Le ministre fédéral des Finances, François-Philippe Champagne, a déclaré que le gouvernement fédéral présentera en octobre un budget – le premier sous le mandat du premier ministre Mark Carney – qu'il a qualifié de «plan ambitieux pour les Canadiens» dans un contexte marqué par les droits de douane imposés par les États-Unis et l'incertitude économique mondiale.
«Il s'agit de repenser le Canada pour le 21e siècle, à un moment où notre voisin et ami décide d'adopter une politique commerciale très différente», a affirmé M. Champagne vendredi lors d'une entrevue accordée à CTV News Channel. « C'est le moment pour nous d'en faire plus pour nous-mêmes. »
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News
Il a lancé en juillet des consultations sur le budget, qui se poursuivront jusqu'à la fin du mois d'août.
Le prochain budget fédéral intervient également à un moment où M. Carney est confronté à des questions sur la manière dont il compte tenir sa promesse électorale d'équilibrer les dépenses opérationnelles d'ici 2028, malgré les récentes promesses de dépenses, notamment 9,3 milliards de dollars supplémentaires pour la défense au cours de cet exercice afin d'atteindre l'objectif de 2 % du PIB fixé par l'OTAN. M. Carney a également promis à plusieurs reprises de «dépenser moins et investir plus».
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En juillet, M. Champagne, accompagné du président du Conseil du Trésor, Shafqat Ali, a adressé une lettre aux ministres du Cabinet leur demandant de présenter, d'ici la fin du mois d'août, des plans visant à réaliser des économies dans les dépenses de fonctionnement quotidiennes.
Les ministres doivent trouver des économies de 7,5 % pour l'exercice 2026-2027, qui commence le 1er avril prochain, puis de 10 % en 2027-2028 et de 15 % en 2028-2029.
«Le fait que nous ayons un budget en octobre est utile, car à ce moment-là, nous aurons plus de certitudes», a déclaré M. Champagne à CTV News.
«Nous sommes en mesure de donner une meilleure image aux Canadiens et je pense que ce que les gens veulent, c'est une approche très rigoureuse en matière de budgétisation, et c'est ce que nous allons proposer.»
L'examen des dépenses – qui vise à réaliser 25 milliards de dollars d'économies sur trois ans – a incité les syndicats de la fonction publique à exprimer leurs inquiétudes quant à d'éventuelles suppressions d'emplois.
Mais le gouvernement fédéral a maintenu son intention de réduire la taille de la fonction publique par attrition. Pendant la campagne électorale fédérale, M. Carney avait également promis de plafonner les effectifs de la fonction publique, mais pas de les réduire.
Les conservateurs avaient auparavant exhorté le gouvernement libéral à présenter un budget avant la suspension des travaux de la Chambre des communes pour l'été.
S'adressant aux journalistes vendredi sur la Colline du Parlement, le chef conservateur Pierre Poilievre a critiqué M. Carney et ses engagements en matière de dépenses.
«Les dépenses ont augmenté de 8 % sous M. Carney, et il semble que le déficit sera deux fois plus élevé que celui laissé par Trudeau. Nous ne le savons toutefois pas, car M. Carney, le banquier de génie, n'a toujours pas présenté de budget», a soutenu M. Poilievre, ajoutant que le premier ministre «dépense plus et investit moins».
Les budgets fédéraux sont généralement présentés au printemps. Le budget de cet automne sera le premier bilan actualisé des finances du Canada depuis l'énoncé économique de l'automne, présenté en décembre dernier.

