Santé

Hôpital d'Amos: une pétition marrainée par une caquiste rejetée... par la CAQ

La pétition portait sur la nécessité d'agrandir le Centre hospitalier Hôtel-Dieu d'Amos.

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6e2cc7985786febb664da868a6cbf8972ba08a14fc874ba3ceee4807d0195df8.jpg Photo du Salon rouge de l'Assemblée nationale, à Québec, prise le 6 décembre 2024. (Jacques Boissinot | La Presse Canadienne)

Le gouvernement caquiste a refusé, mercredi, de se saisir d'une pétition de 25 766 noms au sujet de l'hôpital d'Amos marrainée par l'une de ses propres députées.

La pétition portant sur la nécessité d'agrandir le Centre hospitalier Hôtel-Dieu d'Amos a été présentée au Salon rouge le 6 février dernier par la députée caquiste d'Abitibi-Ouest, Suzanne Blais. 

Elle demandait au gouvernement d'agrandir le plus rapidement possible l'urgence, les soins intensifs et le bloc opératoire du centre régional de traumatologie de l'hôpital.

«Les délais actuels portent préjudice à la viabilité et à la qualité des services de santé en Abitibi-Témiscamingue», avait énoncé Mme Blais, ajoutant que les trois députés caquistes de la région «supportent unanimement ce projet de construction».

Mercredi, la Commission de la santé et des services sociaux, où siège une majorité d'élus caquistes, a refusé d'étudier la pétition, sous prétexte que ce n'était pas le «bon moyen» de faire avancer le dossier, a rapporté le Parti québécois (PQ).

«Ça nous laisse un peu perplexes, a affirmé en point de presse le porte-parole du PQ en santé, Joël Arseneau. On fait signer des pétitions par les citoyens, portées par le député, et, une fois qu'on veut se saisir de l'enjeu, bien, la majorité caquiste s'y refuse.»

«Si ce n'est pas le bon moyen, quel serait le bon moyen?» a-t-il demandé. Selon lui, le projet de reconstruction à Amos n'a pas avancé depuis son annonce en 2019, ce qui témoignerait du peu d'influence des élus caquistes au sein de leur propre gouvernement.

«Les députés de la banquette gouvernementale n'ont aucun pouvoir sur les décisions gouvernementales», a-t-il soutenu.

«Aujourd'hui, on voit que les dossiers n'avancent pas, mais on dit aux gens: "Signez une pétition. Je vais l'apporter". Et une fois qu'on l'a apportée à l'Assemblée nationale, bien, essentiellement, on la tablette, on la met de côté, puis on recommence à zéro.»

Accrochée dans les corridors du Parlement mercredi, Mme Blais a défendu son gouvernement.

«Je ne suis pas inconfortable; au contraire, on travaille très bien les dossiers. Ce n'est pas parce qu'on refuse une pétition qu'on ne travaille pas. (...) Le dossier avance très bien, (...) on est rendu à la phase 1 et on attend le nouveau budget», a-t-elle déclaré. 

De son côté, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a admis ne pas être au courant pour la pétition. Cependant, de façon générale, il dit comprendre les Québécois de vouloir «aller rapidement».

«Je les comprends, parce qu'il y a eu beaucoup de sous-investissements. Comme je vous dis, on est en train de regarder», a-t-il déclaré en mêlée de presse sans élaborer plus amplement.

L'an dernier, le ministre de l'Agriculture et député de Johnson, André Lamontagne, avait participé à un point de presse à l'Assemblée nationale pour réclamer la construction d'un nouvel hôpital à Drummondville.