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Le condo s'est vendu à 1,23 M$ au lieu de 1,55 M$. «Le client voulait tourner la page et passer à autre chose.»
Un condo de luxe situé au 37e étage, au cœur du quartier des spectacles de Toronto, qui s'est vendu à perte pour 320 000 $, est un exemple d'un marché de l'immobilier qui n'a jamais été aussi difficile depuis des décennies, selon les agents immobiliers et les observateurs.
L'appartement de trois chambres à coucher, situé sur King Street, près du site du Festival international du film de Toronto et en face du Roy Thompson Hall, a été vendu cette semaine à 1,23 million de dollars, et ce après plusieurs tentatives infructueuses, a déclaré l'agente immobilière chargée de l'inscription, Rebecca Romeo.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
«Nous sommes dans un marché d'acheteurs», a expliqué Rebecca Romeo lors d'une entrevue, soulignant que de nombreux autres agents dans le même immeuble étaient confrontés aux mêmes vents contraires, les agents immobiliers se sentant obligés d'élever leur niveau de jeu pour réaliser la moindre vente.
Selon l'agente immobilière, son client était satisfait de la transaction, même si elle était inférieure d'environ 21% aux 1,55 million de dollars qu'il avait payés en 2021, car elle lui permettait enfin de déplacer ses fonds propres ailleurs, dit-elle.
«Le client voulait tourner la page et passer à autre chose. Il était satisfait du prix de vente», a-t-elle ajouté.
La surabondance de condominiums à vendre dans la région du Grand Toronto empêche de nombreux propriétaires de vendre, car une combinaison de facteurs permet aux acheteurs d'être plus sélectifs, même si l'impact à long terme pourrait être mauvais pour l'accessibilité, selon un récent rapport sur l'investissement en condominiums dans la région du Grand Toronto intitulé « Challenging Times», par Urbanation et la CIBC.
Alors que le marché des immeubles de faible hauteur semble être «dans une forme raisonnable», le marché des appartements en copropriété «est clairement en territoire de récession, les conditions se détériorant à des niveaux jamais vus depuis des décennies», ont écrit Benjamin Tal de la CIBC et Shaun Hildebrand d'Urbanation.
Les prix sont trop élevés pour que les acheteurs se lancent, en raison de la hausse des taux d'intérêt, mais les vendeurs ne veulent pas baisser les prix en raison des coûts de développement élevés et choisissent plutôt d'offrir des incitations pour faire face à la concurrence, selon les experts, affirmant que les ventes de nouveaux appartements sont à leur niveau le plus bas depuis la fin des années 1990.
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«Le calcul n'a pas de sens économique, tant du côté de la demande (investisseurs) que du côté de l'offre (promoteurs), ce qui laisse le marché au point mort», ont-ils mentionné.
Une situation que les agents immobiliers constatent sur le terrain, a soutenu Ralph Fox, de Fox Marin and Associates, bien qu'il ait mis en garde contre le fait qu'une seule propriété puisse être considérée comme un exemple de ce phénomène.
«Les propriétés restent plus longtemps sur le marché. Les mois d'inventaire commencent à s'accumuler du côté des appartements», a-t-il affirmé.
Mais, il ajoute que si de nombreux propriétaires d'appartements en prévente sont des investisseurs, beaucoup d'entre eux ne sont pas dans une situation où ils sont obligés de vendre.
«Ils s'accrochent», a-t-il prévenu, en ajoutant que c'est le conseil qu'il donnerait à tous ceux qui envisagent de vendre sur ce marché. «Si vous avez un bien durement gagné à Toronto, tenez bon, tenez bon, tenez bon. Les taux vont baisser», a-t-il répliqué.
L'un des facteurs de cette surabondance est le fait que les constructeurs de nouveaux appartements s'adressent à des investisseurs plutôt qu'à l'utilisateur final de l'immeuble «Nous recevons beaucoup de produits à un mauvais moment. Certaines personnes vont malheureusement subir des pertes dans les prochains mois», a avancé Pouyan Safapour de Devron Developments.
Mais il ajoute que le ralentissement du marché a également eu un effet d'entraînement sur la capacité des nouveaux projets d'appartements à démarrer, ce qui signifie que le nombre de constructions est en baisse. Cela signifie que dans quelques années, le nombre d'unités mises sur le marché ne suivra pas l'évolution de la population.
«Cette situation sera très préjudiciable à l'accessibilité. Il y aura une forte augmentation des prix pour tous les types d'appartements», a-t-il dit.
Sur le marché des immeubles de faible hauteur, l'offre est moins importante et les acheteurs se disputent encore les propriétés, d'après l'agente immobilière de Toronto, Teuta Guci.
Elle cite notamment le cas d'une maison individuelle de Leslieville qu'elle a mise en vente pour 1,728 million de dollars et dont le prix de vente final s'est élevé à 2,12 millions de dollars après que trois acheteurs ont fait une offre.
«Les acheteurs restent prudents et attendent la baisse des taux d'intérêt», a-t-elle précisé. «Cependant, ils devraient sauter le pas maintenant, car pendant qu'ils attendent, les prix vont augmenter.»