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Des foulards aux vibrantes couleurs envahissent peu à peu la toile en réponse au conflit russo-ukrainien qui fait rage et qui assombrit toute une population.
Du rose, du jaune, du bleu, du vert, des motifs floraux. Des foulards aux vibrantes couleurs envahissent peu à peu la toile en réponse au conflit russo-ukrainien qui fait rage et qui assombrit toute une population.
Plusieurs membres de la communauté autochtone ont démontré leur solidarité envers l’Ukraine en arborant des écharpes «kokum», un mot en langue crie qui signifie grand-mère.
Ces foulards auraient notamment été introduits dans la culture crie par des immigrants ukrainiens qui se sont installés dans les Prairies canadiennes, selon une recherche collaborative des Presses universitaires McGill-Queen's.
Candace Linklater, fondatrice de Relentless Indigenous Woman Consulting Inc., qui offre entre autres des services de consultation en éducation sur les questions autochtones, s’est grandement sentie interpellée par la situation en Ukraine.
Par le biais de la page Facebook de son entreprise, elle a partagé une image d’elle arborant un foulard «kokum», générant plus de 4000 partages et des centaines de commentaires.
«Plusieurs personnes vont probablement le porter dans les prochaines semaines en guise de solidarité. Ça nous rappelle qu’on est tous connectés, souligne-t-elle lors d’un entretien avec Noovo Info. Ça nous brise le cœur parce qu’en tant que peuple, nous savons ce que c’est que d’être opprimé. Nos cœurs sont donc profondément enracinés et solidaires du peuple ukrainien.»
Candace, originaire de la Première nation Moose Cree, rappelle également que le commerce entre le peuple ukrainien et les peuples autochtones a permis de développer des liens d’entraide durables entre eux. Ces foulards représentent ainsi un «symbole de leur amitié», dit-elle.
«Ces écharpes et leur beauté nous rappellent que nos amitiés sont nécessaires pour nous souvenir des enfants, des mères et des aînés touchés par ce qui se passe. Ce foulard est également un appel à la prière, à la solidarité et au souvenir de cette amitié.»
Plusieurs membres de la communauté autochtone ont également arboré leur foulard «kokum» en solidarité aux Ukrainiens.
«Les familles ukrainiennes ont été parmi les premières à s'installer sur le territoire du Traité no 6, avant que l'Alberta ne devienne une province. Il existe de nombreux exemples d'amitié entre les peuples autochtones et ukrainiens qui mettent en évidence l'esprit et l'intention du Traité no 6. Nos pensées sont avec leurs proches», a écrit le chef de la Nation crie d'Enoch, Billy Morin, sur Twitter.
Ukrainian Families were some of the 1st families to settle in Treaty 6 territory, before Alberta was a Province. There are many instances of friendship between Indigenous & Ukrainian peoples that highlight the Spirit & Intent of Treaty 6. Our thoughts are with their kin back home
— Chief Billy Morin (@RealBillyMorin) February 24, 2022
Le créateur de contenu Jayroy Makokis, suivi par plus de 800 000 personnes, a quant à lui tenu à sensibiliser ses abonnés sur la signification de ces foulards.
«Nous devons nous souvenir de l'amour au milieu de tout cela, car il est facile de se laisser entraîner par le chaos. C'est pourquoi cela a fait écho chez tant de gens. Notre besoin de connexion, d'amour et de solidarité est plus nécessaire que jamais», conclut Candace Linklater.