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Le climat de travail de député peut être «extrêmement confrontant», affirme cependant le ministre de l'Éducation, en réaction à la controverse qu'on suscité ses propos sur le travail des enseignants.
Bernard Drainville a finalement présenté ses excuses aux enseignantes et enseignants, après le tollé qu’a soulevé sa comparaison des salaires de cette profession avec celle des députés.
«S’il y a des personnes qui se sont senties blessées, surtout des enseignantes, des enseignants, oui, je m’excuse», a déclaré le ministre de l’Éducation jeudi, en marge de l’inauguration d'un pavillon d'enseignement de la médecine à Lévis.
M. Drainville avait déjà fait une mise au point concernant le segment d'un entretien avec Le Devoir tournant autour du salaire des élus et ceux des députés. «Tu compares vraiment le job d'enseignant au job de député? Tu es en train de me dire que ça se compare?» a-t-il demandé au chroniqueur Michel David lors de l'entrevue.
La déclaration lui avait attiré les foudres de l'opposition qui avait qualifié sa sortie de «méprisante».
M. Drainville avait clarifié ses propos un peu plus tard, soulignant qu'il n’a jamais voulu «insinuer que le travail d’enseignant a moins d’importance que celui de député» et que «toutes les professions et tous les métiers méritent le même respect».
À VOIR | Salaire des enseignants: Bernard Drainville «a clairement gaffé»
Et le ministre de l’Éducation a aussi dû s’expliquer sur un autre aspect du dossier de la hausse du salaire des députés, jeudi. Il a réagi à une vidéo de 2015 dans laquelle il affirme être hors de question «de se voter une hausse de salaire de 31%».
«Actuellement, le gouvernement propose d'appauvrir les enseignantes, d'appauvrir les fonctionnaires et nous propose d'augmenter le salaire des députés... Ça n'a aucun bon sens», avait-il souligné à l’époque, alors qu'il siégeait dans l'opposition officielle au gouvernement libéral de Philippe Couillard.
Bernard Drainville en 2015:
— Jean-Simon Bui (@JS_Bui) May 17, 2023
«Y’est pas question de se voter (aux députés) une hausse de salaire de 31%.
Le gouvernement est en train d’appauvrir les infirmières, les enseignants, les fonctionnaires, et ils veulent se voter une hausse de 31%? Voyons ça aucun bon sens.»#polqc https://t.co/yMSn3mwzqf
Le politicien version 2023 a changé d’idée. Le ministre affirme que les députés doivent, par moments, effectuer leur boulot dans un «climat extrêmement confrontant». Pour lui, une hausse des salaires est de mise aujourd’hui.
À la suite du dépôt d'un projet de loi qui garantirait une augmentation de 30 000$ aux salaires annuels des députés provinciaux, Bernard Drainville croit désormais que les nouvelles particularités du métier expliquent cette hausse. «Les circonstances ont changé», a déclaré le ministre.
«J'ai quitté la politique environ dans ces années-là, en 2016. Je reviens sept ans plus tard et je peux vous dire que le métier était déjà très exigeant. Ce l'est encore davantage aujourd'hui. Le nombre d'heures travaillées n'a pas diminué, au contraire», a répliqué M. Drainville à la question du journaliste du Soleil, Simon Carmichael.
Cette hausse aura comme effet de «valoriser la profession de député» et pour «compenser certains aspects moins agréables de ce métier», a-t-il conclu.
Le premier ministre François Legault est venu à la défense de son ministre, alors qu'il participait jeudi à l'inauguration d'un centre de sport à Saint-Georges, en Beauce. «Tout d'abord, il s'est excusé. Je connais Bernard depuis assez longtemps pour savoir qu'il n'a jamais voulu dire que [enseignant et député] l'un est meilleur que l'autre. On a besoin d'enseignantes bien payées», a souligné M. Legault.
Voyez le récapitulatif de Simon Bourassa et l'analyse de Dominic Vallières au bulletin Noovo Le Fil 17: