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Fêter ses 100 ans derrière un écran
«Cent ans aujourd’hui, ça a pas de bon sens, s’est exclamée Mme Babin. Je sais pas trop quoi dire, je suis pas mal écoeurée de vieillir!»
Quand Béatrice Babin est née, le 2 février 1922, les écrans cathodiques étaient à leurs balbutiements et même la science-fiction n’avait pas imaginé Facetime. Un siècle plus tard, c’est derrière un écran qu’elle a fêté ses 100 ans, mercredi, avec une seule de ses filles.
La résidence pour aînés où elle vit, à Ste-Eustache, a dû limiter les visites en raison d’une éclosion de COVID-19. Seule sa fille Laurette est autorisée à lui rendre visite, à titre de proche aidante. Ayant eu dix enfants, Mme Babin est pourtant à la tête d’une immense famille.
Ses descendants avaient rêvé à une grande fête pour célébrer son centième tour du soleil, mais ont dû se résigner à la reporter à une date indéterminée.
Crédit: Myriam Lafrenière (Béatrice Babin a aujourd’hui 19 petits-enfants, 28 arrière-petits-enfants et cinq arrière-arrière-petits-enfants.)
Sa fille Laurette a néanmoins voulu marquer l’occasion, en la pomponnant un peu avant sa ronde d’appels vidéo avec quelques membres de la famille. C’est arborant ses plus belles perles que la nouvelle centenaire a enregistré une petite vidéo, remerciant ses proches pour les petites attentions reçues.
«Cent ans aujourd’hui, ça a pas de bon sens, s’est exclamée Mme Babin. Je sais pas trop quoi dire, je suis pas mal écoeurée de vieillir!»
La petite-fille de Mme Babin, Myriam Lafrenière, sait bien que sa famille est loin d’être la seule à avoir été privée de ces moments importants en raison de la pandémie.
«Il y en a plein de grand-mères et de grand-pères qui se sont retrouvés seuls à leur fête, à leur 100 ans et qui se sont demandés pourquoi personne ne vient les voir, déplore-t-elle. La COVID, on a beau lui expliquer à ma grand-mère, mais je ne pense pas qu’elle comprenne.»
La semaine dernière, Québec a annoncé des allègements pour les visites dans les CHSLD et les résidences pour aînés afin de réduire l’isolement des résidents. La famille de Mme Babin a bon espoir de pouvoir lui rendre bientôt visite.