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Les commentaires sur les théories conspirationnistes («tin foil hats»), les regrettez-vous?
«Lorsqu’une personne croit que son gouvernement tente de lui injecter une micropuce, ça se rapproche d’une théorie conspirationniste dans laquelle tu dois porter un chapeau d’aluminium pour te protéger des ondes. Lorsque les gens tombent dans les théories du complot, nous devons les mettre en évidence», a été la réponse du premier ministre Justin Trudeau.
Ce texte est une traduction d’un article de CTV News.
C'était l’un des éléments qui sont ressortis de l’entrevue de chef d'antenne de CTV National News Omar Sachedina avec M. Trudeau.
M. Sachedina faisait référence à la citation du premier ministre concernant le «convoi de la liberté» dans laquelle il argumentait que si les tin foil hats (conspirationnistes) décident de rejeter la science, ils auraient à vivre avec les conséquences de leur choix.
Questionné à savoir si M. Trudeau avait tout fait afin de diminuer la température durant cet épisode, le premier ministre a révélé qu’il était impénitent concernant ses commentaires envers les «antivax».
«Je ne vais pas m’excuser pour pointer du doigt les personnes qui ont causé du mal aux autres Canadiens», a-t-il dit.
Voici les huit points qui sont ressortis de cet entretien.
M. Trudeau admet que le début de 2023 s’annonce «difficile», mais qu’il y aurait plus d’assistance économique. Les Libéraux ne dérogeront pas de leur approche «ciblée».
Le premier ministre a défendu sa décision de prioriser un remboursement de de la TPS et une aide aux soins dentaires, étant en désaccord avec l’argument que ces mesures avaient un effet «négligeable sur l’inflation».
«Dépendant de la force de l’impact des influences internationales sur le Canada, nous serons là avec les mesures appropriées et ciblées afin d’aider les personnes qui en ont le plus besoin», a-t-il soutenu.
Le premier ministre a été la cible de nombreuses critiques en 2022 concernant ses commentaires envers des Canadiens qui étaient contre la vaccination et contre ceux qui ont participé au «convoi de la liberté».
Durant l’entrevue, il a été questionné à savoir s’il regrettait d’avoir dit que ces manifestants faisaient partie d’un groupe croyant aux théories conspirationnistes et qui portent des chapeaux d’aluminium.
En gros, sa réponse a été «non».
M. Trudeau a donné des exemples de familles au pied du lit d’un proche mourant de la COVID-19. «Mon Dieu, je souhaite qu’ils aient juste pris le vaccin. Je souhaite qu’ils n’écoutent pas toutes ces chaines YouTube», a-t-il lancé.
«C’est réel. Il y a eu de réelles tragédies et des personnes ont profité de l’occasion pour diviser et le sentiment de la conspiration était présent», a dit M. Trudeau.
Malgré la hausse des menaces de violence dirigées vers lui, le premier ministre ne se sentait pas visé personnellement.
Il tente plutôt de rassurer «le grand nombre de personnes qui souffrent» et que les institutions du Canada sont là pour elles.
«Oui, certaines personnes sont fâchées. Pour moi, chaque fois que j’entends quelque chose comme ça, ma réflexion est de me demander comment puis-je les convaincre que les Canadiens seront toujours là pour eux ? Et que nous construisons un meilleur avenir, a-t-il dit. Il y a des raisons de rester optimistes et positifs à propos du Canada et de son futur, parce que c’est ce que les Canadiens sont.»
Cette nouvelle année devrait voir la suite de ce débat entre les provinces et le fédéral sur le financement du système de santé. Dans l’entrevue, le premier ministre a délimité ce dont il aura besoin afin d’offrir plus de soutien financier aux provinces.
«Nous allons en envoyer plus, mais nous avons besoin de voir de vraies améliorations. Nous devons voir des résultats. Mais je comprends aussi que si je ne reste pas solide en disant «vous devez régler votre système, vous ne pouvez seulement y lancer plus d’argent», le Canada ne verra pas de changements au niveau provincial.
Avant de s’assoir avec les premiers ministres provinciaux sur cette question, M. Trudeau veut voir le «plan d’une entente» dans lequel la responsabilité des provinces serait incluse sur la manière dont elles utiliseraient l’argent du fédéral.
Le premier anniversaire de l’invasion russe en Ukraine approche et le premier ministre a été questionné à savoir ce qui entrainerait la fin du conflit.
Selon une récente conversation qu’il a eue avec le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy, «il y a un plan pour la paix, mais pas selon les conditions de la Russie».
«Ce sera selon les conditions des Ukrainiens», a dit M. Trudeau, en indiquant que les citoyens russes se «fatiguent» de la guerre, et ce, malgré la désinformation russe.
«La Russie a fait une terrible erreur en pensant qu’elle pouvait envahir un pays voisin paisible et qu’elle pourrait s’en tirer», a-t-il soutenu.
Questionné sur ce moment diplomatique mémorable de 2022, soit l’échange entre M. Trudeau et le président chinois Xi Jinping en marge du sommet du G20 en Indonésie, le premier ministre soutient qu’il avait parlé «directement et honnêtement».
Il a également donné son point de vue sur ce qui a mené à la relation actuelle entre la Chine et le Canada.
«Devrions-nous souligner l’affaire des Michaels en premier, une situation d’otage diplomatique ou de diplomatie coercitive?», a-t-il lancé avec sarcasme, faisant référence à la détention arbitraire de Michael Kovrig et Michael Spavor.
«Devrions-nous parler des nombreuses allégations d’interférence dans plusieurs facettes de nos vies? Le fait que les communautés chinoises canadiennes font constamment face à des tensions de la part du gouvernement chinois? Il y a beaucoup de raisons expliquant la tension qui existe ici», a soutenu le premier ministre.
Trudeau a exprimé que c’était «dommage» que des membres de son cabinet aient brisé des règles d’éthique, mais il ajoute que le fait que le public soit au courant démontre que le système fonctionne.
Durant son mandat en tant que premier ministre, Justin Trudeau et ses ministres ont été déclarés coupables d’avoir enfreint plusieurs règles fédérales liées à l’éthique, souvent, sans conséquence.
Sous la Loi sur les conflits d’intérêts, il n’existe pas de pénalités pour avoir entravé ces règles.
«Nous possédons un système qui fait preuve de responsabilité et de transparence, et qui est fait pour assurer les Canadiens que si quelqu’un tente de tirer un gain personnel du système, ils vont se faire prendre», a soutenu Trudeau.
À la suite de la controverse entourant le projet de loi C-21 concernant la définition légale d’une «arme d’assaut», M. Trudeau mentionne que des ajustements auront lieu en 2023.
Cependant, le premier ministre a indiqué que les libéraux s’attaqueraient à certaines armes qui sont utilisées pour la chasse.
«Notre intention est de dire qu’il y a des armes que nous devrons retirer des mains des gens qui les utilisaient pour chasser, a-t-il dit. Mais, nous allons également nous assurer que vous pourrez vous procurer d’autres armes d’une longue liste d’armes qui sont autorisées et qui sont adéquates pour la chasse au Canada. Nous nous attaquons aux armes qui sont trop dangereuses dans d’autres contextes.»