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En vertu du plan Trump, une force internationale de stabilisation doit se déployer à Gaza.
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a affirmé dimanche son droit de veto sur les membres de la force internationale qui devrait sécuriser l'après-guerre dans la bande de Gaza, que son allié américain tente de mettre en place.
Israël, qui contrôle tous les accès du territoire palestinien, a permis à un convoi égyptien d'y entrer pour aider à retrouver les dépouilles d'otages toujours aux mains du mouvement islamiste palestinien Hamas.
Ce dernier les retient depuis son attaque sans précédent menée contre Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre à Gaza.
En vertu du plan du président Donald Trump, sur lequel est basé l'accord de cessez-le-feu, une force internationale de stabilisation, formée principalement de troupes de pays arabes et musulmans, doit se déployer à Gaza à mesure que l'armée israélienne s'en retirera.
«Nous avons (...) clairement indiqué au sujet des forces internationales qu'Israël déciderait quelles forces sont inacceptables pour nous», a déclaré M. Netanyahu, opposé au déploiement de forces de Turquie, pays qui entretient des liens étroits avec le Hamas.
«Nous sommes un État indépendant», a-t-il martelé devant ses ministres. «Notre politique de sécurité est entre nos mains.»
Vendredi, le secrétaire d'État américain Marco Rubio a dit au sujet de cette force qu'il faudrait «que ce soient des personnes ou des pays avec lesquels Israël se sente à l'aise», après qu'une source du ministère turc de la Défense avait fait état de discussions sur une participation turque.
La première phase de l'accord de cessez-le-feu, entré en vigueur le 10 octobre, prévoit, outre le cessez-le-feu, la libération de tous les otages, vivants et morts, des retraits israéliens dans Gaza et l'afflux d'aides humanitaires dans le territoire ravagé par l'offensive israélienne de représailles.
Le Hamas a libéré au 13 octobre l'ensemble des 20 otages vivants. Il devait aussi rendre à cette date les 28 corps des captifs qu'il retient, mais il n'en a restitué que 15 jusque-là, arguant de difficultés pour trouver les dépouilles.
Dimanche avant l'aube, des véhicules et des camions égyptiens transportant des engins lourds de chantier sont entrés dans Gaza. Shosh Bedrosian, la porte-parole du gouvernement Netanyahou, a confirmé qu'une équipe technique égyptienne avait été autorisée à y entrer «pour rechercher nos otages».
«Nous ne donnerons pas à l'occupation (israélienne) une excuse pour reprendre la guerre. De nouvelles zones seront accessibles pour rechercher certains corps» d'otages, a indiqué samedi le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Hayya.
Dans ses étapes ultérieures, le plan Trump prévoit aussi de nouveaux retraits israéliens dans Gaza, le désarmement du Hamas, ainsi que la reconstruction du territoire notamment.
Le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, a jusqu'à présent refusé d'envisager son désarmement et réclame le retrait total des forces israéliennes qui occupent aujourd'hui environ la moitié du territoire palestinien.
«Nos armes sont liées à l'occupation (israélienne). Si l'occupation prend fin, ces armes reviendront à l'État. La question des armes fait toujours l'objet de discussions avec les factions (palestiniennes) et les médiateurs, et l'accord n'est qu'à ses débuts», a dit M. Hayya dimanche dans un communiqué.
Jeudi, le vice-président américain JD Vance a déclaré que la force internationale devrait être en première ligne pour assurer le désarmement du Hamas.
«Gaza sera démilitarisée» et cela «se fera de manière facile ou à la dure», a répété Mme Bedrosian en réaffirmant qu'Israël «exercera un contrôle sécuritaire total sur Gaza».
Malgré le cessez-le-feu, les habitants du territoire palestinien assiégé par Israël continuent de vivre dans des conditions très dures.
«La faim est toujours présente» car l'aide humanitaire entrant à Gaza depuis le cessez-le-feu est «insuffisante», selon l'ONU.
Hiam Moqdad, une grand-mère de 62 ans, est retournée à Gaza-ville, où elle a, avec sa famille, installé une tente sur les décombres de leur maison détruite.
«On souffre pour avoir de l'eau», dit-elle, ajoutant n'avoir «ni argent ni revenu», ni «matelas» ni «électricité».
«Les enfants ne disent plus "je veux aller à l'école", mais plutôt "je veux aller chercher de l'eau ou des colis alimentaires".»
L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.
L'offensive israélienne menée en représailles a fait 68 519 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.