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Harvard poursuit l'administration Trump pour avoir interdit d'accueillir des étudiants étrangers

«D'un trait de plume, le gouvernement a cherché à effacer un quart des effectifs étudiants de Harvard.»

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Étudiants, professeurs et membres de la communauté universitaire de Harvard se rassemblent, jeudi 17 avril 2025, à Cambridge, dans le Massachusetts. Étudiants, professeurs et membres de la communauté universitaire de Harvard se rassemblent, jeudi 17 avril 2025, à Cambridge, dans le Massachusetts. (AP Photo)

Harvard conteste la décision de l'administration Trump d'interdire à cette université prestigieuse d'inscrire des étudiants étrangers, qualifiant cette mesure de représailles anticonstitutionnelles pour avoir défié les exigences politiques de la Maison-Blanche.

Plus tard dans la journée, un juge américain a temporairement bloqué la décision de l'administration Trump de priver la prestigieuse université de ses étudiants étrangers, selon un document judiciaire.

Dans une plainte déposée vendredi devant un tribunal fédéral de Boston, l'Université Harvard a affirmé que la décision du gouvernement violait le premier amendement et aurait «un effet immédiat et dévastateur pour Harvard et plus de 7000 titulaires de visas».

«D'un trait de plume, le gouvernement a cherché à effacer un quart des effectifs étudiants de Harvard, des étudiants internationaux qui contribuent de manière significative à l'université et à sa mission.»
-Extrait de la plainte de l'Université Harvard

L'Université compte demander une ordonnance restrictive temporaire afin d'empêcher le département de la Sécurité intérieure de mettre en œuvre cette mesure.

Harvard compte près de 6 800 étudiants étrangers sur son campus de Cambridge, dans le Massachusetts. La plupart sont des étudiants de troisième cycle et proviennent de plus de 100 pays.

Le département a annoncé cette mesure jeudi, accusant Harvard de créer un environnement dangereux sur le campus en permettant à des « agitateurs anti-américains et pro-terroristes » d'agresser des étudiants juifs. Il a également accusé Harvard de coordonner ses actions avec le Parti communiste chinois, affirmant que l'université avait accueilli et formé des membres d'un groupe paramilitaire chinois pas plus tard qu'en 2024.

Le président de Harvard, Alan Garber, a indiqué au début du mois que l'université avait apporté des changements à sa gouvernance au cours de l'année et demie écoulée, notamment une stratégie globale de lutte contre l'antisémitisme. Il a ajouté que Harvard ne dérogerait pas à ses «principes fondamentaux, protégés par la loi», par crainte de représailles. Harvard a dit qu'elle répondrait ultérieurement aux allégations formulées pour la première fois par les républicains de la Chambre des représentants concernant sa coordination avec le Parti communiste chinois.

La menace qui pèse sur les inscriptions internationales à Harvard découle d'une demande formulée le 16 avril par la secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, qui a exigé que Harvard fournisse des informations sur les étudiants étrangers susceptibles d'être impliqués dans des violences ou des manifestations pouvant entraîner leur expulsion.

Mme Noem a précisé que l'Université Harvard pourrait retrouver sa capacité à accueillir des étudiants étrangers si elle fournissait dans les 72 heures une multitude de documents sur les étudiants étrangers. Sa nouvelle demande exige tous les documents, y compris les enregistrements audio ou vidéo, des étudiants étrangers ayant participé à des manifestations ou à des activités dangereuses sur le campus.

Cette action en justice est distincte de celle intentée précédemment par l'université contre les coupes budgétaires fédérales de plus de 2 milliards de dollars imposées par l'administration républicaine.