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Formule 1: Lance Stroll et Aston Martin viseront «de petits points» à Montréal

«Des huitièmes, neuvièmes et 10es positions, c’est là où l'on est maintenant.»

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(Christinne Muschi | La Presse canadienne)

Après une lutte à sens unique en faveur de son illustre coéquipier Fernando Alonso en 2023, Lance Stroll s’est assuré que les comparaisons lui soient moins défavorables cette année. Or, le Québécois était loin de se réjouir, jeudi, dans le cadre du Grand Prix de Formule 1 du Canada.

Pour cause, il y a le déclin constant des performances d’Aston Martin, qui a été écarté du top-10 pour la première fois de la saison lors de la dernière course, à Monaco. Stroll et son équipe viseront donc bien modestement «de petits points» sur le circuit Gilles-Villeneuve, dimanche.

«Des huitièmes, neuvièmes et 10es positions, c’est là où l'on est maintenant, a lancé Stroll, fataliste. À Imola [il y a trois semaines], on a terminé en neuvième position et c’était une bonne course pour nous.»

Pourtant, l’année dernière, Aston Martin a signé un sixième podium en huit courses – tous réussis par Alonso – à l’occasion de l’épreuve montréalaise. L’écurie n’a pas fait mieux qu’une cinquième place cette saison, un résultat signé par Alonso lors du Grand Prix d’Arabie saoudite.

«La voiture n’est pas aussi compétitive qu’on veut, a reconnu Stroll. L’année passée, on était souvent en position pour terminer dans le top-5 ou sur le podium, particulièrement au début de l’année. Maintenant, un bon week-end pour nous, c’est un ou deux points. Mais peut-être qu’avec la pluie, il y aura des opportunités.»

La pluie pourrait certainement brouiller les cartes puisque de bonnes probabilités menaçaient l’île Notre-Dame pour les trois journées d’action, selon les prévisions météorologiques de jeudi. 

Ayant connu certains de ses meilleurs moments en F1 sous la pluie, Stroll pourrait se réjouir de la situation. Mais le Québécois, qui a terminé dans le top-10 chaque fois qu’il a vu l’arrivée sur le circuit Gilles-Villeneuve, ne dirait pas non à une course disputée sur piste sèche, cette fois.

«Dans le passé, j’ai aimé la pluie, a déclaré Stroll. Mais Montréal, c’est quand même une piste "cool" où conduire quand c'est sec. Mais un peu de pluie, c’est excitant pour tout le monde.

«C’est tout le temps une course excitante. C’est possible de dépasser, il y a des murs, des choses arrivent. C’est un défi pour tout le monde!»

Malgré la chute des performances, autant Stroll qu’Alonso parviennent à trouver des points positifs. 

Une tendance semblable en termes de baisse des performances s’était dessinée l’année dernière pour Aston Martin, et les pilotes, tout comme les ingénieurs, peinaient à trouver des pistes d’explication. Cette fois, les ennuis ont été identifiés, ce qui permet de trouver des solutions et de tenter des ajustements.

«Je pense que nous sommes en meilleure posture que l’année dernière, a fait valoir Alonso. Ça ne se traduit pas en performances, mais nous sommes plus conscients de la situation et des besoins de la voiture. Tout est plus clair, tandis que l’année dernière, c’était flou. Ce n’est que la neuvième course sur 24, et je crois qu’on va finir la saison en très bonne position.»

Stroll abondait dans le même sens, ajoutant que le temps était venu de redresser la barque.

«On a appris beaucoup lors de la dernière année, des derniers 18 mois, a-t-il dit. On s’est améliorés beaucoup comme équipe même si la performance n’est pas là. Maintenant, on doit prendre les décisions qu’on a prises avec le développement et essayer de s’ajuster pour la deuxième partie de l’année.»

«Lance conduit mieux»

D’un point de vue personnel, Stroll peut se vanter de se comparer beaucoup plus favorablement à Alonso cette saison, particulièrement en qualifications. 

L’année dernière, Alonso, double champion du monde, s’est qualifié 19 fois devant son coéquipier montréalais en 22 courses. Cette saison, le compte est de 4-4, voire de 5-5 en ajoutant les qualifications pour les courses sprint.

La situation demeure toutefois inégale en course. Lorsque les deux pilotes ont terminé la course, l’Espagnol a franchi la ligne d’arrivée en premier cinq fois, contre deux pour Stroll. L’aîné est neuvième au classement avec 33 points, comparativement à 11 au 11e échelon pour Stroll.

En 2023, le décompte de points était de 206-74.

Mentionnant quelques ajustements à son pilotage, Stroll estime que c’est surtout sa participation aux essais hivernaux qui font la différence. Un an plus tôt, il avait été tenu à l’écart après avoir subi plusieurs fractures lors d’un accident de vélo.

«J’ai amélioré des petits trucs dans mon pilotage, a-t-il expliqué. J’ai travaillé sur ça l’année passée et au début de cette année. Des petits détails, ce genre de choses.

«L’année passée, j’ai manqué [les essais hivernaux] en entier. C’est vraiment le moment dans l’année où on peut essayer plein de choses avec la voiture, ce qu’on n’a pas vraiment le temps pendant la saison. Ça fait une différence.»

«C’était serré l’année dernière dans plusieurs séances d’essais et en course, a renchéri Alonso. Certains détails peuvent tout changer. Dernièrement, Lance conduit mieux que moi, il a été un peu plus rapide en qualifications particulièrement, et puis en course, c’est difficile de reprendre les positions.»

Dans cette optique, Alonso n’a pas hésité à jouer la carte du jeu d’équipe en sacrifiant quelques positions en course pour permettre à Stroll d’obtenir de meilleures opportunités. Et bien que l'épreuve de dimanche se déroule chez lui, le Montréalais n’hésitera pas à lui rendre la pareille si c’est nécessaire.

«C’est la position dans laquelle on est. Si l’une des voitures est neuvième ou 10e et l’autre 13e, on doit prendre les petits points. Il faut travailler en équipe pour essayer de marquer un ou deux points. Ce sont les bagarres qui sont importantes pour notre position au championnat présentement.»

Tommy Thurber

Tommy Thurber

Journaliste