
Les combattantes épuisées se sont données une accolade timide après la cloche, mais elles ont échangé des sourires juste avant l'annonce du verdict. Elles se sont à nouveau touchées les mains lorsque Khelif a retenu les cordes pour permettre à Hamori de quitter le ring, dans un geste sportif traditionnel de la boxe.
Khelif, qui n'avait pas remporté de médaille aux Jeux de Tokyo en 2021, affrontera la Thaïlandaise Janjaem Suwannapheng en demi-finale des 66 kg mardi à Roland Garros. Suwannpheng, médaillée d'argent aux championnats du monde de l'an dernier, a battu la championne olympique en titre Busenaz Sürmeneli quelques minutes avant la victoire de Khelif.
Quant à Lin, également double championne olympique, elle décrochera sa première médaille dimanche si elle bat la Bulgare Svetlana Staneva. Lin a remporté son premier combat vendredi en battant confortablement l'Ouzbek Sitora Turdibekova.