Début du contenu principal.
Ottawa fait une croix sur sa projection d’un retour à l’équilibre budgétaire dans cinq ans, au grand désarroi des conservateurs.
Au lendemain du dépôt du troisième budget fédéral de la ministre des Finances, Chrystia Freeland, le chef du Parti conservateur du Canada (PCC), Pierre Poilievre, a partagé son désaccord sur plusieurs enjeux concernant le plan financier des libéraux.
Pour l’année financière 2023-2024, le gouvernement fédéral projette que le déficit devrait s’établir à 40,1 milliards de dollars. Et Ottawa fait une croix sur sa projection d’un retour à l’équilibre budgétaire dans cinq ans, ce qui désole les conservateurs.
Le budget prévoit notamment de mettre sur pied en régime de soins dentaires, remplissant ainsi l’engagement du gouvernement de Justin Trudeau envers le Nouveau Parti démocratique (NPD). L’enveloppe pour ce programme s’élève à 13 milliards de dollars dès cette année, puis 4,4 milliards pour les années subséquentes.
De son côté, M. Poilièvre estime qu’il ne s’agit que d’une «promesse» du gouvernement libéral, et a refusé de s’avancer à savoir s’il souhaiterait l’élimination du régime dentaire.
«Il n’y a pas de programme. Garder quoi? Ça n’existe pas, [...] c’est une autre promesse électorale et ils ne livrent jamais», a-t-il répondu lors d’une conférence de presse à Ottawa, mercredi.
Sous un gouvernement Poilievre, il avance qu’il établirait une politique d'«un dollar pour un dollar». Autrement dit, pour chaque dollar dépensé, le gouvernement devrait trouver un autre dollar pour le remplacer.
«C’est le gros bon sens. On doit ramener le gros bon sens chez nous», a-t-il exprimé, faisant écho à ses propos de mardi sur le même sujet. À son avis, «la coalition coûteuse» des libéraux et des néo-démocrates «augmente les taxes, les impôts et l’inflation».
De leur côté, les membres du NPD ont confirmé qu’ils voteront en faveur du budget Freeland.
«Oui, on va appuyer ce budget», a répondu sans hésiter le chef néo-démocrate Jagmeet Singh lors d’une mêlée de presse dans le foyer de la Chambre des communes. «On est fier des victoires qu’on a obtenues, a-t-il poursuivi. On est fier du fait que les soins dentaires sont là. On est fier du fait qu’on a forcé ce gouvernement à mettre plus d’argent dans la poche des gens.»
Le chef conservateur est revenu sur les dépenses reliées aux firmes de consultants, cette corde sensible qu’il martèle régulièrement, notamment depuis les révélations de l’affaire McKinsey.
«21 milliards de dollars dépensés sur des consultants, ça, c’est une augmentation de plus de 100% dans les contrats pour les consultants en moins de huit ans», a avancé M. Poilievre. «Ça, c’est en même temps qu’on a augmenté le nombre de fonctionnaires de 30%. Et pour faire quoi? Pour rendre un pire service qu’on avait.»
Plus tôt en journée, le premier ministre Trudeau avait estimé que «ceux qui disent qu’on est en train de dépenser plus [...] devraient dire où ils couperaient», une référence à peine voilée à M. Poilievre.
«La réalité, c’est que les Canadiens ont besoin d’appui maintenant [et] pour les années à venir, mais ça doit être fait dans un plan responsable au niveau fiscal», avait ajouté M. Trudeau.
Avec des informations de la Presse canadienne.