Début du contenu principal.
Le tireur planifiait cette attaque depuis plusieurs semaines.
L'homme soupçonné d'avoir participé à la fusillade de masse du 4 juillet dans une banlieue de Chicago, aux États-Unis, a été inculpé de sept chefs d'accusation de meurtre au premier degré, mais les responsables s'attendent à ce qu'il y en ait des dizaines d'autres.
S'il est reconnu coupable du meurtre de sept personnes, Robert E. Crimo III sera condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle.
À lire également:
Le procureur du comté de Lake, Eric Rinehart, a déclaré qu'il demanderait à un juge de détenir M. Crimo sans caution lors d'une comparution mercredi.
M. Rinehart qualifie l'attaque qui a également blessé 38 autres personnes de préméditée, et dit que les futures accusations comprendront probablement une tentative de meurtre ainsi que de coups et blessures graves.
Davantage doit être fait pour empêcher de telles attaques à l'avenir, estime M. Rinehart, notamment en interdisant les armes d'assaut «dans l'Illinois et au-delà».
Plus tôt dans la journée, la police a révélé qu'elle s'était rendue au domicile du suspect à deux reprises en 2019.
Un porte-parole du groupe de travail sur les crimes majeurs du comté de Lake a déclaré mardi lors d'une conférence de presse que la police de Highland Park, dans l'Illinois, est intervenue pour la première fois au domicile de M. Crimo en avril 2019 après qu'un individu a signalé qu'il avait tenté de se suicider une semaine plus tôt.
La police a parlé avec les parents de M. Crimo et l'affaire a été traitée par des professionnels de la santé mentale, il n'y avait pas de mesures à prendre par les forces de l'ordre à ce moment-là, a déclaré le porte-parole du groupe de travail sur les crimes majeurs du comté de Lake, Christopher Covelli.
L'Interaction suivante avec la police s'est produite cinq mois plus tard, en septembre, lorsqu'un membre de la famille a rapporté que M. Crimo avait dit qu'il allait «tuer tout le monde» et qu'il avait une collection de couteaux.
M. Covelli a indiqué que la police est intervenue à son domicile, où ils ont retiré 16 couteaux, un poignard et une épée, mais il n'y avait aucune cause probable d'arrestation et aucune plainte n'a été signée.
Le département de police de Highland Park a immédiatement informé la police de l'État de l'Illinois de l'incident, a-t-il précisé.
Interrogé par les journalistes afin de savoir si l'événement de septembre 2019 était une occasion d'intervenir et d'empêcher potentiellement la fusillade de lundi, M. Covelli a soutenu que la police n'aurait pas pu faire grand-chose de plus.
«La police ne peut pas procéder à une arrestation à moins qu'il y ait une raison probable de procéder à une arrestation ou que quelqu'un soit prêt à signer des plaintes concernant une arrestation, a-t-il expliqué. En l'absence de ces éléments, la police n'a pas le pouvoir de détenir quelqu'un.»
Christopher Covelli a fait savoir que M. Crimo avait légalement acheté cinq armes à feu, dont le fusil utilisé lors de l'attaque et un qui a été trouvé dans un véhicule avec lui lors de son arrestation, ainsi que des armes de poing et d'autres armes à feu saisies au domicile de son père lundi.
Bien que M. Covelli ne sache pas exactement quand les armes ont été achetées, il a affirmé que c'était après l'incident de septembre 2019.
Les autorités ont également dévoilé mardi l'identité de six des sept victimes : Katherine Goldstein, 64 ans ; Irina McCarthy, 35 ans; Kevin McCarthy, 37 ans; Jacquelyn Sundheim, 63 ans; et Stephen Straus, 88 ans, tous de Highland Park; et Nicolas Toledo-Zaragoza, 78 ans, du Mexique.
La violence lors du défilé de la fête de l'Indépendance est la dernière en date à éclater aux États-Unis, six semaines à peine après la tuerie d'une école primaire à Uvalde, au Texas, qui a tué 19 enfants et deux enseignants.
M. Covelli a souligné que la communauté de Highland Park avait été très utile pour fournir des informations aux forces de l'ordre, mais sur la base de la vidéosurveillance, la police pense qu'une femme a vu M. Crimo laisser tomber son fusil dans une couverture rouge immédiatement après la fusillade.
Il a demandé à cette témoin de se présenter et de parler aux enquêteurs, ainsi que toutes autres personnes disposant d'informations pertinentes.
M. Covelli a déclaré mardi lors d'une conférence de presse que le suspect avait planifié l'attaque pendant plusieurs semaines et portait des vêtements pour femmes pour dissimuler ses tatouages faciaux et se fondre dans la foule alors qu'il fuyait les lieux.
Il a détaillé que le suspect avait apporté au défilé un fusil de grande puissance acheté légalement, était monté sur le toit d'une entreprise via une échelle de secours et avait tiré plus de 70 coups sur des personnes rassemblées lors de la célébration de la fête de l'indépendance.
Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré que les festivités étaient en train de sombrer dans la panique alors que les gens réalisaient qu'ils étaient dans un endroit visé par des coups de feu et se précipitaient pour se mettre à l'abri.
M. Crimo a laissé tomber son fusil après l'attaque et s'est échappé en se fondant dans la foule comme s'il était un «spectateur innocent», selon la police. Il a marché jusqu'à la maison de sa mère, où il a emprunté sa voiture.
La police a lancé une alerte avec des informations sur M. Crimo et le véhicule, et un membre du public qui a repéré la voiture a composé le 911 et les agents ont pu l'arrêter.
M. Covelli a informé qu'un deuxième fusil se trouvait dans le véhicule, également acheté par le suspect, qui est par ailleurs toujours en détention.
L'officier a ajouté que rien n'indique que quelqu'un d'autre était impliqué dans l'attaque et que le motif n'a pas été déterminé. La police ne dispose d'aucune information indiquant que l'attaque était motivée par la religion ou la race, a déclaré M. Covelli, ajoutant qu'elle semble être «complètement aléatoire».
Christopher Covelli a également déclaré que M. Crimo avait en fait 21 ans, et non 22 comme indiqué précédemment, et qu'il résidait à Highwood, dans l'Illinois, près de Highland Park.
La mairesse de Highland Park, Nancy Rotering, a déclaré à CNN qu'elle a autrefois connu le tireur présumé.
«Il y a de nombreuses années, il n'était qu'un petit garçon, un petit garçon tranquille que je connaissais. Ça me brise le c?ur. Ça me brise absolument le c?ur», a dit la mairesse.
Une déclaration du secrétaire à la Sécurité intérieure, Alejandro Mayorkas, a décrit une «célébration de notre nation ponctuée par une tragédie» et il a salué les efforts des forces de l'ordre locales.
«La sécurité de notre pays exige davantage ; elle exige que nous nous attaquions tous ensemble à l'épidémie de violence armée ciblée» par de nouvelles stratégies communautaires de prévention et d'intervention.
Dans un tweet publié lundi soir, le premier ministre Justin Trudeau a présenté ses condoléances aux victimes, à leurs familles et à la communauté de Highland Park.
Ils «tenaient simplement à célébrer leur pays (...) mais ont vu leur vie changer à jamais. Aux personnes blessées et aux proches des victimes : les Canadiens vous gardent dans leurs pensées.»