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La Baie d'Hudson obtient l'autorisation de vendre des œuvres d'art et des artefacts

Un tribunal ontarien a approuvé jeudi la vente aux enchères de 4400 articles appartenant au détaillant disparu.

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86445575920b339e0437c66bdbace6ba2509c6d5bf1bb3bdcad9832b7e32335d.jpg Une personne passe devant un magasin La Baie d'Hudson à Montréal, le dimanche 1er juin 2025. LA PRESSE CANADIENNE/Graham Hughes (Graham Hughes / La Presse Canadienne)

Les Canadiens qui espèrent mettre la main sur des trésors de La Baie d'Hudson n'auront plus à attendre longtemps.

Un tribunal ontarien a approuvé jeudi la vente aux enchères de 4400 articles appartenant au détaillant disparu.

Le trésor, dont le juge Peter Osborne autorise la vente, comprend plus de 1700 œuvres d'art et environ 2700 artefacts.

Bien que l'entreprise n'ait pas encore révélé précisément ce qui sera mis en vente, un avocat du cabinet a indiqué que les objets datent de l'époque du commerce de détail de La Baie d'Hudson, et non de l'époque de la traite des fourrures.

Une source familière avec la collection, qui n'était pas autorisée à parler publiquement, a déclaré à La Presse Canadienne que la collection comprend des peintures, des documents papier et même des poupées Barbie de collection.

Des listes complètes des articles et des photos de chaque lot seront publiées avant la vente aux enchères sur le site web de la Galerie Heffel, ont indiqué les avocats de La Baie. 

La Galerie Heffel répartira la vente entre une série de ventes aux enchères en ligne à compter du 12 novembre et une vente en personne à Toronto vers le 19 novembre.

Ces enchères pourraient permettre de transférer des œuvres d'art et des objets appartenant à la plus ancienne entreprise du pays à un large éventail d'institutions publiques, ainsi qu'à toute personne ayant une affinité pour l'art, l'histoire ou La Baie d'Hudson.

Reflect Advisors, conseiller financier de La Baie, a mentionné avoir déjà constaté l'intérêt de groupes autochtones, d'institutions gouvernementales, de musées, d'universités et de particuliers fortunés.

Le Musée des beaux-arts du Canada pourrait être l'un de ces organismes. Josée-Britanie Mallet, porte-parole de la société d'État, a indiqué jeudi que le musée «surveillait de près» les ventes aux enchères, car il est «potentiellement intéressé à acquérir des œuvres de la collection».

«Cependant, nous n'avons aucune information à partager pour le moment», a-t-elle écrit dans un courriel.

Lorsque La Baie a évoqué l'idée de vendre ses œuvres d'art et ses artefacts aux enchères il y a quelques mois, des historiens ont commencé à craindre que des collectionneurs privés s'emparent des objets les plus précieux, les dissimulant ainsi au public si l'acheteur n'en fait pas don.

D'autres pensaient que les sommes élevées que ces objets pourraient rapporter empêcheraient les groupes autochtones, dont les peuples et les terres ont joué un rôle clé dans les origines de la traite des fourrures de La Baie, d'accéder à ce qui est disponible.

Les mêmes inquiétudes pèsent sur la vente potentielle de la charte royale de la compagnie, un document qui a permis la création de l'entreprise en 1670.

La Baie d'Hudson souhaite vendre ce document lors d'une vente aux enchères distincte organisée par son conseiller financier Reflect le mois prochain, mais ne devrait pas demander l'approbation du tribunal avant lundi.

Vingt-quatre artefacts ont récemment été retirés de la vente aux enchères proposée, car ils sont présumés d'origine ou de patrimoine autochtone.

La Baie a annoncé qu'elle retournerait ou donnerait ces objets, mais n'a pas précisé de quoi il s'agissait, ni à qui elle les remettrait ni dans quel délai. Trois d'entre eux font actuellement l'objet d'un prêt à long terme à un musée, que l'entreprise n'a pas encore identifié.

L'avocat de La Baie, Ashley Taylor, a précisé que tout autre objet d'origine autochtone découvert serait retiré des enchères.

Le détaillant a fait don de la majeure partie de ses anciens artefacts aux Archives du Manitoba en 1994. Il héberge depuis les Archives de la Compagnie de la Baie d'Hudson. À la même époque, il a fait don de 27 000 objets au Musée du Manitoba à Winnipeg.

Le directeur général de Reflect, Adam Zalev, a déclaré dans des documents judiciaires que La Baie possède une collection de documents d'archives qui n'ont pas été donnés aux Archives de la Compagnie de la Baie d'Hudson. Leur avenir est actuellement «à l'étude».

Quatre monuments commémoratifs de guerre situés dans divers magasins de La Baie et deux autres conservés en entrepôt sont également en cours d'examen.

Me Taylor a souligné qu'ils seront donnés à des organisations qui pourront les exposer dans les communautés où ils étaient situés. Il a ajouté que les légions et le Groupe Banque TD figureraient parmi les bénéficiaires.

Tara Deschamps

Tara Deschamps

Journaliste