Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un se rendra mardi en train à Pékin pour assister à une parade militaire avec ses homologues chinois et russe, ont annoncés les médias d'État nord-coréens. Cet événement pourrait démontrer leur potentiel d'unité tripartite face aux États-Unis.
M. Kim et le président russe Vladimir Poutine font partie des 26 dirigeants mondiaux qui se joindront au président chinois Xi Jinping pour assister mercredi au grand défilé militaire à Pékin, commémorant le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de la lutte de la Chine contre l'agression japonaise.
L'événement marquera la première participation du dirigeant nord-coréen à un événement multilatéral majeur en 14 ans de règne, ce sera également la première fois que MM. Kim, Xi et Poutine, tous des adversaires importants des États-Unis, se réuniront au même endroit. Aucun des dirigeants n'a cependant confirmé de réunion trilatérale privée.
L'agence centrale de presse coréenne (KCNA) a rapporté tôt mardi que M. Kim avait quitté Pyongyang pour Pékin à bord de son train spécial afin d'assister au défilé. L'agence KCNA, citant un responsable du ministère des Affaires étrangères, Kim Chon Il, a déclaré que Kim Jong-un voyageait avec de hauts responsables, dont la ministre des Affaires étrangères Choe Son Hui.
Les médias sud-coréens ont indiqué que le train de M. Kim devait arriver à Pékin mardi, après avoir confirmé son arrivée dans la ville frontalière chinoise de Dandong lundi soir.
Ce voyage marque la première visite de du dirigeant nord-coréen en Chine depuis 2019 et la cinquième au total depuis son accession au pouvoir à la mort de son père fin 2011.
Le président Poutine est arrivé en Chine dimanche pour participer à l'Organisation de coopération de Shanghai, à un sommet régional, ainsi qu'au défilé de Pékin. Le conseiller du Kremlin Iouri Ouchakov a déclaré dimanche à l'agence de presse russe TASS étudier la possibilité d'une rencontre avec M. Kim en marge de l'événement.
Les observateurs nord-coréens s'intéressent de près à une éventuelle rencontre bilatérale entre MM. Kim et Xi, voire à une réunion trilatérale qui comprendrait également M. Poutine. Les trois dirigeants se sont déjà rencontrés bilatéralement, mais n'ont pas encore tenu de réunion en groupe.
Ces dernières années, la priorité de la politique étrangère nord-coréenne a été la Russie, fournissant des troupes et des munitions pour soutenir la guerre contre l'Ukraine en échange d'une aide économique et militaire.
Depuis son alignement sur la Russie, la Corée du Nord s'est exprimée davantage sur la scène internationale, publiant des déclarations diplomatiques sur les conflits au Moyen-Orient et dans le détroit de Taïwan, tout en se présentant comme faisant partie d'un front uni contre Washington. Certains experts affirment que la présence de M. Kim à Pékin s'inscrit dans le cadre des efforts visant à développer des partenariats avec d'autres nations proches de la Chine et de la Russie.
Le voyage de M. Kim intervient alors que le président américain Donald Trump et le nouveau président sud-coréen Lee Jae Myung ont exprimé à plusieurs reprises leur espoir de relancer les négociations avec la Corée du Nord. Cette dernière évite les négociations avec les États-Unis et la Corée du Sud depuis l'échec du premier cycle diplomatique entre MM. Kim et Trump en 2019. Le président américain avait alors rejeté les demandes d'allègement majeur des sanctions économiques visant la Corée du Nord en échange de mesures partielles vers la dénucléarisation.
