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Québec prévoit déclarer l'état d'urgence à Saguenay, où le risque d'un glissement de terrain a causé l'évacuation de plus de 70 ménages du secteur de La Baie, a indiqué la ministre québécoise de l'Habitation et de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Andrée Laforest, lors d'une conférence de presse.
«Oui, ça va prendre un décret pour l'état d'urgence», a-t-elle dit, précisant qu'un tel décret devrait être signé par la vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault.
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«Ce matin, Geneviève Guilbault était tout à fait d'accord (...) parce que oui, c'est une situation d'urgence», a ajouté la ministre Laforest.
«Tout notre monde est vivant, nous avons pu éviter une catastrophe», a souligné la mairesse de la Ville de Saguenay, Julie Dufour, durant la conférence de presse.
Bien qu'elle soit soulagée que tous soient sains et saufs, la mairesse Dufour a rappelé que beaucoup de travail reste à faire et qu'en attendant les résultats d'analyse, il est encore "beaucoup trop tôt pour prédire tout ce qui va se passer".
«Tout peut se produire au moment où on se parle, nous n'avons pas de certitude", a prévenu le directeur des services de sécurité incendie et coordonnateur des mesures d'urgence de la municipalité, Carol Girard, parlant de "risque de mouvement de sol imminent».
Il a expliqué que pour l'instant, «les travaux qui vont être aménagés, c'est de faire une digue pour ne pas évacuer davantage le secteur, pour faire en sorte que s'il y a un mouvement de sol, que ça s'arrête à un endroit précis.»
Mmes Dufour et Laforest s'étaient rencontrées dimanche en avant-midi pour discuter de la crise.
Mme Laforest a indiqué que déjà, «il y a 30 logements qui ont été libérés avec l'Office(municipal) de l'habitation de Saguenay» pour héberger les habitants déplacés. Ces foyers temporaires sont situés à La Baie, mais aussi à Saint-Félix et dans l'arrondissement de Chicoutimi.
D'autres pourraient s'ajouter dans le futur, a ajouté Mme Dufour, comme toutes les possibilités sont étudiées, «du terrain de camping à la résidence pour personnes âgées, à la résidence pour étudiants».
Les résidences évacuées ne pourront pas être retrouvées de sitôt, alors que la mairesse prévoit la nécessité d'«un hébergement à moyen terme, on parle de semaines et de mois».
«Nous travaillons avec la base militaire, la Croix-Rouge, les propriétaires privés» et le gouvernement du Québec pour gérer la crise, a-t-elle assuré.
Lundi, une maison de La Baie a chuté du haut d'une élévation, emportée par un glissement de terrain. Une vingtaine de maisons ont alors été abandonnées. Samedi, la Ville a annoncé l'évacuation de 53 nouvelles habitations.
Un programme de dédommagement prévoit une indemnisation maximale de 260 000 $ pour les citoyens qui devront dire adieu définitivement
à leur maison. Mais dans un contexte de surchauffe du marché immobilier, ce montant risque pour plusieurs d'être bien de deçà de la valeur marchande de leur propriété.