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Il veut faire installer son imprimante, mais se fait frauder de 25 000 $

«Les escrocs sont là et ils travaillent pour vous piéger».

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(CTV News)

En tentant d’obtenir de l’aide technique en ligne, une personne âgée de l’Ontario s’est retrouvée victime d’une escroquerie qui lui a fait perdre 25 000 $. Aujourd’hui, il raconte son histoire pour mettre en garde les autres.

 

Ce texte est une traduction d'un article de CTV News

Charles Gibbs, 83 ans, a acheté une imprimante chez Best Buy au début du mois d’avril. Comme il éprouvait des difficultés à l’installer, il a décidé de consulter le «Geek Squad», une filiale de Best Buy qui met à disposition des professionnels de la technologie pour offrir une assistance électronique sur demande.

Le résident de Georgetown, en Ontario, a expliqué que lorsqu’il a tapé «Best Buy» et «Geek Squad» dans Google, un site web s’est affiché et semblait être le bon. Il comportait le logo Best Buy, l’adresse du magasin le plus proche et un numéro de téléphone.

Mais il s’agissait d’un faux site web. On parle d’escroquerie par usurpation d’identité lorsque des criminels déguisent des informations telles que des adresses électroniques, des numéros de téléphone et des URL de sites web pour convaincre un public cible qu’ils sont la source légitime. Souvent, les escroqueries par usurpation d’identité semblent valables à première vue.

Lorsque M. Gibbs a appelé le numéro indiqué sur le site web, il a été surpris d’apprendre qu’un remboursement était en attente sur son compte.

«Je me suis dit que c’était un peu bizarre, mais il s’agit de Best Buy et de Geek Squad, et c’est moi qui ai trouvé le numéro et qui les ai appelés», a affirmé M. Gibbs. «Il m’a dit que j’obtiendrais un remboursement de 349 dollars».

On a dit à M. Gibbs que pour traiter le remboursement, il fallait ses informations bancaires et quand il a dit qu’il n’avait pas de compte en ligne, on lui a dit qu’on l’aiderait à l’installer.

C’est alors que la personne au téléphone lui a dit qu’elle avait fait une erreur et qu’elle avait versé 10 000 dollars sur le compte bancaire de M. Gibbs, une somme qu’il devait aller chercher à la banque et leur renvoyer. «Vous allez devoir aller à la banque et rendre cet argent et si vous ne le faites pas, vous serez accusé de fraude », a-t-on dit M. Gibbs.

M. Gibbs a expliqué qu’il s’en est suivi une série de déplacements à sa banque et à un distributeur de bitcoins, et ce qui semblait être des tentatives infructueuses pour restituer l’argent. En fin de compte, il s’est fait escroquer de 25 000 dollars.

«À la fin, lorsqu’ils m’ont dit que je devais payer encore plus d’argent pour la conversion des devises, je me suis dit que c’était suffisant et je ne leur en ai pas donné plus. Pendant que cela se passait, j’étais comme en transe et je n’arrêtais pas de penser que c’était moi qui avais appelé Best Buy et Geek Squad et qu’il s’agissait d’entreprises de bonne réputation», a dit M. Gibbs.

«Nous travaillons constamment avec les forces de l’ordre pour contrer ces tentatives de fraude. Les auteurs de ces fraudes ne font pas partie de notre organisation», a-t-on écrit dans une lettre de Best buy adressée à M. Gibbs.

«Nous sommes reconnaissants à ce client d’avoir signalé cet incident et nous sommes désolés d’apprendre qu’il a été victime d’une activité criminelle. La prévention de la fraude est un problème national et mondial et nous travaillons en étroite collaboration avec les forces de l’ordre et d’autres détaillants pour y remédier», a également dit un porte-parole de Best Buy à CTV News Toronto.

«Le service de prévention des fraudes de Best Buy dispose d’une équipe de sécurité qui travaille directement avec les forces de l’ordre fédérales et d’autres détaillants. Nous avons des panneaux sur les présentoirs de cartes-cadeaux pour avertir les clients des fraudes potentielles et nos employés reçoivent une formation sur les signes d’avertissement pour les clients qui pourraient être victimes d’une escroquerie», fait-on savoir.

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«Si vous êtes poussé à agir rapidement, il s’agit probablement d’une escroquerie. N’ouvrez pas les pièces jointes aux courriels et ne cliquez pas sur les liens si vous n’êtes pas certain qu’ils proviennent de sources légitimes. Méfiez-vous également des courriels et des textos qui vous demandent de "vérifier" des informations personnelles en ligne. La plupart des entreprises légitimes ne demanderont jamais d’informations personnelles de cette manière, y compris Best Buy», a également souligné le porte-parole.

Francis Syms, expert en technologie et associé du Humber College, a déclaré que les criminels s’améliorent dans l’art d’usurper l’identité des sites web. Ceux-ci ressemblent aux vrais, mais mènent directement à une organisation criminelle.

«C’est assez sophistiqué de nos jours. Ils vous emmènent sur un faux site web et vous convainquent qu’ils sont cette organisation», a ajouté M. Syms. «Je vous recommande de toujours vous méfier, parce que les escrocs sont là et qu’ils travaillent pour vous piéger».

M. Syms recommande de ne pas se contenter de rechercher une entreprise sur Google, mais de toujours consulter son site web officiel. Méfiez-vous des offres de récompenses ou de remboursements, ne donnez pas vos informations personnelles ni vos numéros de cartes bancaires ou de crédit, et utilisez un logiciel antivirus.

Depuis la mésaventure, M. Gibbs avoue qu’il lui est difficile de penser clairement et qu’il souhaite partager son histoire pour mettre en garde les autres.

«Je suis vraiment bouleversé, mais ma principale raison est de faire savoir aux autres qu’il faut être prudent lorsqu’on va sur un site web, car il peut s’agir d’un numéro d’escroquerie», a conclu M. Gibbs.

Pat Foran

Pat Foran

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CTV News Toronto Consumer Alert Video Journalist