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«Nous veillerons à ce que les innovateurs aient accès à une énergie propre et fiable pour alimenter l'IA sans entraver la lutte contre le changement climatique»
Trouver des moyens d'acheminer plus d'électricité pour alimenter la croissance de l'intelligence artificielle (IA) sera une des grandes priorités du G7 en 2025, a indiqué dimanche le premier ministre canadien Justin Trudeau.
Le Canada assume la présidence de ce regroupement mondial sélect en 2025.
Selon M. Trudeau, accroître les capacités énergétiques pour favoriser l'essor de l'IA ne doit pas se faire sur le dos de la lutte contre les changements climatiques. Il ajoute qu'il faut faire de l'énergie nucléaire une priorité.
«Nous travaillons avec nos partenaires du G7 afin de nous assurer que les innovateurs auront accès à de l'énergie propre et fiable pour alimenter l'IA sans nuire à la lutte contre les changements climatiques», a déclaré M. Trudeau, à l'occasion d'une table ronde comprenant des officiels canadiens et français, ainsi que des représentants de géants de l'industrie des nouvelles technologies.
"«Pour y parvenir, nous devons construire des infrastructures à une vitesse similaire à l'essor de l'IA. La technologie nucléaire sera essentielle à cette solution.»"
Le premier ministre a ajouté qu'il faudra aussi réfléchir à des moyens pour réduire la demande en énergie pour l'IA. À l'heure actuelle, cette technologie nécessite un apport important en électricité pour l'alimenter.
Lors d'un événement plus tard dans la journée où il est apparu avec le président français Emmanuel Macron, M. Trudeau a soutenu que le moment était venu de décider comment agir sur l'IA, notamment sur «les moyens pour nous assurer que nous avons l'énergie afin d'alimenter l'IA d'une manière suffisamment propre et suffisamment efficace pour ne pas nous faire reculer dans notre lutte pour réduire les émissions de carbone».
M. Trudeau a également parlé de veiller à ce que les pays du monde entier bénéficient de manière égale de l'IA. Il a soutenu que la technologie aura un effet similaire à celui du développement de l'électricité, mais qu'il existe encore des régions du monde qui manquent d'électricité.
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Il a déclaré que si l'adoption de l'IA prenait le même retard, les conséquences seraient encore plus catastrophiques et douloureuses, «non seulement pour ceux qui n'y ont pas accès, mais aussi pour les divisions et les conflits qui en résulteraient».
Le Sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle devrait réunir près de 100 chefs d’État et de gouvernement et près de 1000 acteurs de la société civile d’une centaine de pays. Selon des experts, il s’agit d’une occasion de démontrer la force du Canada en matière d’intelligence artificielle.
Florian Martin-Bariteau, de la Chaire de recherche en technologie et société de l'Université d'Ottawa, dit «qu'il est important de rappeler aux gens que le Canada a quelque chose à dire sur le sujet».
Il rappelle que le pays est un chef de file dans la gouvernance de l'IA, citant la Déclaration de Montréal pour un développement responsable de l'intelligence artificielle signée en 2017.
Rowan Wilkinson, un expert du groupe de réflexion britannique Chatham Housem, croit que la présence de M. Trudeau démontre l'appui du gouvernement fédéral envers les politiques actuelles. Selon lui, la réputation des universitaires du pays dans ce domaine doit être reconnue.
«Le sommet est l'occasion pour M. Trudeau de démontrer son engagement envers cette technologique transformatrice et le rôle du Canada sur la scène mondiale», lance-t-il.
Bien que les compétences du Canada en matière de recherche sur l'IA soient largement reconnues, des critiques ont été formulées sur certains aspects des efforts déployés par le pays dans ce domaine, notamment sur le fait qu'il a été lent à commercialiser la technologie.
Même si le gouvernement libéral a salué son projet de loi sur la réglementation de l’IA, certains ont déclaré que le gouvernement avait mis trop de temps à le faire adopter par le Parlement, et le projet de loi risque maintenant de mourir au feuilleton avant les élections prévues au printemps.