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FTQ: «On est à la guerre; c'est la bataille de notre vie»

Devant l'assemblée annuelle du syndicat des Métallos, à Laval, Mme Picard s'en est prise au gouvernement caquiste.

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d886bb2bdd23eae46f63bac7256ac74903ef7f27c7f9061e4d26acd193ad4035.jpg La présidente de la FTQ, Magali Picard, photographiée lors d'une conférence de presse à Québec, le 20 décembre 2023. LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot (Jacques Boissinot | La Presse canadienne)

À quelques jours du congrès triennal de la FTQ, alors qu'elle sera reconduite à la présidence de la plus grande centrale syndicale du Québec pour un second mandat, Magali Picard a averti des délégués du syndicat des Métallos: «on est à la guerre» et «c'est la bataille de notre vie».

Devant l'assemblée annuelle du syndicat des Métallos, jeudi à Laval,  Mme Picard s'en est prise au gouvernement caquiste, qu'elle accuse de vouloir museler les syndicats et les contre-pouvoirs avec différents projets de loi.

Le dernier en lice rend une partie des cotisations syndicales facultatives et impose des états financiers vérifiés, même aux petits syndicats de 50 ou 80 membres, ce qui amputera leur budget de fonctionnement de plusieurs milliers de dollars.

«Ils vont créer un monstre. On va revenir puissants comme on ne l'aura jamais été. On va faire la job. On ne mettra pas un genou à terre. On va les battre, ces projets de loi», a lancé Mme Picard aux délégués des Métallos.

Rencontres avec les partis d'opposition

La FTQ s'attelle donc à la tâche de rencontrer les partis d'opposition, avec la participation de ses syndicats affiliés. La centrale compte plus de 600 000 membres.

«Ce qu'on veut voir, c'est vraiment une prise de parole claire, en disant: "si nous sommes élus en octobre prochain, nous allons abroger ces projets de loi-là". Et un engagement clair: que ce soit écrit dans leur plate-forme électorale. Et ça, on n'est pas rendu là dans nos discussions. C'est ce qu'on veut et c'est pour ça qu'on rencontre les partis politiques présentement», a expliqué Mme Picard en entrevue.

Si certains délégués du syndicat des Métallos veulent que la FTQ revienne à son ancienne pratique de recommander à ses membres d'appuyer tel ou tel parti politique, lors d'une élection générale, la centrale n'en est pas là. Elle avait cessé cette pratique il y a plusieurs années.

«Je ne peux répondre à ça, parce que c'est une décision que les congressistes pourraient prendre; ce n'est pas ma décision; c'est même pas celle du Bureau de la FTQ. Ça a été fait pendant longtemps. On avait décidé, pour toutes sortes de bonnes raisons, d'arrêter de faire ça», a-t-elle expliqué en entrevue

«Nos propres membres n'aimaient pas qu'on prenne position. On ne se cachera pas, non plus, qu'on soutenait des partis qui, des fois, une fois au pouvoir, nous amenaient des projets de loi avec lesquels on a été très mal à l'aise. Donc, je comprends qu'il pourrait y avoir des avantages, mais il y a aussi beaucoup de désavantages. Donc, ce n'est pas une décision facile à prendre», a conclu Mme Picard.

La FTQ et le syndicat des Métallos ne sont pas les seuls en rogne contre le gouvernement Legault. Tout le milieu syndical prévoit une manifestation d'envergure, le 29 novembre, à Montréal.

Mme Picard, qui s'est entretenue avec le docteur Marc-André Amyot, président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, a révélé que des médecins aussi vont participer à cette manifestation, ayant également leur propre grief contre le gouvernement Legault.

Le congrès de la FTQ se tiendra à Québec à compter de lundi prochain. Mme Picard n'a pas d'opposition à la présidence.

Le numéro deux et secrétaire général, Denis Bolduc, a déjà annoncé son départ. Il sera remplacé par Olivier Carrière, qui vient du syndicat Unifor.