Début du contenu principal.
Pour limiter les impacts de «la crise des vulnérabilités» sur les usagers et les employés du métro, la STM déploie des mesures pour mettre fin au flânage dans son réseau.
Pour faire face aux impacts «de la crise des vulnérabilités» et limiter le flânage dans son réseau de métro, la Société de transport de Montréal (STM), en collaboration avec la Ville et le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), met en place dès le 13 mars et jusqu'au 30 avril prochain une série de mesures visant à améliorer le sentiment de sécurité de sa clientèle.
Les trois partis ont participé jeudi après-midi à une conférence de presse visant à expliquer cette décision, qui s'accompagne par la possibilité pour les constables spéciaux de la STM de recourir à une obligation de circuler lorsque jugé nécessaire. L'initiative est décriée par plusieurs intervenants pour ses impacts sur les personnes en situation d'itinérance.
La mairesse a qualifié de «déchirante» la mesure, mais a soutenu qu'elle était devenue nécessaire, si on souhaitait préserver le sentiment de sécurité et la confiance des usagers envers le réseau de la STM.
«Ce ne sont pas des décisions qui sont prises à la légère. La STM est une organisation avec énormément de bienveillance [...]», a insisté Mme Plante.
La directrice générale de la STM, Marie-Claude Léonard, a justifié la décision en faisant allusion à la dégradation du sentiment de sécurité dans le métro et sur la nécessité pour ses employés de faire leur travail dans des circonstances adéquates. «Un réseau de métro, c'est habituellement des gens de passage. On se ramasse avec une clientèle de plus en plus permanente dans nos stations. Pour nos employés d'entretien, ça veut dire de retourner à répétition dans les lieux, ramasser des déchets, des déchets humains, des seringues. Ça devient extrêmement difficile. Des fois, on est plus capables d'intervenir dans certaines plages horaires, dans certains lieux», a-t-elle détaillé.
«On a pris la décision de se recentrer sur les besoins de nos clients, sur les besoins de nos employés.»
À VOIR | Événements violents dans le métro de Montréal: quelles sont les solutions?
Le mois dernier, le président du conseil d'administration de la STM, Éric Alan Caldwell, avait affirmé que le réseau de métro était devenu un «refuge de dernier recours» pour les personnes vulnérables passées entre les mailles du filet du système de sécurité sociale.
M. Caldwell a soutenu que l'augmentation fulgurante du nombre de personnes aux prises avec des problèmes de toxicomanie et de santé mentale dans les stations a entraîné une baisse du sentiment de sécurité chez les usagers et les employés, ainsi qu'une augmentation des plaintes concernant la sécurité, les incivilités et la consommation de drogues.
Dans le cadre de l'annonce de jeudi, la Ville a indiqué qu'elle maintiendrait ouverts jusqu'à la fin avril deux centres de réchauffement où les personnes en situation d'itinérance pourront se protéger du froid. Une présence accrue de policiers du SPVM sera aussi déployée dans le métro.
Mme Léonard a rappelé l'aspect temporaire de la mesure, qui se décline en trois axes.
La première action consistera à réaménager des secteurs situés dans neuf stations, où la consommation de drogue, l'émission de déchets humains et la petite criminalité sont devenues préoccupantes.
Quatre accès seront aussi fermés dans des heures spécifiques. Mme Léonard a toutefois rappelé que d'autres accès seront disponibles à proximité.
Enfin, les constables spéciaux pourront émettre une obligation de circuler dans certains cas. «Cet outil, on ne l'utilisera pas partout, ni tout le temps. On va l'utiliser avec discernement, jugement et bienveillance. Mais ça permet, devant l'envergure de la problématique, de la quantité d'employés qu'on a disponibles pour travailler, d'être capable dans certains cas, d'intervenir, de créer un mouvement de personnes qui sont dans la station qui nuisent au sentiment de sécurité, autant de la clientèle que de nos employés», a précisé Mme Léonard.
Avec de l'information de La Presse canadienne.