L'entreprise britanno-colombienne spécialisée dans la production de bois d'œuvre Interfor vend ses trois installations manufacturières au Québec et ferme son bureau administratif à Montréal, dans le cadre d'une restructuration visant à se concentrer sur d'autres secteurs.
Le président et chef de la direction d'Interfor, Ian Fillinger, a fait valoir que la décision de quitter le Québec a été influencée par les «récents événements qui ont limité la disponibilité de la fibre économique», notamment les incendies de forêt records de 2023.
Interfor a donc conclu une entente pour vendre ses scieries de Val-d'Or et de Matagami, son usine de réusinage Sullivan à Val-d'Or, ainsi que toutes ses opérations forestières et commerciales à l'entreprise québécoise Chantiers Chibougamau.
La transaction est évaluée à 30 millions $ et devrait être «finalisée avant la fin de 2024», selon l'entreprise québécoise.
Tout en indiquant sa volonté de «pérenniser un maximum des activités», Chantiers Chibougamau a déclaré mercredi qu'elle demeurait «toutefois lucide du manque de bois pour alimenter toutes les usines de sciage».
«Nous réaliserons l'examen complet de toutes les activités visées par la transaction après la clôture et les plans finaux ne pourront donc être établis qu'à ce moment», a affirmé Chantiers Chibougamau dans un communiqué.
Outre les incendies de forêt, l'entreprise québécoise souligne «l'addition de mesures de protection du caribou forestier» pour expliquer que le bois disponible à la récolte s'est «raréfié» dans le secteur.
«La transaction permettra à Chantiers Chibougamau de sécuriser et d'intégrer une plus grande part de matière dans toutes ses activités de transformation, des matériaux de construction jusqu'à la pâte kraft et l'énergie», a indiqué la société.
Frédéric Verreault, directeur exécutif au développement corporatif de Chantiers Chibougamau, a ajouté que si cela peut surprendre d'acheter des usines au moment où plusieurs en ferment, le groupe «a la faculté d'agir aujourd'hui pour les décennies à venir (...) et d'ouvrir un nouveau chapitre avec 300 hommes et femmes qui ont déjà de fortes compétences en matière de valorisation du bois».
Des scieries qui ne fonctionnent pas à plein régime
Selon Interfor, les scieries de Val-d'Or et de Matagami ont une capacité de production combinée de 255 millions de pieds-planches par année, mais elles n'ont produit que 206 millions de pieds-planches de bois d'œuvre au cours des 12 derniers mois terminés le 30 juin, ce qui représente un taux d'utilisation d'environ 80 %.
Depuis le début du mois d'août, les scieries fonctionnent à un taux d'utilisation d'environ 50 %, a indiqué l'entreprise.
Interfor et Chantiers Chibougamau concluront également un contrat pluriannuel pour la fourniture de bois d'œuvre résistant aux contraintes mécaniques à l'usine de produits de bois d'ingénierie I-Joist d'Interfor à Sault-Sainte-Marie, en Ontario.
Interfor s'attend à comptabiliser une charge de dépréciation au troisième trimestre de l'exercice en cours en lien avec cette annonce.
La vente n'inclut pas les dépôts de droits compensateurs ou antidumping liés au différend commercial en cours entre les États-Unis et le Canada sur le bois d'œuvre résineux.
