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«Je suis traumatisé. Humilié. Mes droits fondamentaux [ont] été violés», a avoué M. Doussa à CTV Montréal samedi.
Lorsque Brice Doussa est sorti d'un McDonald's de Montréal la semaine dernière et a tenté de monter dans sa voiture, il ne s'attendait pas à se retrouver menotté.
Cet article est une traduction d'un article de CTV News.
Et il ne s'attendait certainement pas à ce que, malgré la confirmation de son innocence, les agents ne lui enlèvent pas les menottes immédiatement puisqu'ils n'avaient pas la clé.
«Je suis traumatisé. Humilié. Mes droits fondamentaux [ont] été violés. Et maintenant, je ne me sens plus en sécurité avec les policiers», a avoué M. Doussa à CTV Montréal samedi.
Jeudi, des policiers du Service de police de Montréal (SPVM) en civil ont arrêté M. Doussa, un homme noir soupçonné d'avoir volé son propre véhicule.
Mais le moment venu, les agents n'avaient pas de clé pour le libérer.
«Je leur ai demandé: "C'est ma voiture. Pourquoi est-ce que je suis encore menotté? C'est parce que je suis un homme noir?''», a-t-il raconté.
La clé a finalement été remise et M. Doussa a été libéré sans charges.
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Une vidéo montrant M. Doussa menotté a largement circulé sur les médias sociaux, suscitant l'indignation des militants, des élus et de la communauté montréalaise.
La vidéo ne montre toutefois pas les circonstances qui ont mené à l'arrestation. Mais selon M. Doussa, il a été pris complètement au dépourvu, alléguant que la police lui a donné peu ou aucune information sur ce qui se passait.
«J'ai vu un monsieur venir par-derrière, me tirer la main droite dans le dos. J'ai dit: ''Qu'est-ce qui se passe ici?"», a-t-il ajouté.
«La police ne s'est pas présentée, et n'a pas dit: ''Je suis de la police, je suis là pour ceci et cela. Donnez-moi les papiers du véhicule''. Ils n'ont rien demandé. Ils m'ont juste harcelé, agressivement menotté, sans même me dire ce qui se passe.»
Un tweet du SPVM affirme que la serrure du véhicule présentait «des marques typiques et évidentes de tentative de vol», ce qui a poussé les agents à enquêter.
«Avant qu’ils n’aient pu terminer leurs vérifications, un citoyen s’est dirigé vers celle-ci pour en prendre possession», peut-on lire sur un autre tweet.
Le SPVM a ouvert une enquête administrative avec les instances officielles pour faire la lumière sur l’événement de jeudi dernier. Nous sommes sensibles au bouleversement et à l’émotion vécus par le citoyen ainsi qu’aux réactions suscitées par l’événement.
— Police Montréal (@SPVM) November 5, 2022
«C’est à ce moment qu’il a été détenu temporairement aux fins d’enquête par les deux policiers. Le citoyen a été libéré inconditionnellement et sans accusation une fois les vérifications complétées», ont-ils ajouté.
Le SPVM mène actuellement une enquête sur les circonstances de l'événement.
Le ministre de la Sécurité publique du Québec, François Bonnardel, se penche également sur l'incident, a indiqué son bureau dans un communiqué au cours du week-end.
M. Doussa dit que cette expérience lui a laissé de profondes cicatrices et il espère qu'il y ait des conséquences pour les personnes impliquées.
«Cela ne peut pas être [balayé] sous le tapis», a-t-il conclu en entrevue.
Avec les informations de Joe Lofaro et Luca Caruso-Moro pour CTV News.