Début du contenu principal.
Un passage controversé du plus grand athlète du 20e siècle.
Il y a 40 ans, en 1983, Muhammad Ali, boxeur professionnel, débarquait en sol abitibien.
Le plus grand athlète du 20e siècle s'est rendu à Rouyn-Noranda afin de donner une conférence lors d'une collecte de fonds. Elle devait supporter la tenue des Championnats Sportif Québécois à Rouyn-Noranda.
Malheureusement, le passage du champion du monde ne s'est pas du tout déroulé comme prévu. Jean-Paul Charlebois est l'une des personnes ayant contribué à la venue de l'athlète en région.
«Sur le plan financier, ça n'a pas été un succès. On a même eu un déficit de 3 000$. Sa conférence aussi a été très controversée. Il devait venir ici pour parler de sa carrière. Lui, il a décidé que son discours allait porter uniquement sur le sort des noirs aux États-Unis et sur le racisme. Les gens ont été très déçus. Ça a suscité beaucoup de controverse. Le lendemain, les médias ne parlaient que de ça. À l'époque, je pense qu'on était un peu raciste à Rouyn-Noranda. Voir un noir anglophone venir donner une conférence ne plaisait pas à tout le monde», se remémore Jean-Paul Charlebois.
Comment ont-ils fait pour réussir à amener une telle figure mondiale en Abitibi-Témiscamingue? Jean-Paul Charlebois explique.
«En réalité, c'était un coup de dés. Jacques Matte était l'un des membres de notre comité organisateur. Il suggérait d'aller chercher Muhammad Ali comme invité. Moi, je n'y croyais pas tellement. Jim Slobodian a réussi à entrer en contact avec le gérant canadien de Muhammad Ali. Il y a eu un premier refus. Au bout de 30 minutes, il nous a rappelés nous demandant si on était vraiment sérieux. On a dit oui. Il nous avait donc convoqués. Notre argument, c'était qu'on voulait avoir le greatest in the world», ajoute Jean-Paul Charlebois.
Martin Guérin n'avait que 11 ans lors de la venue d'Ali à Rouyn-Noranda. Malhreusement, alors résident d'Amos, à plus d'une heure de route de Rouyn-Noranda, il n'a pu se déplacer pour l'occasion, notamment en raison des coûts faramineux des billets à l'époque.
Il s'est toutefois repris en 2010 avec le film Voir Ali, oeuvre qui a été lancé par le Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue. La réalisation de Martin Guérin a connu un franc succès, avec des représentations ailleurs au Canada et même aux États-Unis.
Deux distributeurs américains ont même jugé bon d'approcher le cinéaste. Jamais un film produit en totalité en Abitibi-Témiscamingue ne connaissait pareil rayonnement, se réjouit Martin Guérin.
«Le cinéaste en moi avait bien flairé la bonne histoire. Il n'y a aucune trace du passage de Mohammad Ali en Abitibi et à Rouyn-Noranda. On a eu beaucoup de difficulté à trouver du vidéo. J'approche mes films de manière très modeste et humble, sans grandes attentes Voir Ali, ça s'est passé exactement de la même façon. On savait qu'il y avait un petit buzz autour du film. Jamais on n’a anticipé cette espèce de rayonnement qui a duré pratiquement deux ans. Ça a été une expérience absolument gratifiante et très payante. Ça a fait en sorte que j'ai été un peu propulsé sur la scène nationale. Mon sentiment a à peu près 100%, c'est qu'il ne l'a pas vue», explique Martin Guérin en ricanant.
Peu ont eu la chance de côtoyer de près Muhammad Ali comme Jean-Paul Charlebois.
«Ce qui m'a impressionné le plus de lui, c'était la facilité d'approche. Dès qu'on l'a vu, tout de suite on s'est senti accueilli. Il avait un sens de l'humour incroyable. C'était un bon vivant et un homme de passion. On était dans une chambre d'hôtel et ça a cogné à ma porte. C'était lui à la porte et il nous a demandé si on voulait des tours de magie. Il est venu tout bonnement comme ça et pendant une bonne heure, il nous faisait des tours de magie. Il était très facile à aborder et sympathique», a-t-il conclu.