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Le chef parlementaire de la formation de gauche entend ainsi présenter un trio d’engagements en matière d’adaptation aux changements climatiques, de logement et d’exploration minière.
Québec solidaire espère gagner le cœur des élus municipaux lors des assises de l’Union des municipalités, qui se tiennent à Gatineau cette semaine.
Le chef parlementaire de la formation de gauche, Gabriel Nadeau-Dubois, entend ainsi présenter un trio d’engagements en matière d’adaptation aux changements climatiques, de logement et d’exploration minière qui trouveront certainement une oreille attentive dans le milieu municipal.
Selon M. Nadeau-Dubois, les municipalités ont besoin d’alliés à Québec où «on a en ce moment, avec François Legault, un gouvernement qui fait la sourde oreille face aux demandes des municipalités. La CAQ n'écoute pas les gouvernements de proximité que sont les municipalités et quand le gouvernement n'écoute pas les municipalités, ce sont les citoyens et citoyennes qui finissent par écoper».
Dans le dossier de l’adaptation aux changements climatiques, pour lequel le milieu municipal réclame 2 milliards $ par année sur cinq ans, le co-porte-parole solidaire promet de talonner sans relâche le gouvernement caquiste. «On ne lâchera pas le morceau pour convaincre ce gouvernement d'investir davantage en adaptation aux changements climatiques», a-t-il déclaré lors d’un entretien avec La Presse Canadienne.
Il balaie du revers de la main l’argument du premier ministre François Legault qui, encore cette semaine dans la foulée des inondations dévastatrices qui ont frappé le Québec, invoquait la capacité de payer des contribuables. «C'est une vision à court terme parce que chaque dollar investi en adaptation aux changements climatiques aujourd'hui représente des économies dans l'avenir. Chaque dollar qu'on investit aujourd'hui, on va le récupérer deux, trois, quatre, cinq fois dans l'avenir», affirme M. Nadeau-Dubois.
Il fait valoir que les sommes colossales qu’implique le rétablissement suivant une catastrophe environnementale justifient des investissements massifs pour les prévenir. «C'est la seule décision responsable pour nos finances publiques parce que sinon, économiser maintenant c'est envoyer une facture de plus en plus élevée à nos enfants.»
Au premier ministre, qui s’interrogeait mardi sur la provenance de ce chiffre de 2 milliards $ réclamés par les municipalités, Gabriel Nadeau-Dubois rétorque que «le chiffre de 2 milliards $, les municipalités ne l'ont pas pris dans un chapeau. Ça vient d'une étude d'Ouranos qui est la référence scientifique au Québec sur ces questions.»
Le deuxième engagement que le chef parlementaire solidaire entend présenter aux élus municipaux vise le dossier de l’habitation. «La crise du logement fait mal dans toutes les régions en ce moment et l'explosion des Airbnb illégaux fait mal dans toutes les régions.»
Pour lui, le pullulement de l’hébergement touristique privé «est vraiment un cancer qui est en train de ronger le parc locatif dans plusieurs quartiers à Montréal, plusieurs quartiers partout au Québec».
Il entend donc s’assurer que la loi d’encadrement d’Airbnb promise par le gouvernement caquiste ait des dents, quitte à déposer lui-même un amendement en ce sens si le projet de loi initial n’est pas assez strict. «Il faut que cette loi force Airbnb à vérifier si les annonces sont conformes, sont légales, et à retirer les annonces illégales de leur site internet.»
Rappelant l’incendie tragique survenu le 16 mars dans un édifice utilisé illégalement pour ce genre d’hébergement dans le Vieux-Montréal, il affirme: «on les a eus les signaux d'avertissement, ça suffit. Il faut mettre au pas Airbnb.»
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Enfin, le troisième service de son trio de séduction municipale consiste à s’engager à donner plus de pouvoir aux municipalités pour contrer les spéculateurs miniers.
«On assiste en ce moment au Québec à un boom minier historique. On a appris (mardi) que dans les deux dernières années, le nombre de claims miniers a augmenté de 65 % au Québec. Ce sont 16 millions d'hectares qui sont 'claimés'. Ça représente 10 % du territoire du Québec. Dans certaines régions, dans les dernières années, ce sont des augmentations de 200 % à 400 % des claims miniers sur leur territoire», s’insurge-t-il.
Il vise notamment l’abrogation de l’article 246 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, article qui attache littéralement les mains des municipalités, leur enlevant toute capacité d’intervenir pour protéger leur territoire lorsqu’un claim minier est déposé. Dans sa formulation actuelle, cet article de loi donne carte blanche aux spéculateurs miniers.
C’est ce qui a permis, notamment, le dépôt de claims dans la réserve faunique des Chics-Chocs, dans le secteur du parc du Mont-Tremblant, autour du parc du mont Mégantic et du mont Rigaud, entre autres. La course aux minerais utilisés dans la fabrication de batteries pour les véhicules électriques s’est ainsi traduite par «des mines de graphite planifiées à côté de villages, de zones habitées, de milieux naturels et de zones protégées», déplore Gabriel Nadeau-Dubois.
«Les municipalités n'ont pas les outils pour résister face à ces spéculateurs. Les municipalités demandent qu'on les aide. Le gouvernement de la CAQ ne les écoute pas», dénonce-t-il, concluant avec les mêmes propos qu’en début d’entrevue.