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Glencore a signé une lettre d'intention concernant cette étude avec Li-Cycle, un des spécialistes du recyclage des batteries en Amérique du Nord, et envisage de créer une coentreprise avec lui pour ce projet.
Le géant suisse des matière premières Glencore s'allie au canadien Li-Cycle pour lancer une étude de faisabilité concernant la création d'un centre européen de recyclage des batteries au lithium, situé en Italie, annonce-t-il mardi.
L'étude doit être lancée d'ici une soixantaine de jours et devrait être achevée d'ici mi-2024 en vue de la création d'un centre de recyclage à Portovesme, dans le sud de l'Italie, indique le groupe suisse dans un communiqué.
La construction de ce centre européen de recyclage pourrait ensuite débuter entre fin 2026 et début 2027, précise-t-il.
Ce centre produirait des matériaux recyclés pour les batteries, incluant le recyclage du lithium-ion mais aussi du cobalt et du nickel.
Glencore entend ainsi devenir «le partenaire de choix du secteur européen des batteries et des véhicules électriques», souligne Kunal Sinha, le directeur des activités de recyclage du groupe suisse, cité dans le communiqué.
Glencore a signé une lettre d'intention concernant cette étude avec Li-Cycle, un des spécialistes du recyclage des batteries en Amérique du Nord, et envisage de créer une coentreprise avec lui pour ce projet.
Le groupe est déjà implanté sur le site italien, où sont traités du plomb et du zinc. Le complexe industriel de Portovesme dispose d'un accès portuaire, d'infrastructures et d'installations hydrométallurgiques.
Régulièrement critiqué par des organisations environnementales, le groupe suisse actif dans le négoce des matières premières et l'extraction minière met fréquemment en avant le recyclage des métaux, sur lequel il compte notamment pour répondre à la forte demande de cuivre.
Le groupe fait l'objet de critiques en particulier pour sa stratégie dans le charbon thermique de la part d'ONG mais aussi d'actionnaires qui ne veulent plus être exposés au charbon dans leurs portefeuilles d'investissements, en raison de son rôle important dans le réchauffement climatique.
Glencore a toutefois amorcé une inflexion avec une tentative de rapprochement controversée avec le groupe canadien Teck Resources qui a néanmoins rejeté son offre à deux reprises.
Le recyclage des batteries est un des grands défis pour le secteur automobile alors que quelque 350 millions de voitures électriques devraient rouler dans le monde d'ici à 2030, contre 16,5 millions en 2021, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE).
L'entreprise Glencore fait la manchette régulièrement au Québec depuis quelques années en lien avec sa fonderie installée à Rouyn-Noranda. En effet, la Fonderie Horne est pointée du doigt en raison notamment de ses émanations d'arsenic. Bien qu'elle affirme avoir fait des gains en 2022, la Fonderie Horne a déjà émis des particules d'arsenic qui atteignent jusqu'à 33 fois la norme provinciale. De nombreux problèmes de santé ont été constatés par différentes études sur la population locale.
Le dernier événement à avoir fait la manchette remonte au début du mois de mars alors que des citoyens de Rouyn-Noranda ont partagé des photos de «neige noire» sur les réseaux sociaux. Selon Glencore, un emportement éolien de concentré de cuivre serait à l'origine de ce problème.
Quatre jours après le signalement des citoyens, le 11 mars, le ministère de l'Environnement du Québec a procédé à l’analyse d’échantillons de neige à différents endroits de la ville. Les résultats de l'analyse, dévoilés mercredi dernier, montrent que sur le terrain devant l'école primaire Notre-Dame de Protection, la teneur en arsenic s'élève à 4130 milligrammes par kilogramme, ce qui serait 137 fois plus élevé que la valeur limite de concentration en arsenic au sol pour les propriétés à usage résidentiel au Québec.
Le ministère de l'Environnement annonçait à la fin avril avoir ouvert une enquête pénale sur la Fonderie Horne, en raison des particules de métaux qui se sont échappées de ces installations le 7 mars.
Le dossier devrait être transmis au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP). Pour ce type d'infraction, la loi prévoit une amende qui peut atteindre la somme de 6 millions dollars.
Le gouvernement du Québec a récemment octroyé une nouvelle autorisation ministérielle — que certains appellent le «droit de polluer» — à Glencore qui confirme l’exigence de la Fonderie Horne à Rouyn-Noranda de resserrer progressivement les concentrations d’arsenic pour atteindre le 15 nanogrammes par mètre cube d’air (ng/m3) en 2027.
L’objectif de Québec demeure d’atteindre la limite du 3 ng/m3 le plus rapidement possible. C’est pourquoi Glencore devra soumettre un plan au plus tard le 31 décembre 2027 pour atteindre cette cible. À terme, soit à la cinquième année de son plan 2023-2028, Glencore devra respecter les normes du Règlement sur l’assainissement de l’atmosphère (RAA) pour tous les autres métaux, soit le plomb et le cadmium.
L’autorisation ministérielle exige également le début de travaux pour l’ajout de trois stations de mesure et suivi de l’air ambiant autour de l’établissement, ainsi que de nouvelles normes et le resserrement des normes existantes pour les eaux usées. Enfin, le gouvernement établit de nouvelles conditions pour le transport et le suivi des intrants utilisés dans la production de cuivre.
En plus de la nouvelle autorisation ministérielle, le gouvernement du Québec prévoit une enveloppe de 88,3 millions de dollars dans le cadre de son plan «pour soutenir Rouyn-Noranda». Ce plan prévoit la relocalisation progressive de 200 ménages situés près de la Fonderie Horne. Glencore devra ainsi payer pour acquérir et démolir 80 immeubles dans le nord du quartier Notre-Dame, pour ensuite procéder au verdissement des terrains.
Glencore juge que la Fonderie serait dans «l'impossibilité technique» de remplir les conditions telles qu'imposées par Québec.
Divers groupes de citoyens, des élus — des différents paliers de gouvernement —, des représentants du domaine de la santé et certains du domaine de l'environnement ont pris la parole déplorant le plan d'action du gouvernement du Québec.
Les groupes, même s'ils reconnaissent que des gains ont été faits, sont outrés par le fait que Québec autorise Glencore, propriétaire de l'usine, d'émettre dans l'air ambiant jusqu'à 15 nanogrammes d'arsenic jusqu'en 2028.
Avec des informations de Noovo Info et de La Presse canadienne.