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Depuis le 31 janvier, les résidents de la communauté atikamekw de Manawan n'ont plus d'eau potable. Une situation qui paralyse les services et qui a entrainé notamment la fermeture temporaire du Centre de Santé de Manawan.
Depuis le 31 janvier, les résidents de la communauté atikamekw de Manawan n'ont plus d'eau potable. Une situation qui paralyse les services et qui a entrainé notamment la fermeture temporaire du Centre de Santé de Manawan.
Des ingénieurs sont sur place pour déterminer la cause du bris du réservoir d’eau potable. Une équipe de forage s’affaire à établir une connexion temporaire vers une seconde pompe d’eau depuis mercredi et une nouvelle pompe a été commandée.
L'eau potable devrait être de retour lundi.
«J’espère qu’on va connaitre la nature du problème aujourd’hui, parce qu’en identifiant le problème, on va mieux apporter les solutions qui sont requises par la situation», a avancé le Grand Chef de Manawan, Paul-Émile Ottawa, en conférence de presse jeudi matin.
Trois hypothèses expliqueraient le bris du réservoir d’eau potable, soit un bris mécanique, une accumulation de sédiments ou un enjeu avec la nappe phréatique. Cette dernière possibilité pourrait s’avérer plus compliquée à régler, croit les responsables.
Depuis mardi, c’est le retour à l’école en ligne pour les jeunes de l’école primaire Simon Pinecic Ottawa et l’école secondaire Otapi de Manawan. Par ailleurs, 14 ainés de la communauté ont déjà été évacués et d'autres segments plus vulnérables de la population pourraient suivre dès jeudi soir, dont des femmes enceintes.
«Tout est paralysé, il y en a une bonne gang qui se sont pris des chambres d’hôtel à l’extérieur pour cette fin de semaine et d’autres personnes vont prendre leur douche à Joliette, à Saint-Michel-des-Saints. Il y a en a qui vont faire leur lavage à Saint-Michel, donc ce sont beaucoup de sorties », confirme M. Ottawa.
La buanderie de Saint-Michel-des-Saints a décidé d’ouvrir ses portes 24 heures sur 24 et sept jours sur sept afin de permettre à tous les résidents d’avoir accès aux services, selon le comité des mesures d’urgence de Manawan.
À Manawan, c’est le comité des mesures d'urgence qui gère aussi la crise d'eau potable. Depuis le début de la pandémie de COVID-19, le même groupe s’occupe d’encadrer les mesures sanitaires et les éclosions, qui ont augmenté depuis le mois de décembre. La gestion de la crise d’eau potable «surtaxe» les effectifs du comité d’urgence, avance Paul-Émile Ottawa. «J’ai peur qu’ils tombent malades à cause de ça, parce qu’il ne faudrait pas les perdre à ce moment-ci».
Devant l’urgence sanitaire, les 70 personnes présentement atteintes de la COVID-19 ont le droit de sortir de leur isolement pour s’approvisionner en eau, mentionne Ghislain Quitich, coordonnateur des mesures d’urgence. La COVID-19 s’est aussi invitée dans les travaux de réparation, mettant des bâtons dans les roues d’une opération déjà délicate. Un des opérateurs d’eau est atteint du virus et l’a appris mercredi.
«On se croise les doigts que l’impact soit limité, mais nous sommes vulnérables actuellement», soutient Bryan Decontie, directeur des travaux publics et de l’habitation pour le Conseil des Atikamekw de Manawan. Des camions-citernes remplis d’eau effectuent une vingtaine de voyages vers la communauté de 2200 résidents pour ravitailler le réservoir.
Le Grand chef Paul-Émile Ottawa a profité de l'occasion pour décocher une flèche au ministère des Transports du Québec en déplorant l'état de la route reliant Manawan à Saint-Michel-Des-Saints, la ville la plus proche. Un camion-citerne chargé d'approvisionner la communauté en eau a d’ailleurs dérapé en bord de route.
«Ça nous ramène dans une autre réalité, c’est que la configuration du chemin qui relie Manawan à Saint-Michel-des-Saints présente, à bien des égards encore, des problèmes pour la sécurité des usagers», a-t-il souligné en conférence de presse.
Rappelons que Québec s’était engagé à asphalter cette route en 2018 en raison de sa dangerosité. L’accès à l’eau potable pourrait encore prendre plusieurs jours. Par ailleurs, le coût de toutes ses opérations sera pris en charge par Services aux Autochtones Canada, indique le Grand Chef Ottawa.