Québec solidaire (QS) ne partage pas la vision du gouvernement Legault, qui souhaite profiter économiquement de l'engouement pour des biens de l'industrie de la défense au Canada et en Europe dans le contexte mondial actuel.
QS déplore l'absence de débat public sur la question et demande la convocation rapide d'une commission parlementaire afin de discuter de l'utilisation possible des fonds publics pour offrir des subventions à l'industrie militaire via Investissement Québec.
Alejandra Zaga-Mendez, la porte-parole solidaire en économie, a souligné que QS est inquiet du fait que le Québec pourrait désormais financer la production d'armes létales, à l'exception des armes controversées, comme les mines antipersonnel.
«La question qu'on pose, c'est où est la ligne rouge à tracer? Est-ce que l'argent des Québécois, l'argent de nos impôts, qui manque déjà dans tous nos services publics, va produire des missiles, des obus qui vont être distribués à des pays alliés comme c'est le cas d'Israël, qui demeure un pays allié du Canada? Notre argent va contribuer pas seulement à la guerre, mais à tuer des civils», a affirmé Mme Zaga-Mendez, en entrevue dimanche.
Elle a indiqué qu'elle a envoyé une lettre vendredi «pour convoquer les membres de la Commission de l'économie et du travail pour faire la lumière sur ces nouveaux investissements».
«Je pense que les Québécois et les Québécoises, nous sommes des personnes pacifiques. On a vu, pendant les dernières années, tous les fiascos et comment la CAQ a mal géré notre argent public. Je pense que des gens ont des questions, de se dire comment cette fois-ci cet argent-là ne va pas seulement se gérer, mais quelles sont les compagnies qui vont le recevoir? Est-ce que ce sont des multinationales de l'armement? Quelles sont les lignes rouges? Quelles sont les balises? Est-ce que ces armes vont servir à tuer des civils ailleurs?», a renchéri la députée de Verdun.
Radio-Canada rapportait le mois dernier que le gouvernement du Québec compte subventionner des entreprises dans le secteur de la défense. En entrevue avec le diffuseur public, la ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie, Christine Fréchette, a indiqué que les règles ont été modifiées afin de permettre à Investissement Québec de soutenir la production militaire.
Cette volonté de Québec vise à profiter de la nouvelle orientation du fédéral d'augmenter massivement ses dépenses militaires. Rappelons aussi que l’Union européenne a annoncé vouloir investir la somme colossale de 800 milliards d’euros pour son réarmement.
Mme Zaga-Mendez a précisé que ces nouvelles règles concernant le financement de l'industrie de la défense entreraient en vigueur dans les prochains mois.
Au moment d'écrire ces lignes, La Presse Canadienne n'avait pas reçu de réponse à une demande de commentaires auprès d'Investissement Québec.
