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Le projet controversé peut finalement aller de l'avant.
Après plusieurs mois de controverse, le conseil municipal de Trois-Rivières a adopté à l'unanimité le changement de zonage qui va permettre à la halte-douceur de poursuivre ses activités sur la rue Royale dans le centre-ville.
Sans grande surprise puisqu'en juin dernier, la Ville a mentionné son intention d'adopter un projet particulier de construction, de modification ou d'occupation d'un immeuble (PPCMOI) qui est une mesure d'exception qui permet à des projets de déroger à la réglementation d'urbanisme et d'éviter de passer par un référendum. Dans ce cas-ci, le PPCMOI permet de rendre conforme l'installation du refuge pour sans-abri dans le bâtiment sans changer le zonage pour le reste du secteur.
Une nouvelle qui ne fait pas le bonheur d'un commerçant, à proximité de la halte, qui a préféré garder l'anonymat. Selon lui, l'équipe du maire a été «complètement inactive» sur cet enjeu en n'évaluant qu'un seul projet.
«Il est triste de voir l'entêtement du maire à tenter désespérément de mettre en place un excellent projet, mais à la mauvaise place. Jamais l'équipe du maire n'a daigné se mettre en action en créant un réel comité de travail regroupant tous les intervenants (publics, économiques et politiques)», soutient-il.
L'endroit de la halte-douceur pose problème depuis le début. En décembre dernier, les intervenants de Point de Rue avaient décidé de relocaliser leur halte-douceur, au 1645 rue Royale, pour augmenter le nombre de places et se rapprocher de la clientèle visée. Cependant, pour le voisinage, la cohabitation était très difficile. Certains estiment avoir subi du vandalisme, du vacarme et d'autres craignaient pour leur sécurité.
Fermé depuis avril, en raison de la période estivale, les résidents à proximité espéraient que le conseil trouve une autre place pour installer ce service d'aide. Pour l'organisme Point de rue, il n'y a pas de meilleure option. Cet endroit permet de rejoindre les personnes vulnérables et de leur offrir un toit, et du soutien dans un contexte de crise. Par voie de communiqué, la Ville avait aussi mentionné en juin dernier «avoir étudié une dizaine d’alternatives avant de choisir de maintenir la halte-douceur au centre-ville, où les problèmes de cohabitation sont les plus fréquents».
Le conseiller Dany Carpentier a tenu à exprimer sa confiance en Point de Rue avant de voter, hier soir. Selon lui, l'organisme a démontré, lors de l'assemblée publique du 13 août dernier, une réelle volonté de bien faire les choses pour les résidents voisins et les commerces autour. Il a rappelé que l'organisme s'est engagé à mettre en place certaines mesures ; insonorisation des locaux, sécurité à l'extérieur et gestion des poubelles pour améliorer la cohabitation.
«En terminant, mon rêve est de voir des gens, qui sont malheureusement en rupture sociale, reprendre goût à participer, à contribuer et à s'épanouir en société. J'encourage la complémentarité entre personnes et organismes différents», a-t-il ajouté avant d'appuyer ce projet.
La conseillère Pascale Albernhe-Lahaie a quant à elle demandé de reporter le vote, le temps d'obtenir plus d'informations de la part du CIUSSS-MCQ. Avec l'arrivée du projet du Havre, la conseillère du district des Rivières estimait judicieux d'attendre de connaître les orientations du CIUSSS-MCQ avant de se prononcer. Toutefois, une forte majorité de conseillers municipaux se sont opposés à sa proposition accessoire.
Le changement de zonage va entrer en vigueur le 9 octobre, à moins que des citoyens demandent à la Commission municipale du Québec de vérifier si le PPCMOI est conforme au schéma d'aménagement de la Ville de Trois-Rivières.
À noter que les conseillers Luc Tremblay et François Bélisle n'étaient pas présents à la séance du conseil de mardi soir.