Société

Importante entente de principe, partielle, dans la construction

L'entente de principe prévoit des augmentations de salaire de 8 % en 2025, 5 % en 2026, 5 % en 2027 et 4 % en 2028.

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Un travailleur de la construction marche aux abords d'un chantier, à Ajax, en Ontario. Photo prise le 30 novembre 2023. Un travailleur de la construction marche aux abords d'un chantier, à Ajax, en Ontario. Photo prise le 30 novembre 2023. (Christopher Katsarov | La Presse canadienne)

Une importante entente de principe vient d'être conclue pour renouveler une bonne partie des conventions collectives dans l'industrie de la construction, et ce, avant même l'échéance de ces conventions. 

L'entente de principe, qui concerne plusieurs dizaines de milliers de travailleurs, prévoit des augmentations de salaire de 8 % en 2025, 5 % en 2026, 5 % en 2027 et 4 % en 2028.

L'Alliance syndicale et l'Association de la construction du Québec ont confirmé l'information mercredi.

L'entente a été conclue avec l'association patronale qui négocie les conventions collectives des secteurs industriel, d'une part, et institutionnel-commercial, d'autre part. L'Association de la construction représente plus de 60 % de l'industrie de la construction.

Il s'agit de la plus importante négociation des conventions collectives au Québec, après celle du secteur public, puisqu'elle concerne au total 200 000 travailleurs dans tous les sous-secteurs de l'industrie et dans toutes les régions.

Entente surprise

Cette entente de principe constitue toute une surprise, d'abord parce qu'elle survient avant même l'échéance des conventions collectives, qui aura lieu le 30 avril prochain.

Ensuite, peu de gens s'attendaient à ce qu'il y ait un renouvellement aussi rapide des conventions collectives, vu l'appétit salarial des syndicats et les négociations parfois laborieuses dans l'industrie de la construction.

Aussi, ce n'est qu'en décembre dernier que l'Alliance syndicale avait déposé ses demandes. Cette première entente de principe, dans deux secteurs névralgiques de la construction, survient donc très rapidement.

L'Alliance syndicale revendiquait 18 % d'augmentation pour la première année seulement d'un contrat de travail de quatre ans, soit plus que les 17,4 % d'augmentation qu'a obtenus le front commun intersyndical du secteur public pour cinq ans. L'Alliance revendiquait ensuite 3 % pour chacune des années en 2026, 2027 et 2028.

L'Alliance syndicale représente les cinq organisations syndicales qui sont reconnues dans l'industrie, soit, par ordre d'importance décroissante: la FTQ-Construction, le Syndicat québécois de la construction, le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), la CSD-Construction et la CSN-Construction.

L'entente de principe ne concerne pour le moment que les conventions collectives des secteurs industriel, institutionnel et commercial. Elle vise seulement les clauses sectorielles, mais, dans l'industrie de la construction, cela inclut les augmentations de salaire.

«Cette entente de principe permet de préserver la paix industrielle et d’éviter un conflit de travail qui aurait pu entraîner des conséquences majeures sur l’économie du Québec. Un conflit de travail dans l’industrie de la construction aurait eu un impact économique de l’ordre de 100 millions $ par jour», a commenté l'Association de la construction du Québec.

«Nous avons bon espoir d'obtenir une entente finale avant la fin des conventions collectives, ce qui marquerait l'histoire de notre industrie. Nos membres nous ont fait part de leurs préoccupations quant à la hausse du coût de la vie et nos équipes ont travaillé fort, depuis que l'avis de négociation a été déposé, pour obtenir des augmentations salariales et des conditions à la hauteur de leurs attentes», a commenté pour sa part Éric Boisjoly, porte-parole de l'Alliance syndicale.

À venir

Il restera donc à négocier les clauses particulières, qui concernent les métiers de la construction.

Aussi, il appartiendra aux travailleurs membres de ces organisations syndicales et aux entrepreneurs membres de l'ACQ de se prononcer sur cette entente de principe, le moment venu.

Les deux autres secteurs de la construction, à savoir le résidentiel, d'une part, et le génie civil et la voirie, d'autre part, font l'objet de négociations distinctes entre l'Alliance syndicale et deux autres associations patronales, soit respectivement l'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ) et l'Association des constructeurs de routes et grands travaux du Québec (ACRGTQ).

Il faudra aussi que l'Alliance syndicale négocie le tronc commun des conventions collectives avec une autre association patronale, soit l'Association des entrepreneurs en construction du Québec (AECQ).

Lia Lévesque

Lia Lévesque

Journaliste