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Grève des heures supplémentaires des employés d'entretien à la STM

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9cf11418199111959d27f0034628836eb3defefc310f33601a95581c50d04b73.jpg Des employés s'affairent à leurs tâches dans le métro de Montréal. Photo prise le 11 avril 2019. LA PRESSE CANADIENNE/Graham Hughes (LA PRESSE CANADIENNE/Graham Hughes)

Le syndicat qui représente les employés d'entretien de la Société de transport de Montréal (STM) annonce une deuxième grève. Cette fois-ci, elle prendra la forme d'un refus de faire des heures supplémentaires, pendant 14 jours, à compter du 22 septembre.

Ce syndicat représente 2400 employés de l'entretien, soit ceux qui avaient déjà débrayé du 9 au 17 juin. Il est rattaché à la Fédération des employé(e)s des services publics, affiliée à la CSN.

Ce moyen de pression, prévu du 22 septembre au 5 octobre, est donc différent de la grève avec services essentiels que les mêmes syndiqués avaient faite en juin.

Le syndicat affirme qu'en plus du refus de faire des heures supplémentaires, «des ralentissements et des arrêts de services sont à prévoir certains jours, même si les services sont maintenus durant les heures de pointe».

Le public sera moins directement affecté que lors de la grève en juin, affirme le président du syndicat, Bruno Jeannotte, en entrevue. «Ce que je peux vous dire, c'est qu'il va y avoir des journées où il va y avoir des impacts au niveau de la clientèle et il y a des journées où il n'y en aura pas. Ça va être quand même un scénario qui va être en alternance, et non un scénario intensif, au niveau des interruptions de services pour la population.»

La direction de la STM a indiqué que «des discussions ont lieu entre les parties pour convenir d’un niveau de services essentiels qui sera soumis au Tribunal administratif du travail, incluant  le maintien du service du transport adapté en tout temps et le maintien d’un certain niveau de service pour les bus et le métro».

Le Tribunal administratif du travail a toujours le dernier mot, même lorsqu'il y a entente sur les services essentiels entre les parties. C'est lui qui doit évaluer si la santé ou la sécurité publique sera affectée par cette grève.

«La STM communiquera les potentiels impacts sur le service dès que le Tribunal administratif du travail aura rendu sa décision, afin de donner un maximum de prévisibilité à sa clientèle», a-t-elle fait savoir vendredi.

Sous-traitance et salaires

Le litige porte sur les salaires et le recours à la sous-traitance.

Confrontée à d'importants défis financiers, la société de transport cherche des moyens de réduire ses coûts, notamment par le recours à la sous-traitance.

«On a demandé à l'employeur de nous donner des exemples de situations qui pourraient démontrer les enjeux de sous-traitance, vers quoi il veut tanguer. En ce moment, on n'a pas reçu ces exemples-là. C'est plus d'attaquer l'article (de la convention collective) qui protège la façon de solliciter la sous-traitance», soutient M. Jeannotte.

Les deux parties disent souhaiter une intensification des négociations et vouloir éviter la grève. Elles indiquent également que l'arrivée en scène du médiateur a permis des avancées.

M. Jeannotte souligne que 98 rencontres de négociation ont été tenues jusqu'ici. Et la question des salaires reste aussi à régler. L'offre d'augmentations de salaire de 11,5 % sur cinq ans lui paraît trop basse.

«La STM considère que les propositions syndicales ne tiennent pas suffisamment compte des impératifs opérationnels nécessaires pour livrer un service à la hauteur des attentes de nos clients, et ce, 24/7 sur l'ensemble du réseau», a répliqué la société de transport.

«Toute entente devra prendre en compte les besoins essentiels de flexibilité et la situation financière difficile et sans précédent dans laquelle elle se trouve», ajoute la direction de la STM.

Lia Lévesque

Lia Lévesque

Journaliste