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«On a des communautés qui ont vécu des choses avec Hydro-Québec dans le passé, qui ont décidé d'utiliser le non-paiement comme un moyen de négociation pour faire passer un message.»
Le ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafrenière, a appris mardi matin que des communautés autochtones ne payaient pas leurs factures d’électricité. Il assure que la situation n’est pas tolérable et qu’il veut résoudre le problème avec Hydro-Québec.
«On a des communautés qui ont vécu des choses avec Hydro-Québec dans le passé, qui ont décidé d'utiliser le non-paiement comme un moyen de négociation pour faire passer un message. Ce n'est pas la bonne solution. Moi, j'offre à Hydro-Québec de travailler avec eux, qu’on puisse négocier et trouver des solutions. On ne peut pas se faire justice soi-même», a affirmé le ministre mardi à l’Assemblée nationale.
Radio-Canada rapportait mardi que des membres de communautés autochtones ne payaient pas leur facture d’électricité depuis des années. Résultat: Hydro-Québec se retrouve avec un manque à gagner de 250 millions $, mais n’ose pas réclamer son dû.
Ian Lafrenière a toutefois appelé à la prudence, rappelant que la «majorité des membres des Premières Nations et des Inuit paient leurs factures d'électricité» et qu’il fallait éviter les «généralités».
Même son de cloche du côté du Parti libéral du Québec (PLQ) et du Parti québécois (PQ): la situation ne peut pas perdurer.
«Il y a évidemment tout un historique avec certaines communautés autochtones. Je pense qu'il doit y avoir un leadership de la communauté autochtone avec Hydro-Québec pour voir que la situation ne perdure pas», a soutenu le chef libéral intérimaire, Marc Tanguay.
«Il faut se mettre à la place de tous les clients d’Hydro-Québec. Ce qu'on est en train de dire, c'est qu'il y a des gens qui paient leur facture et que s'ils ne le font pas, il y a des conséquences. Et il y a d'autres personnes qui n'ont pas besoin de payer leur facture. (...) Je ne vois pas comment ça va marcher en termes d'équité», a illustré le chef péquiste, Paul St-Pierre Plamondon.
Québec solidaire (QS) prône plutôt le dialogue. «Il faut reconnaître qu'Hydro-Québec a quand même été créée comme si les peuples autochtones n'existaient pas. (...) La voie du dialogue et de la négociation est à privilégier pour qu'on reconnaisse les droits de l'ensemble des Premières Nations et qu'on pave la voie à de meilleures relations dans l'avenir», a expliqué le chef parlementaire solidaire Gabriel Nadeau-Dubois.
En soirée mardi, Hydro-Québec a publié un communiqué afin de «clarifier certains faits» à la suite du reportage de Radio-Canada.
La société d'État a indiqué faire «preuve de discernement dans le traitement des factures impayées» et que «les interruptions de service représentent l'ultime recours en matière de recouvrement».
«Notre objectif est plutôt d'amener nos clients à payer leur solde et non d'interrompre le service», peut-on lire dans le communiqué.
Hydro-Québec a indiqué que ce même «discernement» s'applique aux clients des communautés autochtones. «Tout comme nos autres clients vivant des situations particulières et pour qui nous adaptons nos pratiques, nous avons également entamé une réflexion quant à nos pratiques en matière de recouvrement dans les communautés autochtones du Québec. Nous voulons améliorer nos manières de faire et adapter nos pratiques aux réalités de ces communautés», a soutenu l'organisation, dans le même document.
La société d'État a aussi précisé que le montant de 250 millions $ correspond à une dette accumulée sur une période de 30 ans.