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La pénurie de main-d'oeuvre commencerait à être derrière nous.
Pour chaque emploi vacant au pays, il y a 2,4 chômeurs.
La situation a été observée d'avril à juin au Canada, selon le rapport du deuxième trimestre de Statistique Canada sur les emplois vacants.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Le nombre de postes vacants n'a cessé de diminuer depuis la surabondance de près d'un million de postes disponibles en 2022. À l'époque, une entreprise sur trois avait du mal à embaucher du personnel en raison d'une pénurie de main-d'œuvre. Deux entreprises sur cinq avaient du mal à trouver du personnel qualifié, et une sur quatre devait se battre pour le garder.
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L'agence indique que les salaires disponibles, qui étaient peut-être inférieurs à ce que les employés potentiels étaient prêts à accepter à l'époque, pourraient avoir limité l'embauche. Certaines entreprises ont également déclaré qu'elles faisaient face à un pic de départs à la retraite parmi les travailleurs de la génération du baby-boom.
Depuis, le nombre de postes vacants a diminué. Le taux de chômage n'a cessé d'augmenter pour atteindre 6,6 %, contre 4,8 % à l'été 2022. Au dernier trimestre, il n'y avait que 580 000 emplois disponibles au Canada, ce qui est loin du million.
Selon StatCan, la baisse du nombre d'emplois vacants s'explique en grande partie par le peu de postes à pourvoir pour les emplois exigeant un niveau d'études secondaires ou moins. Il y a eu 30 % de postes vacants en moins que l'année dernière dans ces domaines, ce qui représente 70 % de la baisse globale.
Les métiers, le transport et la conduite d'équipement et les professions connexes ont enregistré les plus fortes baisses de postes vacants au cours de l'année écoulée. À la fin du deuxième trimestre, les postes vacants dans ces domaines étaient inférieurs de 30 % à ceux de l'année précédente.
Les pertes les plus importantes concernent les emplois dans le secteur du transport routier, les aides et ouvriers de la construction, les manutentionnaires et les installateurs et réparateurs de matériel commercial résidentiel.
«Il est très difficile de trouver un emploi au Canada aujourd'hui», a affirmé Jim Stanford, économiste et directeur du Centre for Future Work, un groupe de réflexion politique non partisan.
Il a qualifié le marché de l'emploi canadien d'«inacceptablement faible», ajoutant que le gouvernement et la banque centrale ont réagi de manière excessive au «choc» de la pandémie.
Au cours des premières années de la pandémie, rappelle M. Stanford, le gouvernement canadien a largement interrompu l'immigration et les activités régulières de plusieurs industries.
Les offres d'emploi sont montées en flèche une fois que le gouvernement a mis fin aux bouclages et levé les restrictions, a-t-il expliqué. Cependant, la main-d'œuvre canadienne a changé.
«Les Canadiens n'ont pas renoncé au travail», a indiqué M. Stanford au CTVNews.ca. «Lorsque ces emplois ont disparu, ils ont trouvé une solution... Ils ont suivi une formation plus poussée.»
Et lorsque les emplois sont réapparus, beaucoup s'attendaient à de meilleurs salaires, ajoute-t-il.
«Les employeurs de ces secteurs ont pleuré en disant que les gens ne voulaient pas travailler et ont exigé que le gouvernement prenne des mesures pour remédier à la pénurie de main-d'œuvre, poursuit-il. En réponse, le gouvernement libéral a notamment assoupli les règles relatives aux travailleurs étrangers temporaires.»
Le Programme des travailleurs étrangers temporaires permet aux entreprises d'embaucher du personnel étranger en l'absence de main-d'œuvre canadienne.
Depuis lors, le programme a suscité l'ire des observateurs internationaux. Les Nations unies l'ont notamment qualifié de «terrain propice à l'esclavage contemporain».
Pour remédier à l'afflux de travailleurs étrangers, les libéraux ont depuis annoncé des coupes dans le programme. Stanford a déclaré que la Banque du Canada devrait continuer à abaisser les taux d'intérêt afin de réduire les coûts pour les Canadiens et d'alléger les tensions de la reprise économique post-pandémique.
Et si le gouvernement est capable de réduire le chômage et d'augmenter le nombre d'emplois vacants, «les employeurs pleureront à nouveau», a-t-il lancé.
«La prochaine fois que nous entendrons ce cri, nous devrons l'ignorer.»