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Un mois après avoir évoqué de quitter le Québec, l’homme d’affaires Andrew Lutfy est revenu à la charge avec ses critiques du gouvernement Legault.
«N'oublions pas tous les gros paris des dernières années, qui se sont soldés en échecs et qui nous ont coûté, nous, les Québécois, des milliards de dollars, a-t-il dénoncé lors d’une conférence, lundi, devant le Cercle canadien de Montréal. Pour moi, c’est hallucinant.»
«Quand François Legault nous offre comme réponse "qu'il y a trop d'immigrants au Québec", franchement, j'ai de la misère, a-t-il dit en parodiant la voix du premier ministre. Il ne comprend pas.»
Le patron du détaillant Groupe Dynamite et des centres commerciaux Royalmount et Dix30 avait évoqué de quitter le Québec en raison des politiques d’immigration qui l’empêchaient de recruter les employés spécialisés dont il avait besoin. Il avait fait un plaidoyer dans plusieurs médias à la fin septembre, afin de faire entendre «son désespoir».
M. Lutfy en a rajouté une couche, lundi, avec des mots très durs pour le premier ministre. «Je m'excuse, je sais qu'il (M. Legault) a travaillé en affaires à un moment donné, mais il a zéro sens d'affaires, zéro empathie envers les Québécois», a-t-il dit en mêlée de presse en marge de sa conférence.
Au cours de sa présentation, il a écorché «tous les partis» politiques qui promettent de réduire le fardeau administratif des entreprises, tandis que d’autres enjeux seraient plus urgents, selon lui.
«Si vous pensez que réduire un formulaire de quelques pages va transformer le Québec en champion, vous avez un problème», a-t-il dit devant les gens d’affaires.
La CAQ pourrait toujours être un véhicule politique intéressant, mais il faudrait que M. Legault ne se représente pas aux prochaines élections, selon lui.
«En principe, c’est une coalition, a-t-il souligné. On ne sait jamais qui pourrait (devenir chef de la CAQ). Peut-être que du jour au lendemain, on pourrait se dire: "Wow, ça a de l’allure". Tu changes les trois ou quatre postes (de ministre) les plus importants.»
La ministre de l’Économie, Christine Fréchette, a rétorqué que les propos de M. Lutfy étaient «injustifiés».
«Notre écart de richesse avec l’Ontario s’est réduit, les Québécois ont un meilleur pouvoir d’achat et on crée des emplois bien rémunérés dans des secteurs d’avenir, a-t-elle défendu dans une déclaration écrite. Le bilan économique de la CAQ est solide, et nous en sommes fiers.»
M. Lufty s’est aussi dit inquiet des répercussions économiques d’un troisième référendum sur la souveraineté, si le Parti québécois, en avance dans les sondages, remporte la prochaine élection.
L’homme d’affaires estime que l’économie du Québec a pris du retard en raison du référendum de 1995.
«Même si ça ne passait pas, le référendum, c'est certain que (les gens d’affaires) vont se dire que le Québec, c’est trop risqué», a-t-il avancé.