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Rien ne va plus à l'hôtel de ville.
Les actions de la directrice générale de Saint-Roch-de-Mékinac, Doris Mongrain, sont montrées du doigt dans un rapport de la Commission municipale du Québec (CMQ).
On juge que ses actions ont nui à la réputation de la mairesse, Rita Dufresne, et d’une conseillère.
Mme Mongrain, en poste depuis le 1er juillet, aurait notamment utilisé le journal municipal à des fins partisanes. En tant que directrice générale de Saint-Roch-de-Mékinac, c’est à elle qu’incombait la responsabilité du Petit Bavard et donc d’en rédiger le contenu et de donner l’approbation finale avant l’envoi aux citoyens.
«De sa propre initiative, elle invite les trois conseillères opposées à la mairesse à réviser le document et faire part de leurs commentaires, mais n’offre pas cette possibilité à la mairesse ni la conseillère», peut-on lire dans le rapport de la CMQ. Mme Mongrain s’est justifiée en affirmant que celles-ci n’auraient jamais été intéressées et qu’elles auraient été en désaccord avec les propos véhiculés.
En entrevue avec Noovo Info en janvier dernier, Mme Mongrain détaillait les difficultés qu'elle décelait au conseil municipal.
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Lors d’une séance du conseil municipal, Mme Mongrain a aussi accusé une conseillère municipale et son conjoint d’avoir volé des biens appartenant à la municipalité.
L’affaire a également été abordée dans le Petit Bavard. «Les objets dérobés au sous-sol (le mini-gym) ne sont toujours pas revenus malgré plusieurs demandes : une enquête policière est en cours. C’est votre argent qui a payé ce mini-gym», pouvait-on lire.
L’enquête policière conclura justement que la conseillère et son conjoint n’avaient pas pris part au vol. Malgré tout, la directrice générale ne rétablit pas les faits.
Toujours lors d’une séance du conseil municipal, la CMQ relève que Mme Mongrain a «publiquement incité les citoyens» à porter plainte contre la mairesse Dufresne.
«L’enquête démontre qu’après cette séance, à la suite du départ de la mairesse, elle est restée avec les citoyens dans la salle du conseil pour les inciter à poser des questions et y répondre. Vu le mécontentement des citoyens face au départ de la mairesse, la directrice générale leur a mentionné de faire comme elle et de porter plainte à la Commission pour dénoncer cette situation», détaille la CMQ.
La CMQ note également que Mme Mongrain aurait pris part à de nombreuses entrevues dans les médias lors desquelles elle aurait attribué le climat difficile à l’hôtel de ville à la mairesse et la conseillère.
«Les propos rapportés dénotent une partialité évidente de la directrice générale», estime la CMQ.
Mme Mongrain aurait notamment accusé les deux élues d’être «complètement à côté du code d’éthique et de déontologie».
De son côté, la Direction des enquêtes et des poursuites en intégrité municipale (DEPIM) n’est pas parvenue à soutenir ces accusations ni à comprendre l’origine des tensions entre la directrice générale, la mairesse et la conseillère.
La directrice générale aurait aussi menacé la mairesse de divulguer certaines communications du conseil aux citoyens de la municipalité et à des journalistes.
«Dans ce courriel, je n’ai pas écrit toutes les conneries que vous avez faites vous deux. Car j’épargne la population qui aura accès à ce courriel. Ton cas est très fragile […], je te le dis. Vaut mieux trouver un terrain d’entente sinon, la municipalité pourrait avoir un dur coup et je ne suis pas certaine que tu aimerais voir ça dans les journaux», a écrit Mme Mongrain.
Sans donner d’exemples ou de cas précis, elle fait aussi allusion à des accusations de séquestration d’employés, de médisance et de harcèlement psychologique.
Dans le rapport de la CMQ, la DEPIM note que plusieurs actes répréhensibles ont été commis à l’égard de la municipalité et un manquement grave aux normes d’éthique et de déontologie.
Il est écrit que Mme Mongrain a fait part de partialité, bien qu’il soit reconnu que les fonctionnaires «ne doivent pas participer de façon active aux débats politiques».
«La directrice générale a instauré, auprès du conseil municipal et des citoyens, un climat de méfiance envers la mairesse et la conseillère.»
Les actions de Mme Mongrain, qui seraient allées «à l’encontre de ses obligations de loyauté, de réserve et d’impartialité», auraient poussé la mairesse et la conseillère à ne plus se présenter aux séances du conseil municipal. «Considérant qu’il reste seulement quatre conseillères et la mairesse, leur présence est requise pour avoir quorum au conseil», soulève la CMQ.
La CMQ recommande que le Code d’éthique et de déontologie des employés de la municipalité soit mis à jour et qu’une ressource externe soit engagée pour l’accompagner dans le traitement du dossier de la directrice générale.
«[Il est recommandé] que le conseil prenne, le cas échéant, les mesures qui s’imposent envers la directrice générale», conclut la CMQ.
En entrevue dans l’émission Toujours le matin diffusée sur les ondes de Radio-Canada, Doris Mongrain a indiqué ne pas accepter le rapport de la CMQ, qu’elle entend contester.
«Ce qui a dans le rapport, la moitié du contexte est faux. Ce n’est pas vrai, ce qui est écrit dans le contexte», a affirmé Mme Mongrain, qui souligne que le climat toxique était existant «bien avant elle».
Mme Mongrain convient toutefois le rapport «n’est pas 100% faux», mais qu’il contient «beaucoup de mensonges».
En entrevue sur les ondes de Noovo Info en janvier dernier, Mme Mongrain dénonçait d'ailleurs les agissements de la mairesse Dufresne et de la conseillère Marlène Doucet.
«Les employés m'ont bien avisé que si la mairesse arrive au bureau, on s'en va. Ils ne veulent pas rester. Pourquoi? Parce que la mairesse fait du harcèlement, elle a des petits accès de colère», dénonçait alors Mme Mongrain.
«Le climat est très très très tendu et toxique quand la mairesse est là», ajoutait-elle.