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Le père est toujours hospitalisé et doit subir d'autres interventions, lui qui a subi cinq blessures par balles.
Une famille de l'ouest de l'île de Montréal souhaite obtenir des réponses et un soutien financier après que le père et le fils ont été pris au beau milieu de tirs croisés de la police et d'un suspect il y a trois semaines.
Houssam Abdallah, âgé de 52 ans, est toujours hospitalisé et doit subir d'autres interventions alors qu'il se remet de cinq blessures par balles. Le père de quatre enfants a été qualifié de héros pour s'être mis dans la ligne de tir le soir du 4 août.
Son fils Abdel Rahman, âgé de 18 ans, a également été atteint dans l'échange de coups de feu entre la police et un suspect de 26 ans devant la résidence familiale à Dollard-des-Ormeaux.
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La famille affirme qu'entre 30 et 40 coups de feu ont été tirés et que leur voiture avait neuf trous de balle.
Plus de trois semaines après la fusillade, les Abdallah ne savent toujours pas si les balles qui ont touché les deux hommes provenaient de la police ou du suspect. De plus, la famille affirme que la police n'a pas expliqué pourquoi les policiers ont menotté le père et le fils après qu'ils ont été blessés.
«Nous essayons d'obtenir des réponses», a déclaré Jana Abdallah, 22 ans, l'aînée des enfants d'Houssam, en entrevue lundi.
«Nous avons l'impression d'avoir été un peu laissés dans l'ignorance quant à ce qui se passe – qui a tiré sur qui, pourquoi cela s'est produit – mais aussi en termes d'indemnisations et de services (…) Il n'y a pas eu de soutien cohérent, nous devons toujours faire pression pour défendre nos droits.»
Le suspect, Nackeal Hickey, aurait tenté de voler la voiture de M. Abdallah peu avant le début de la fusillade. La famille déchargeait le véhicule après son retour d'un voyage de camping. Jana a relaté que son père avait dit au suspect que les clés étaient toujours dans la voiture. Quelques instants plus tard, des balles ont retenti et la famille a commencé à se diriger vers sa maison.
M. Abdallah a été touché par cinq balles, et Abdel Rahman, qui a eu son congé de l'hôpital, a été atteint une fois.
Jana a affirmé que son père a essayé d'expliquer à la police qu'il n'était pas un suspect, mais elle a dit que ses menottes n'ont été retirées qu'après l'insistance de l'ambulancier. Son frère n'a pas été libéré des menottes avant d'arriver à l'hôpital, a-t-elle ajouté.
M. Hickey fait face à 15 chefs d'accusation, dont quatre chefs de tentative de meurtre. Mais pour l'instant, il n'a pas été accusé d'avoir tiré sur les Abdallah. Il doit revenir devant le tribunal en novembre, selon les dossiers judiciaires.
La Sûreté du Québec et le Bureau des enquêtes indépendantes de la province affirment que l'enquête est en cours.
Jana dit que son père, superviseur de la logistique à l'hôpital Sainte-Justine de Montréal, était le principal pourvoyeur de la famille et qu'elle veut savoir quelles ressources financières sont disponibles pour les aider. Elle a déclaré qu'un travailleur social d'un groupe d'aide aux victimes leur a suggéré de demander de l'argent à leur famille et à leurs amis.
Au début, la famille s'est fait dire qu'elle n'aurait pas droit à une indemnisation, mais plus tard, Jana a soutenu qu'on lui a dit de faire une demande auprès d'un organisme gouvernemental qui distribue de l'argent aux victimes d'actes criminels, l'Indemnisation des victimes d'actes criminels (IVAC). Ni elle ni son frère n'ont eu de réponse.
Les cicatrices auxquelles la famille doit faire face ne sont pas seulement physiques: le plus jeune, un garçon de neuf ans, est en proie à des cauchemars.
La famille a tenu une conférence de presse dimanche pour souligner les trois semaines écoulées depuis l'événement.
Les Abdallah ont contacté le Centre de recherche-action sur les relations raciales (CRAAR), un organisme de défense des droits civiques basé à Montréal, pour obtenir de l'aide pour la conférence de presse. Fo Niemi, directeur général du CRAAR, a appelé les groupes de soutien aux victimes d'actes criminels à faire preuve de plus de sensibilité et de flexibilité.
«C'est terrible, c'est le pire des cauchemars, c'est toute une famille qui tombe en lambeaux», a déclaré M. Niemi en entrevue lundi.
«Nous examinons les conséquences physiques, nous devons examiner les conséquences psychologiques, puis les conséquences matérielles et financières, et certaines de ces choses peuvent prendre des mois à surmonter.»
«Nous espérons qu'il y aura maintenant un peu plus de transparence, que nous pourrons avoir un peu plus de réponses», a quant à elle dit Jana lundi.
«Pas nécessairement accélérer le processus, car je veux que le processus soit fait correctement, nous voulons que les bonnes procédures soient suivies, nous voulons que les bonnes réponses nous soient données.»