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Investissements publics dans le militaire: «absolument terrible», dit QS

«François Legault n'a pas le mandat de faire ça.»

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De l’argent public pour l’industrie de la défense De l’argent public pour l’industrie de la défense

La volonté du gouvernement Legault d’investir de l'argent public dans le secteur de la défense a vivement fait réagir Québec solidaire (QS). Le parti de gauche juge cela «absolument terrible et inquiétant».

«On est en train de parler de missiles et de mitraillettes. Ce n'est pas du tout la réputation du Québec à l'international, et François Legault n'a pas le mandat de faire ça», a lancé le porte-parole solidaire intérimaire, Guillaume Cliche-Rivard. 

Radio-Canada rapportait mardi que le gouvernement du Québec compte subventionner des entreprises dans le secteur de la défense. En entrevue avec le diffuseur public, la ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, Christine Fréchette, a indiqué que les règles ont été modifiées afin de permettre à Investissement Québec de soutenir la production militaire. 

Cette volonté de Québec vise à profiter de la nouvelle orientation du fédéral d'augmenter massivement ses dépenses militaires. Rappelons aussi que l’Union européenne a annoncé vouloir investir la somme colossale de 800 milliards d’euros pour son réarmement. 

«Comment ça se fait qu'il y a toujours des centaines de millions de dollars pour des industries, pour des entreprises, puis là de l'armement, quand on sait qu'il y a des enfants dans nos écoles qui manquent de services en orthopédagogues?» a demandé M. Cliche-Rivard.

La chef parlementaire solidaire, Ruba Ghazal, a accusé François Legault d’être à la «remorque» du premier ministre Mark Carney. 

«Il (François Legault) dit que c'est juste pour vendre aux pays alliés. La liste des pays alliés, c’est qui qui la décide? C’est, encore une fois, le fédéral. Si pour le fédéral, Israël est un pays allié qui est en train de commettre un génocide, est-ce que François Legault est d'accord avec ça? Les Québécois ne sont pas d'accord avec ça», a-t-elle affirmé.  

«Honte de son bilan»

La session parlementaire devait normalement recommencer ce mardi, mais François Legault a choisi de repousser la rentrée de deux semaines afin de permettre à ses nouveaux ministres de prendre connaissance de leurs dossiers. 

QS a vertement critiqué cette décision et a affirmé que le premier ministre avait plutôt «honte de son bilan». 

«Il a décidé de se défiler de nos questions, qui sont celles des Québécois et Québécoises. Il a décidé de se cacher de sa responsabilité de rendre des comptes aux Québécois et Québécoises. Et moi, je trouve ça extrêmement indignant», a dit Ruba Ghazal. 

Dans la foulée du remaniement ministériel, des députés caquistes ont exprimé de la déception: un symptôme d’un gouvernement en «fin de régime», selon Mme Ghazal. 

«Il n'y a pas juste la population qui n'a plus confiance en ce gouvernement. Il y a aussi des membres de son caucus», a-t-elle ajouté. 

Thomas Laberge

Thomas Laberge

Journaliste