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Au moment d’écrire ces lignes, 21 personnes avaient répondu présent en vue de cette manifestation, où les participantes sont invitées à «chill aux tam-tams seins nus (ou pas)» et où «personnes de tous genres sont bienvenues».
L’intervention d’agents du Service de police de Québec (SPVQ) auprès d’une femme aux seins nus dans un parc de la Capitale nationale soulève l’ire de citoyens jusqu’à Montréal.
En réaction à cet événement, une femme du nom d’Alice Lacroix a organisé la «Manifestation Subtile Libérez les Seins», prévue le 19 juin prochain au parc du Mont-Royal, au fameux site des tam-tams sur l’avenue du Parc, soit près du monument George-Étienne-Cartier.
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La justification de cette manifestation : «Parce que l’égalité des sexes est loin d’être atteinte. Parce que ça dérange quand on prend le contrôle de notre corps. Parce qu’une femme seule peut se faire accoster par cinq policiers pour faire la même chose qu’une cinquantaine d’hommes autour d’elle… LIBÉREZ LES SEINS!!!» a écrit Alice Lacroix dans le descriptif de l’événement sur Facebook.
Au moment d’écrire ces lignes, 21 personnes avaient répondu présent en vue de cette manifestation, où les participantes sont invitées à «chill aux tam-tams seins nus (ou pas)» et où «personnes de tous genres sont bienvenues».
«On vous suggère d’emmener une pancarte féministe», dit-on.
Rien dans la loi n'interdit à une femme de profiter du soleil seins nus dans un parc. Pourtant, Éloÿse Paquet Poisson a dû consacrer une partie de son après-midi à échanger avec des policiers qui lui demandaient de «se rhabiller», alors qu'elle faisait du macramé sans chandail, au parc Jean-Paul L'Allier de Québec à la fin mai.
Une personne présente au parc a été suffisamment troublée par la vue de sa poitrine pour porter plainte à la police.
Un premier policier l'aurait d'abord approché.e pour lui demander «de se couvrir», ce qu'elle a refusé de faire.
Plusieurs minutes plus tard, cinq policiers l'auraient interpellé.e, toujours pour qu'elle couvre sa poitrine. Sa réponse? «Non, je connais mes droits.»
Photo: Éloÿse Paquet Poisson. Crédit: Éloÿse Paquet Poisson
Effectivement, rien dans le Code criminel canadien n'interdit expressément d'être seins nus. L'article 173(1), interdit bel et bien de commettre «volontairement une action indécente dans un lieu public», mais les tribunaux canadiens ont confirmé que le simple fait d'être seins nus ne constitue pas une action indécente.
Lors de l'intervention de la fin mai, l'un des policiers aurait demandé à Éloÿse comment elle connaissait cette information avant de concéder que c'était «techniquement légal», et donc qu'il ne pouvait pas lui donner d'amende.
Le SPVQ a confirmé l’intervention sont effectivement intervenus au parc Jean-Paul-Lallier, mais n’a «en aucun moment» arrêté la Éloÿse Paquet Poisson. Ce seraient par ailleurs quatre policiers, et non cinq, qui se seraient déplacés au parc. Un agent de sécurité «que la dame aurait pu confondre avec un policier» était également sur place.
Le SPVQ a affirmé que c'est l'intervention «aggressive» d'un homme témoin de la scène qui a provoqué la présence d'autant d'agents autour de la femme.