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François Legault envisage de mettre des mesures environnementales sur la glace

François Legault a indiqué que le nouveau ministre de l’Environnement, Bernard Drainville, devra faire en sorte que les autorisations environnementales soient faites plus rapidement.

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8ea1a99c8c9c18f5fe9bb4337eb36a765ab70d8c1f2143c876be17443838b9f5.jpg Le premier ministre du Québec, François Legault, s'exprime devant son nouveau cabinet lors d'un remaniement ministériel à l'Assemblée nationale du Québec, le mercredi 10 septembre 2025. (LA PRESSE CANADIENNE/Jacques Boissinot)

Quelques jours après avoir prôné un «traitement choc» pour «couper profondément dans la bureaucratie», François Legault laisse entendre que certaines mesures environnementales pourraient être mises sur la glace. 

En entrevue à «Midi info» sur les ondes de Radio-Canada vendredi, le premier ministre a indiqué que le Québec s’était donné des «objectifs durs» en matière d'environnement et qu’on ne pouvait pas «être le seul État en Amérique du Nord à faire des efforts». 

«Je pense qu’il faut trouver un équilibre. (...) Est-ce qu'on peut prendre une pause sur certaines mesures pour aider financièrement les Québécois? C'est des choses que Bernard Drainville va regarder», a-t-il affirmé au micro d’Alec Castonguay. 

Plus tôt cette semaine, lors de son remaniement ministériel, François Legault a indiqué que le nouveau ministre de l’Environnement, Bernard Drainville, devra faire en sorte que les autorisations environnementales soient faites plus rapidement. 

«C'est rendu que, pour changer un ponceau, ça peut prendre des années avant d'avoir les autorisations de l'environnement. Il y a vraiment un grand ménage à faire à l'environnement. Pas pour baisser les critères, mais pour enlever de la bureaucratie, puis réduire les délais», a-t-il ajouté vendredi. 

Le premier ministre a également indiqué que Québec récoltait plus d’un milliard $ par année avec la bourse du carbone. 

«On l'utilise pour des mesures environnementales. (...) Est-ce qu'on est capable d'utiliser une partie de cet argent-là pour aider le portefeuille des Québécois?» s’est-il questionné. 

Vers une baisse du prix à la pompe? 

Pas question toutefois de sortir du marché du carbone, car «il faudrait payer des milliards pour compenser les gens qui ont acheté des crédits», a indiqué le premier ministre lors d'une autre entrevue, au 98,5. 

Le premier ministre a indiqué qu’il n'excluait pas de réduire les taxes sur l’essence. 

«On ne peut pas être les seuls, au Canada et aux États-Unis, à avoir indirectement un prix sur l'essence. Un prix carbone. Moi, j'y crois, personnellement, parce que je pense que c'est une des façons de réduire la consommation d'essence. Mais là, M. Carney a décidé d'enlever tout ça et M. Trump aussi», a-t-il affirmé vendredi au micro de Patrick Lagacé. 

Ottawa a aboli sa tarification carbone en avril dernier, mais le Québec a conservé la sienne (le marché du carbone). 

«La Presse» rapportait vendredi matin que Québec était en train de réviser ses cibles environnementales. 

Rappelons que conformément aux ententes internationales, le Québec s’est engagé à réduire d’ici à 2030 de 37,5 % ses émissions de GES, par rapport au niveau de 1990. 

En chute libre dans les sondages, le premier ministre fait une tournée d’entrevues pour parler des nouvelles orientations qu’il souhaite donner à son gouvernement. 

Thomas Laberge

Thomas Laberge

Journaliste