L'Alliance syndicale annonce qu'elle exercera bel et bien son mandat de grève dans la construction résidentielle à compter de la nuit de mardi à mercredi, à 00h01.
L'Alliance, qui regroupe tous les syndicats de la construction, l'a confirmé lundi en début d'après-midi, après l'expiration de son ultimatum, à midi.
La semaine passée, l'Alliance syndicale avait donné jusqu'à lundi, à midi, à l'Association des professionnels de la construction et de l'habitation du Québec (APCHQ) pour répondre positivement à sa demande de soumettre la dernière proposition syndicale au vote de ses membres. À défaut d'accepter de soumettre la proposition syndicale à ses membres, la grève devait être déclenchée mercredi.
«Il est déplorable que l’APCHQ prive ses membres d’un tel droit de parole. Nous croyons fermement que les entrepreneurs membres de l’APCHQ auraient été favorables à l’acceptation de la dernière offre de l’Alliance syndicale dans le contexte actuel, tout comme les membres des autres associations patronales l’ont été dans les dernières semaines, pour les secteurs institutionnel/commercial, industriel et du génie civil et de la voirie», a commenté Alexandre Ricard, porte-parole de l’Alliance syndicale de la construction.
«L’APCHQ fait preuve d’entêtement injustifié dans le cadre des négociations en cours, en refusant de consulter ses membres pour leur présenter la plus récente offre de l’Alliance syndicale. L’APCHQ a-t-elle peur de la réponse positive qu’elle pourrait obtenir? Qui cherche-t-elle à protéger? Les ménages québécois qui bénéficient des travaux destinés à l’habitation, ou les promoteurs immobiliers qui s’en mettent plein les poches?» a lancé M. Ricard.
L'APCHQ a ainsi justifié sa décision: «l'Association rappelle que l’offre déposée par l'Alliance est la même que celle précédemment déposée le 9 avril dernier et qui a été déjà rejetée à 70 % par les employeurs». Elle ne voit donc pas l'utilité de leur soumettre la nouvelle proposition syndicale.
L'Alliance syndicale soutient pourtant que sa dernière offre a évolué depuis que les membres de l'APCHQ avaient été consultés, au début d'avril. «Lorsque l’APCHQ a consulté ses membres à partir du 7 avril 2025, c’est une offre en cours de négociation (29,35 % sur quatre ans) qui avait été soumise au vote. L’Alliance syndicale a, depuis, évolué dans ses demandes et a transmis une nouvelle offre (24,35 % sur quatre ans)», a affirmé l'Alliance.
Rencontre avec le ministre Boulet
Des représentants de l'APCHQ et de l'Alliance syndicale ont rencontré le ministre du Travail, Jean Boulet, en milieu d'après-midi.
À l'issue de la rencontre, le ministre a appelé les parties «à démontrer leur sens des responsabilités, particulièrement dans la situation actuelle de l’habitation au Québec».
«Les impacts d’une grève sont importants. Dans un contexte où la crise du logement frappe durement de nombreuses familles, il est impératif d’éviter que les Québécoises et les Québécois paient le prix d’une impasse prolongée», a-t-il commenté.
«J’ai proposé des mécanismes de résolution aux parties. Il leur revient maintenant de tout mettre en œuvre pour parvenir à une entente dans les plus brefs délais», a ajouté le ministre Boulet.
Réglé ailleurs
Les trois autres secteurs de l'industrie de la construction ont réglé, à savoir l'industriel, le génie civil et la voirie, ainsi que l'institutionnel/commercial. Dans tous les cas, c'est la même Alliance syndicale qui a réglé, mais avec une association patronale différente, selon le secteur d'activité.
L'Alliance syndicale représente les 200 000 travailleurs de la construction, dont ceux qui travaillent dans le secteur résidentiel.
Elle regroupe les cinq organisations syndicales de la construction, soit, par ordre d'importance décroissante: la FTQ-Construction, le Syndicat québécois de la construction, le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (International), la CSD-Construction et la CSN-Construction.

