Le bureau du premier ministre Justin Trudeau a précisé que lui et sa famille passaient des vacances en Jamaïque en étant «hébergés sans frais dans un logement appartenant à des amis de la famille», après avoir initialement déclaré que la famille payait son séjour.
Le cabinet du premier ministre a indiqué mercredi dans une déclaration que le commissaire fédéral à l'éthique «a été consulté avant le voyage pour s'assurer que les règles en vigueur étaient respectées».
Le bureau a offert cette clarification la veille de la fin des vacances de M. Trudeau sur l'île des Caraïbes. Il y est avec Sophie Grégoire et leurs trois enfants.
Le couple a annoncé l'été dernier qu'ils se séparaient après 18 ans de mariage, tous deux affirmant dans des déclarations séparées qu'ils resteraient proches.
Avant que la famille ne parte pour la Jamaïque le lendemain de Noël, le bureau de M. Trudeau a déclaré qu'il avait consulté le commissaire à l'éthique et que la famille couvrirait le coût de leur séjour, et qu'elle rembourserait au public les frais de voyage dans un avion du gouvernement.
«Le premier ministre continue de rembourser l'équivalent d'un billet d'avion commercial pour ses déplacements personnels et ceux de sa famille», a indiqué son cabinet mercredi.
Les responsables ont refusé de confirmer où réside M. Trudeau.
Toutefois, CBC et Radio-Canada ont rapporté au printemps dernier que lors du dernier voyage de la famille en Jamaïque pour le Nouvel An, ils avaient séjourné dans un domaine luxueux appartenant à Peter Green, dont la famille connaît les Trudeau depuis des décennies.
Le radiodiffuseur public avait dévoilé à l'époque que le cabinet du premier ministre avait refusé de dire si M. Trudeau avait payé son propre logement.
Le voyage de M. Trudeau sur l'île privée de l'Aga Khan aux Bahamas, après le jour de Noël en 2016, lui avait valu une violation de l'éthique pour avoir enfreint les règles relatives aux conflits d'intérêts.
L'ancienne commissaire Mary Dawson a statué que les vacances de M. Trudeau enfreignaient la loi interdisant aux ministres d'accepter des cadeaux ou des «avantages» qui pourraient être perçus comme une tentative d'influencer les affaires du gouvernement.
Elle a conclu que l'exception qui s'applique si le cadeau provient d'un ami n'est pas valide dans ce cas. M. Trudeau et l'Aga Khan, un ami de son père, n'avaient eu que peu ou pas de contacts au cours des 30 années précédant son élection à la tête du Parti libéral.
Une porte-parole du Commissariat aux conflits d'intérêts et à l'éthique du Canada a déclaré mercredi qu'il ne pouvait pas divulguer de détails sur les informations fournies par le bureau de M. Trudeau au sujet du voyage, citant les exigences de confidentialité inscrites dans les règles sur les conflits d'intérêts.
«Le rôle du bureau est uniquement de s'assurer que les dispositions sur les cadeaux de la loi et du code soient respectées», a soutenu Jocelyne Brisebois dans une déclaration écrite.
«Notez qu'il existe une exception dans la loi qui permet à un titulaire d'une charge publique d'accepter des cadeaux ou d'autres avantages offerts par un parent ou un ami et que de tels cadeaux ne nécessitent pas de divulgation publique.»

