Les responsables du plus grand hôpital opérationnel de Gaza ont annoncé mercredi qu'Israël avait restitué les corps de 15 autres Palestiniens. Ces échanges, prévus par le fragile cessez-le-feu conclu le mois dernier, se poursuivent malgré des allégations de violations.
Depuis la conclusion de l'accord le mois dernier, le Comité international de la Croix-Rouge a transporté à Gaza 285 corps détenus par Israël. Cependant, les autorités sanitaires gazaouies ont indiqué que l'identification des dépouilles est entravée par le manque de trousses de tests ADN.
Israël n'a pas précisé le nombre de corps en sa possession ni le lieu de leur récupération, mais le pays restitue 15 corps à chaque fois que la dépouille d'un otage israélien est rapatriée de Gaza.
Ces 15 corps ont été rendus à l'hôpital Nasser de Khan Younès mercredi, au lendemain de la remise par des militants palestiniens du corps d'un soldat israélien pris en otage lors de l'attaque du 7 octobre 2023, qui a déclenché le conflit.
Ces échanges constituent l'élément central de la phase initiale de l'accord négocié par les États-Unis, qui exige du Hamas la restitution rapide de toutes les dépouilles d'otages. Ils se sont poursuivis malgré les accusations réciproques entre Israël et le Hamas concernant d'autres violations de l'accord.
Le Hamas a restitué 20 otages vivants à Israël le 13 octobre. Depuis, le groupe a également rendu les dépouilles de 21 personnes. Les autorités israéliennes ont dénoncé certaines étapes du processus comme une violation de l'accord, accusant le Hamas d'avoir remis des restes partiels dans certains cas et d'avoir mis en scène la découverte de corps dans d'autres.
Israël a fait pression pour accélérer les restitutions et a affirmé, dans certains cas, que les dépouilles n'étaient pas celles d'otages.
Le Hamas a déclaré que la récupération des corps était compliquée par la dévastation généralisée dans l'enclave côtière et a restitué d'un à trois corps tous les quelques jours. Le groupe a accusé Israël d'avoir ouvert le feu sur des civils et d'avoir restreint l'acheminement de l'aide humanitaire vers le territoire. Le nombre de victimes a diminué depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.
Mais les autorités sanitaires de Gaza, qui ne font pas de distinction entre civils et militants, continuent de signaler des décès dus aux frappes, tandis qu'Israël affirme que des soldats ont également été tués.
Les étapes à venir
L'accord ne passera pas aux phases suivantes tant que toutes les dépouilles des otages israéliens n'auront pas été restituées.
Les prochaines parties du plan en 20 points prévoient la création d'une force internationale de stabilisation. Sa composition n'est pas encore définitive, mais les diplomates s'efforcent de définir son rôle, de convaincre les pays arabes d'y participer et d'obtenir un soutien international plus large.
«Nous pensons que toute entité créée à Gaza devrait avoir la légitimité d'un mandat du Conseil de sécurité», a déclaré le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, aux journalistes à Doha mardi.
Cet accord fragile vise à mettre fin à la guerre déclenchée par l'attaque menée par le Hamas contre le sud d'Israël, qui a fait environ 1200 morts et 251 prises d'otages.
Israël a riposté par une vaste offensive militaire qui a tué plus de 68 800 Palestiniens à Gaza, selon le ministère de la Santé de Gaza. Le ministère, qui fait partie du gouvernement dirigé par le Hamas et dont le personnel est composé de professionnels de la santé, tient des registres détaillés généralement considérés comme fiables par les experts indépendants.
Israël, qui a nié les accusations de génocide portées par une commission d'enquête de l'ONU et d'autres instances, a contesté les chiffres du ministère sans fournir son propre bilan.
