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Il a critiqué le chef conservateur pour avoir organisé une collecte de fonds l'année dernière à Banff.
Le ministre de l'Environnement Steven Guilbeault a accusé le chef conservateur Pierre Poilievre de faire des faveurs à ses «amis riches» du secteur pétrolier et gazier en faisant pression pour une politique visant à supprimer la tarification du carbone.
M. Guilbeault a déclaré mardi que M. Poilievre essayait clairement de s'attirer les faveurs des dirigeants du secteur pétrolier et gazier qui ont contribué à une collecte de fonds qu'il a organisée à Banff, en Alberta, l'année dernière. Il avait alors promis de supprimer la tarification du carbone, d'éliminer la norme sur les carburants propres et de s'éloigner des réglementations afin de plafonner les émissions dans le secteur pétrolier et gazier.
«Ce sont leurs intérêts qu'il protège. Je peux vous assurer que les dirigeants du secteur pétrolier ne se présentent pas à mes collectes de fonds», a soutenu M. Guilbeault.
«Il veut donner un laissez-passer gratuit aux pollueurs, mais il ne devrait pas y en avoir.»
Un dossier d'Élections Canada partagé par les libéraux montre qu'un certain nombre de dirigeants, dont un d'une importante compagnie pétrolière et gazière, ont assisté à une collecte de fonds du Parti conservateur annoncée comme «Une soirée avec Pierre Poilievre» le 11 avril 2023.
La soirée a coûté jusqu'à 1700 $ par personne. La liste des participants incluait Alexander Pourbaix, président exécutif du conseil d'administration de Cenovus, Adam Waterous, président-directeur général de Waterous Energy Fund, ainsi que Jim Riddell, qui dirige Paramount Resources.
D'autres documents d'Élections Canada révèlent que les trois hommes ont fait un don de 1600 $ chacun au Parti conservateur du Canada la même semaine.
La Presse Canadienne les a tous contactés pour obtenir leurs commentaires.
Dans un courriel, un porte-parole de Cenovus a déclaré que M. Pourbaix avait acheté un billet, mais qu'il n'avait pas assisté à l'événement.
Il n'a pas précisé si M. Pourbaix souhaiterait qu'un gouvernement conservateur supprime la tarification du carbone, mais a affirmé que Cenovus estime que le Canada a besoin «d'un environnement politique sur le carbone qui permette la croissance du secteur sans placer notre industrie en désavantage concurrentiel par rapport aux autres grands pays exportateurs».
Plus tôt cette année, les présidents-directeurs généraux et les cadres de certaines des plus grandes sociétés pétrolières et gazières du Canada, dont Cenovus, ont affirmé à un comité parlementaire que, même s'ils s'opposaient à un plafond d'émissions pour leur secteur, ils soutenaient la tarification du carbone comme outil de réduction de l'impact environnemental de leur industrie.
Les libéraux intensifient leurs efforts pour défendre la tarification du carbone à la consommation, car l'avenir de cette politique semble de plus en plus compromis.
M. Guilbeault a affirmé que la promesse de M. Poilievre de supprimer la tarification du carbone vise à aider ses «amis riches».
M. Poilievre a bâti sa stratégie électorale autour d'une promesse de «supprimer la taxe» pour les consommateurs, qui a été introduite par les libéraux pour encourager les particuliers et les petites entreprises à réduire leurs émissions de carbone en rendant les combustibles fossiles plus chers.
Le chef conservateur n'a pas clairement exprimé sa position sur le système de tarification du carbone industriel, qui oblige les gros pollueurs à payer une partie de leurs émissions.
Il insiste sur le fait que la «taxe sur le carbone» à la consommation rend la vie moins abordable, tandis que les libéraux accusent M. Poilievre de ne jamais discuter des rabais envoyés pour compenser le coût.
Dans une déclaration mardi, la cheffe adjointe conservatrice Melissa Lantsman a souligné que le parti avait reçu plus de 100 000 dons entre juillet 2023 et juin 2024, avec une contribution moyenne de 198 $.
Mme Lantsman a dit que les conservateurs écoutent les Canadiens «ordinaires».
«Nous allons supprimer la taxe pour de bon et pour que tout le monde puisse avoir des prix plus bas», a-t-elle soutenu dans un communiqué.
Alors que M. Poilievre courtise les votes des travailleurs, il s'en est pris aux lobbyistes des entreprises et aux groupes d'affaires, les accusant de se rapprocher des libéraux au pouvoir.
M. Poilievre a juré dans un éditorial du «National Post» qu'il a écrit plus tôt cette année qu'un gouvernement conservateur ne poursuivrait pas les politiques préconisées par les groupes d'affaires, à moins qu'ils ne convainquent les Canadiens que c'est la bonne chose à faire.
Il a appelé les chefs d'entreprise à annuler leur «dîner-rencontre au Rideau Club» — un club social exclusif d'Ottawa — et à s'adresser directement aux Canadiens pour leur présenter leurs demandes en matière de politique.