Le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon ne veut pas débattre seul avec le solidaire Guillaume Cliche-Rivard sur la question de l’immigration.
«Si un réseau de télévision invite les cinq chefs à expliquer leur position sur l’immigration et à en débattre, ça fera plaisir à Paul d’y être», a indiqué par écrit le directeur des communications du Parti québécois (PQ), Louis Lyonnais.
«Paul a reçu une demande similaire d'Éric Duhaime qui voulait débattre seul à seul il y a un mois. À quatre députés, notre chef n’est pas au service des autres partis d’opposition qui veulent se faire valoir. Son interlocuteur, c’est François Legault», ajoute-t-il.
Guillaume Cliche-Rivard s'est dit «déçu» de la réponse du chef péquiste. «Et je pense que les Québécois et Québécoises sont déçus parce qu'on s'attend d'un parti politique de faire des propositions complètes», a-t-il dit en point de presse à l'entrée du caucus présessionnel de Québec solidaire (QS) à Laval.
Il assure que, malgré tout, l'invitation demeure. «On sait qu'il y a des émissions qui sont intéressées à recevoir ce débat-là», a indiqué le député solidaire de Saint-Henri--Sainte-Anne.
Débat en ligne
Après s'être coltaillés en ligne sur la question de l’immigration plus tôt cette semaine, Guillaume Cliche-Rivard avait invité, mercredi, le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon à un débat à la télévision.
«On peut continuer de débattre par des textes interposés, mais je crois que les Québécois mériteraient qu’on en parle de vive voix. Le chef du Parti québécois répète souvent que c’est sain de débattre et d’échanger. C’est pourquoi je l’invite aujourd’hui à débattre formellement de l’immigration dans un débat télévisé», avait indiqué le député solidaire par voie de communiqué.
Plus tôt cette semaine, les deux hommes se sont lancés dans une guerre de chiffres sur les réseaux sociaux au sujet de l'immigration, tout en s'accusant mutuellement de polariser le débat.
Dans son communiqué, Guillaume Cliche-Rivard déplore que le chef péquiste n'ait pas répondu à l'une de ses questions: «Qui est-ce qu'on exclut si on veut diminuer drastiquement l'immigration au Québec? Les étudiants étrangers qui contribuent à faire du Québec un pôle important d'enseignement et de recherche? Les ouvriers agricoles qui œuvrent à nourrir le Québec? Les préposées aux bénéficiaires dans notre réseau de la santé? Les travailleurs qui assemblent des pales d'éoliennes à Gaspé?»
La semaine dernière, Paul St-Pierre Plamondon a dit que son parti allait réévaluer ses seuils d'immigration permanente, actuellement fixés à 35 000 nouveaux arrivants par année, arguant que la situation avait beaucoup changé depuis la dernière élection. Québec solidaire propose plutôt des seuils d'immigration permanente entre 60 000 et 80 000 par année.
Le Parti québécois et Québec solidaire ont également des visions opposées sur la question des immigrants temporaires. Alors que QS affirme que leur augmentation au Québec est notamment liée à la pénurie de travailleurs, le PQ soutient plutôt que, selon des économistes, «l'effet de l'immigration sur la pénurie de main-d'œuvre est nul».
Il y a actuellement plus d'un demi-million d'immigrants temporaires au Québec.

