Économie

La Banque du Canada a envisagé de reporter la baisse prévue en octobre

La banque centrale a publié mercredi le résumé des délibérations relatives à sa décision prise il y a deux semaines.

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eb423ef90bfb5802aa5b51319220573b2d4d5c3b410b55054e6b9436a71e8f82.jpg Un cycliste passe devant la Banque du Canada à Ottawa, le mercredi 17 septembre 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Adrian Wyld (Adrian Wyld | La Presse canadienne)

Le Conseil de direction de la Banque du Canada s’est entendu le mois dernier sur la nécessité de baisser son taux directeur, mais le moment précis de cette baisse faisait débat.

La banque centrale a publié mercredi le résumé des délibérations relatives à sa décision, prise il y a deux semaines, de baisser le taux directeur d’un quart de point, à 2,25 %, soit sa deuxième baisse consécutive.

Les membres du Conseil estimaient que cette baisse était justifiée, car la faiblesse de l’économie, freinée par les droits de douane américains, maintiendrait l’inflation autour de la cible de 2 % de la Banque du Canada dans un avenir prévisible.

«Bien que les membres étaient d’accord pour dire qu’il serait nécessaire de baisser le taux directeur, les avis étaient partagés quant au moment approprié pour le faire», peut-on lire dans le résumé des délibérations.

Certains ont toutefois suggéré qu’attendre une décision ultérieure permettrait aux responsables de la politique monétaire de mieux évaluer la réaction de l’économie aux fluctuations du commerce américain, ainsi qu’au budget fédéral tant attendu, déposé la semaine dernière. 

Dans un contexte de marché du travail atone et de faibles perspectives de croissance pour le second semestre, les arguments en faveur d’une baisse rapide des taux ont prévalu.

Avec cette décision, le Conseil de direction de la Banque du Canada a estimé que cette dernière avait probablement fait tout son possible pour faciliter la transition tarifaire et que d’autres baisses de taux seraient vraisemblablement inutiles si l’économie continuait d’évoluer conformément à ses prévisions.

Une incertitude atténuée

La Banque du Canada a recommencé à publier des prévisions pour l’économie et l’inflation dans son rapport sur la politique monétaire publié parallèlement à la décision sur les taux d’octobre.

Au lieu d’une prévision officielle, la banque centrale avait publié depuis janvier des «scénarios possibles» décrivant plusieurs impacts possibles des droits de douane. Mais le conseil de direction a signalé que l’incertitude entourant le commerce américain s’était suffisamment atténuée pour donner à la banque centrale la confiance nécessaire pour publier des projections actualisées en octobre.

Selon les nouvelles prévisions de la Banque du Canada, la croissance du produit intérieur brut réel devrait s’établir en moyenne à 0,75 % au second semestre de cette année, après une contraction de 1,6 % en rythme annualisé au deuxième trimestre.

La croissance de la consommation devrait alimenter la reprise, selon le résumé des délibérations.

Bien que les principaux décideurs de la banque n’aient pas encore pris connaissance du budget fédéral, les délibérations montrent que les dépenses publiques devraient soutenir la reprise ainsi que l’activité immobilière.

Passage aux Communes

Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a expliqué que la politique monétaire — les changements des taux d’intérêt — ne pouvait offrir qu’un soutien limité face aux perturbations tarifaires, et qu’il valait mieux laisser l’essentiel du travail à une politique budgétaire ciblée.

M. Macklem n’a pas souhaité commenter directement les mesures du budget fédéral lors de son passage mercredi dernier devant le comité des finances de la Chambre des communes.

Il a toutefois déclaré aux députés qu’il estimait que le budget avait correctement diagnostiqué les maux dont souffre l’économie canadienne: une productivité en baisse et de faibles niveaux d’investissement.

M. Macklem a été interrogé par le comité sur la question de savoir si les déficits annuels du gouvernement et l’augmentation de la dette alimentaient l’inflation. Il a répondu que les déficits importants faisaient grimper l’inflation lorsque l’économie était en surchauffe, mais que l’économie canadienne était actuellement faible.

La prochaine décision de la Banque du Canada en matière de taux d’intérêt est prévue pour le 10 décembre.