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Un comité parlementaire a appelé les représentants de GoFundMe à venir dire comment le site de financement s'assure que l'argent recueilli sur sa plateforme n'est pas utilisé pour promouvoir la haine.
Un comité parlementaire a appelé les représentants de GoFundMe à venir dire comment le site de financement s'assure que l'argent recueilli sur sa plateforme n'est pas utilisé pour promouvoir la haine, comme l'antisémitisme et la suprématie blanche.
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Le député néo-démocrate Alistair MacGregor a obtenu jeudi l'approbation unanime du comité de la sécurité publique de la Chambre des communes pour inviter des représentants du site web de financement participatif à répondre aux questions sur ses mesures de sécurité afin de s'assurer que ses fonds ne sont pas utilisés pour promouvoir l'extrémisme.
GoFundMe a été utilisé pour amasser plus de 10 millions $ pour soutenir les manifestants opposés à la vaccination obligatoire et aux mesures sanitaires qui paralysent une partie du centre-ville d'Ottawa depuis près d'une semaine.
GoFundMe a déclaré mercredi qu'il suspendait et examinait la campagne de collecte de fonds pour s'assurer qu'elle respecte ses conditions de service, qui stipulent que l'argent recueilli ne peut pas être utilisé pour promouvoir la haine, la violence, le harcèlement et l'intimidation, entre autres comportements antisociaux.
M. MacGregor a affirmé qu'il avait présenté la motion parce qu'il était préoccupé par une déclaration de la police d'Ottawa la veille selon laquelle un «élément important» aux États-Unis avait été impliqué dans le financement de la manifestation canadienne.
«Nous avons des questions sur l'anonymat de ces donateurs, s'ils vivent ou non dans des juridictions étrangères, et sur le type de contrôles que GoFundMe a mis en place pour s'assurer que l'argent ne finance pas des opinions extrémistes comme l'antisémitisme, la suprématie blanche et d'autres formes de haine que nous avons clairement vues de la part de certains des membres de la manifestation à Ottawa», a déclaré le député de la Colombie-Britannique lors d'une entrevue jeudi.
M. MacGregor a fait valoir que les députés canadiens devaient soumettre GoFundMe à un examen plus approfondi de ses donateurs anonymes.
«Nous n'avons pas vraiment d'idée en raison de la nature anonyme de ces donateurs quant à leur motivation première ou à leur objectif ultime. Cela pourrait être assez néfaste, cela pourrait être tout à fait innocent. Nous ne savons pas et c'est un très réel et très gros problème», a-t-il argué.
La motion demande au comité d'inviter des représentants de l'entreprise à «comparaître dès que possible pour répondre aux questions», y compris comment elle empêche l'afflux de fonds étrangers et ce qu'elle fait pour s'assurer que le million de dollars qu'elle a déjà débloqué n'est pas utilisé pour alimenter la haine.
En Chambre, le Bloc québécois a présenté une motion pour que l'ensemble des élus fédéraux déclare que «l'occupation qui se tient devant la cité parlementaire à Ottawa est illégale, demande à GoFundMe de suspendre tous les fonds destinés à ce siège et demande aux participants de quitter les lieux paisiblement».
La motion a toutefois été rejetée puisque le consentement unanime nécessaire à son adoption n'a pas été obtenu.
On ignore pour l'instant si GoFundMe se conformera à la convocation au comité. La société n'a pas immédiatement répondu à une demande pour commenter la décision du comité. Dans sa déclaration de mercredi, l'entreprise a dit avoir demandé plus d'informations aux organisateurs concernant l'utilisation des fonds pour s'assurer du respect de ses conditions de service.
Tamara Lich, une organisatrice de la manifestation, a déclaré jeudi lors d'une conférence de presse que l'avocate de son groupe avait donné à GoFundMe les informations que le site cherchait et qu'elle était convaincue que la suspension des fonds serait levée.
«J'espère avoir des nouvelles de GoFundMe bientôt afin que nous puissions acheminer l'argent aux camionneurs et faire avancer notre protestation pour la liberté», a déclaré Mme Lich.
Les commentaires étrangers n'ont pas manqué sur les manifestations d'Ottawa, en particulier en provenance des États-Unis. Donald Trump et Donald Trump Jr. ont tous deux exprimé leur soutien, tandis qu'un membre républicain du Texas de la Chambre des représentants a déclaré à tort que le premier ministre Justin Trudeau s'était enfui aux États-Unis pour se réfugier de la manifestation.
La plateforme américaine de médias sociaux Gab, connue pour son soutien à Donald Trump et qui a été accusée de fomenter des opinions antisémites et extrémistes, a pris note de la pause de collecte de fonds de GoFundMe et a proposé une solution de contournement pour les personnes qui souhaitaient toujours faire un don aux manifestants canadiens.
La plateforme a fourni un lien vers une série de sites web de cryptomonnaie pour faciliter les dons.
Des organismes de surveillance de l'incitation à la haine des deux côtés de la frontière canado-américaine ont déclaré que les entreprises et les plateformes internet doivent être plus vigilantes pour empêcher que leurs sites web ne soient des plateformes d'incitation à la haine.
«J'encouragerai ces entreprises, les entreprises de médias sociaux, si elles le peuvent, à réduire la quantité d'exposition (...) si elles peuvent supprimer cela jusqu'à ce que nous comprenions ce qui se passe», a déclaré Brad Galloway, coordinateur du «Centre on Hate, Bias and Extremism» à l'Ontario Tech University.
Cassie Miller, chercheuse principale au Southern Poverty Law Center, établi en Alabama, a déclaré que l'une des tendances les plus préoccupantes du discours politique américain et canadien «est la façon dont l'opposition aux mesures de sécurité COVID a rassemblé un large éventail de personnes d'extrême droite».
«L'un des moyens les plus efficaces de repousser l'extrême droite et le type de violence qu'elle inspire est d'arrêter la propagation de la désinformation, ce qui signifie déstabiliser les mauvais acteurs et empêcher la désinformation d'apparaître sur les plateformes de médias sociaux en premier lieu», a-t-elle fait valoir.